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Liban - La situation

Coalition antiterroriste, compromis présidentiel, exportation des déchets : durcissement du blocage

La réunion du bloc aouniste lors de laquelle a été dénoncé la « dilapidation des fonds publics » dans la gestion de la crise des déchets, qui sévit depuis le 17 juillet, date à laquelle la décharge de Naamé a été fermée. Photo Dalati et Nohra

Il ne manquait plus que ça. L'annonce, hier, par l'Arabie saoudite de la création d'une coalition antiterroriste comprenant 34 pays musulmans, dont le Liban (qui n'est ni chrétien ni musulman), a ajouté à la confusion qui règne à Beyrouth.
Le baroud d'honneur de Gebran Bassil était-il nécessaire ? On peut en douter. Toujours est-il que, malgré une réserve de taille du Premier ministre soulignant que l'adhésion du Liban à la coalition ne peut se faire que conformément à la Constitution, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil (rejoint par le ministre des Affaires sociales, Sejaan Azzi) a trouvé le moyen de protester contre la manière dont la décision a été annoncée. Il est vrai qu'elle l'a été par le vice-héritier d'un pays où le « bon plaisir » du roi a toujours droit de cité.


Certes, il est cavalier d'annoncer à un pays – même si c'est le minuscule Liban –, qu'il fait partie d'une coalition, avant de l'avoir consulté. Car même l'ambassadeur du Liban à Riyad, Abdel Sattar Issa, n'en savait rien. Mais les réserves sont loin d'être de pure forme. On peut en relever, de prime abord, trois : le Liban peut-il adhérer à une coalition présidée par un pays, l'Arabie saoudite, qui classe le Hezbollah dans la catégorie des organisations terroristes ? (On rappelle que ce pays vient de bloquer les comptes d'un certain nombre de cadres du Hezbollah pour blanchiment d'argent et financement du terrorisme). Le Liban peut-il adhérer à une coalition dont l'Iran et la Syrie sont absents? L'Arabie saoudite va-t-elle se retrouver en train de combattre les Frères musulmans que l'Égypte classe comme organisation terroriste ? Et en résumé, le 8 Mars de la « moumanaa » peut-il accepter d'être dans une coalition dirigée par l'Arabie saoudite ?


On voit très vite les contradictions d'une coalition montée à la va-vite, et où la peau de l'ours est vendue bien avant qu'il soit tué. De son côté, interrogé au sujet de la coalition, une source du Hezbollah, citée par l'agence al-Markaziya, a répondu par un « no comment » éloquent synonyme de « pas de temps à perdre ».
Il va de soi que cette coalition continuera d'alimenter, dans les prochains jours, la chronique politique. En fait, elle ne fait que souligner encore plus l'amateurisme avec lequel se traitent les dossiers les plus graves, à commencer par celui de l'initiative de compromis présidentiel dans lequel semble s'être embarqué Sleiman Frangié, sans gilet de sauvetage.


La fragilité de cette proposition ressort de plus en plus chaque jour, malgré les efforts déployés par M. Frangié pour en convaincre ses alliés. Après avoir échoué à le faire avec Hassan Nasrallah, rencontré en secret au cours de la semaine dernière, on apprend que M. Frangié n'a pas eu plus de succès avec Bachar el-Assad, qui l'a reçu en fin de semaine. Ce dernier lui aurait conseillé de privilégier ses alliances (avec Michel Aoun et le Hezbollah) sur ses ambitions présidentielles, ce qui n'a pas été facile à accepter et qui donc ne l'a pas été.
Concrètement, l'initiative de compromis est toujours d'actualité, mais ses chances reculent à vue d'œil. Car avec des alliés comme le Hezbollah et Michel Aoun, Sleiman Frangié n'a plus besoin d'adversaires. Le patriarche parviendra-t-il à réanimer cette initiative ? Rien n'est moins sûr, avec les têtes carrées de service. Mais « un miracle » est toujours possible, a dit hier le patriarche.


C'est cette « possibilité de miracle » que le Premier ministre a saluée, hier, au cours d'une réunion consacrée au contrôle qualité dans les restaurants. Ce compromis a été « une bouffée d'air frais dans une situation d'immobilisme interminable », a affirmé M. Salam, tout en constatant à contrecœur que « l'initiative a rencontré des obstacles qui la retardent ». « Mais j'espère que cet élan ne retombera pas », a-t-il conclu.
« Ceux qui entravent le règlement de la crise des déchets doivent assumer leurs responsabilités », a-t-il par ailleurs affirmé, comme s'il prévoyait le blocage.


En tout état de cause, sur la présidentielle, on pourra écouter jeudi soir M. Frangié plaider en direct pour son initiative et expliquer pourquoi il l'a acceptée, au cours de l'émission grand public Kalam el-nass.
Les obstacles auxquels se heurte le compromis présidentiel n'empêcheront pas les députés de se rendre aujourd'hui au Parlement, pour la séance d'élection d'un nouveau président prévue par Nabih Berry. Encore une séance pour rien, encore des oraisons funèbres faciles !


