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Moyen Orient et Monde - Transition

La menace de l’EI est un risque pour la Libye, mais aussi une occasion à saisir

Une conférence internationale s'est tenue dimanche à Rome pour pousser les belligérants à appliquer l'accord d'union nationale.

Les ministres des Affaires étrangères américain, John Kerry, et italien, Paolo Gentiloni, et l’envoyé spécial des Nations unies Martin Kobler, participant à la conférence internationale sur la Libye à Rome le 13 décembre. Tiziana Fabi/AFP

Une vingtaine de pays et organisations internationales se sont réunis dimanche à Rome pour appeler à un cessez-le-feu immédiat en Libye.
Aux côtés du secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue italien, Paolo Gentiloni, des ministres de 18 pays européens et arabes se sont joints aux discussions pour pousser les deux autorités politiques du pays à appliquer rapidement l'accord d'union nationale, qui devrait être signé le 16 décembre prochain.
Depuis près d'un an, la Libye est plongée dans une impasse politique et en proie à une guerre civile entre les deux autorités se disputant le pouvoir.
La première, composée principalement d'islamistes et se réclamant de légitimité révolutionnaire, siège à Tripoli depuis 2012, alors que la seconde, reconnue par la communauté internationale, siège à Tobrouk depuis son élection en 2014.


Tandis que des représentants de plusieurs factions libyennes avaient réaffirmé mercredi dernier leur volonté de signer l'accord, la tenue de cette conférence à seulement quelques jours de sa signature, met en lumière la pression de la communauté internationale pour une sortie de crise libyenne.
Pour Pierre Vermeren, professeur et spécialiste du Maghreb, la solennité d'une telle réunion tient principalement « au climat d'urgence qui plane face à la montée en puissance de l'organisation État islamique (EI) dans le pays ». Depuis plusieurs mois, la présence de l'EI s'est intensifiée dans la province côtière de Syrte et menace les infrastructures pétrolières plus au sud.
Les dernières évaluations de l'Onu estimeraient leurs forces à 2 000 et 3 000 combattants locaux, ainsi que de centaines de Tunisiens, Soudanais, Yéménites ou encore Nigérians de Boko Haram venant se former dans le pays.
Pour M. Vermeren, « cette menace de l'EI est un risque considérable pour le pays, mais elle est également une occasion à saisir par les autorités du pays pour finalement s'entendre sur la création d'un gouvernement d'union ».

 

(Pour mémoire : En cas d'échec de l'accord de Skhirat, la Libye risque de se transformer en une « seconde Somalie »)

 

 

« Ceux qui font obstruction devront en payer les conséquences »
Pour M. Vermeren, il s'agit néanmoins de rester prudent sur une possible résolution de crise, car « cela fait maintenant près d'un an que l'on tente de parvenir à un accord, sans succès ». Après six mois de négociations, le projet d'accord qui devrait être signé demain avait été annoncé fin octobre, au Maroc.
Pourtant, le texte, qui comprenait la nomination d'un Premier ministre en la personne de Fayez el-Sarraj, avait rapidement été rejeté par les deux Parlements rivaux.
De même, pour certains observateurs, la pression apportée par la communauté internationale pour précipiter le processus de réconciliation risque de renforcer les oppositions.
Dimanche dernier à Tunis, d'autres représentants des factions libyennes ont signé parallèlement un protocole d'accord interlibyen totalement distinct du processus onusien.


Négociée dans le secret « sans interférence étrangère », cette « déclaration de principe » prévoit notamment la nomination d'un Premier ministre sous 15 jours.
Dimanche, les participants à la conférence ont toutefois assuré que « ceux qui font obstruction et minent la transition démocratique libyenne devront en payer les conséquences », évoquant ainsi une rupture de tout contact officiel avec les personnes refusant l'accord.
Pour Harlem Désir, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, ce processus est « une priorité absolue pour la sécurité internationale », et ceux qui ne le soutiendront pas « devront être combattus ». Il faudra toutefois attendre le 16 décembre pour savoir si l'exigence internationale aura raison du chaos dans lequel est plongée la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

 

 

Pour mémoire
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Une vingtaine de pays et organisations internationales se sont réunis dimanche à Rome pour appeler à un cessez-le-feu immédiat en Libye.Aux côtés du secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue italien, Paolo Gentiloni, des ministres de 18 pays européens et arabes se sont joints aux discussions pour pousser les deux autorités politiques du pays à appliquer rapidement...

commentaires (2)

ILS VONT LÀ D'Où ILS SONT VENUS... PRENDRONT-ILS LE MÊME CHEMIN ET PASSAGE QUE FUT POUR EUX LA TURQUIE ? IL RESTE À VOIR...

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 16, le 15 décembre 2015

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Commentaires (2)

  • ILS VONT LÀ D'Où ILS SONT VENUS... PRENDRONT-ILS LE MÊME CHEMIN ET PASSAGE QUE FUT POUR EUX LA TURQUIE ? IL RESTE À VOIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 16, le 15 décembre 2015

  • Des combattants de l ei quittent la Syrie et sont transférés en lybie. Aucun autre pays que la parrain bensaoud ne pourrait donner des ordres pareils à de telles bactéries. Et ça veut réunir des opposants ...Hahahaha. ...

    FRIK-A-FRAK

    11 h 35, le 15 décembre 2015

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