La morosité ambiante devrait par ailleurs s'aggraver un peu plus par ce qui ressemble beaucoup à un nouveau verrou dans la crise des déchets. Pourtant le Premier ministre avait cru pouvoir annoncer que l'on n'est pas loin de la solution et que le Conseil des ministres devrait se réunir ces deux jours, pour trancher cette question. C'était, hélas, sans compter avec le nouvel obstacle qui a surgi hier sous la forme d'une opposition du bloc du Changement et de la Réforme à la solution de l'exportation, au prix élevé où elle se conclut.
Tout laisse croire que dans ce domaine, on n'est pas encore sorti de l'auberge et que dans les rues et sur les routes, les fêtes sentiront un peu moins bon que prévu.

 

 

 

Il ne manquait plus que ça. L'annonce, hier, par l'Arabie saoudite de la création d'une coalition antiterroriste comprenant 34 pays musulmans, dont le Liban (qui n'est ni chrétien ni musulman), a ajouté à la confusion qui règne à Beyrouth.Le baroud d'honneur de Gebran Bassil était-il nécessaire ? On peut en douter. Toujours est-il que, malgré une réserve de taille du Premier ministre...

commentaires (7)

Salim Salhab un ancien du Bloc national de Raymond Eddé qui a retourné sa veste pour devenir une carpette du CPL, vient de pondre cette déclaration : Lee retour de Hariri doit passer par Haret-Hreik (sic). C'est la bassesse et l'indignité politiques au niveau des égouts. Adieu à la grandeur dans la politique au Liban !

Un Libanais

15 h 32, le 16 décembre 2015

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Commentaires (7)

  • Salim Salhab un ancien du Bloc national de Raymond Eddé qui a retourné sa veste pour devenir une carpette du CPL, vient de pondre cette déclaration : Lee retour de Hariri doit passer par Haret-Hreik (sic). C'est la bassesse et l'indignité politiques au niveau des égouts. Adieu à la grandeur dans la politique au Liban !

    Un Libanais

    15 h 32, le 16 décembre 2015

  • Un vent de folies souffle sur le MO Il n'y a plus grand chose à comprendre Le Liban, petit au milieu de ces incendies allumés par ceux qui veulent construire une coalition arabe sans tenir compte des ambitions iraniennes sur la région C'est de la folie Que peut faire le Liban au milieu d'une coalition dont la force majeure est entretenue par l'Iran ? Et pendant ce temps aucun problème n'est réglé au Liban

    FAKHOURI

    15 h 05, le 16 décembre 2015

  • Il faut se réjouir quand un protestataire dûment patenté et homologué comme le bigaradier "Réformé", parangon indépassable de la contestation, sorte de "Changemental" blanchi sous le harnais des "réformes" revendiquées ; apeuré, plutôt tremblant de froid et fatigué ; se laisse encore séduire lui et sa clique orangée par les tissus damassés de ce Bääbdâh-Palais déserté ! Ses boSSféràriens séides et affidés orangés espèrent encore, les pâmés, qu’il redonnerait du lustre à cette "marotte de Palais" qu'il lui arrive tout le temps encore d’en rêver, et qui fut tout de même bafouée par l'ineffable "pensée" du Beauf "ministré" déchirant une "proposition" Haririenne qui ne lui plaisait point ; à défaut sans doute.... de la brûler ! Ce qui sera pour une autre fois. Puisqu'il est question de boSSféràrienisme, qu’on revient un instant au boSSfaïr Amer ; tout morfondu, puisqu'un simple fakkîh noirci et cloîtré suffit à le faire taire ; le voilà qu'il recède à son intempérance verbale ! Après avoir décrié l'ingérence haririste, il estime que si le bääSSdiotiste d’à côté faisait le quart de ce qu’a fait ce Hariri, il serait d’office traîné au banc des accusés ! Heureusement, il est notoire que ce bäässyriaNique aSSadique ne fait pas, n’est-ce pas, le quart de ce qu’a fait Hariri ! Ce qui lui permet d'échapper, pour le moment, à ce fameux banc sur lequel pourraient s’y presser pourtant beaucoup de monde bääSSyrianisé....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 02, le 16 décembre 2015

  • Georges Naccache avait dit que deux négations ne font pas une nation, maintenant qu'elles sont devenues 52 négations, elles feront peut-être les Etats-Unis du Liban. Oumou ta nhanni !

    Un Libanais

    10 h 59, le 16 décembre 2015

  • Et Pourquoi ne pourrait-on répondre" OUI" aux 3 questions posées?

    RIGA Pavla

    07 h 49, le 16 décembre 2015

  • RIEN DE TOUT CE QUI EST REPORTÉ NE RAPPROCHE... TOUT SÉPARE... BIL MCHABRAH çA S'APPELLE : LE BORDEL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 07, le 16 décembre 2015

  • L'initiative-enfantillage Hariri-Frangié a foutu le bordel !

    Halim Abou Chacra

    06 h 07, le 16 décembre 2015

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