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Liban - Immigration

Pour les réfugiés syriens au Liban, l’asile canadien se prépare à Beyrouth

Le Canada a ouvert un nouveau bureau de visas destiné aux réfugiés syriens qu'il compte accueillir sur son territoire.

Les enfants sont pris en charge pendant que les parents s’occupent des formalités. Photo Daniel Bocha

Hani est heureux. Le jeune ingénieur syrien vivant à Beyrouth vient de compléter la première étape pour obtenir un visa de résident permanent au Canada. Les formulaires d'identification remplis dans les mains, il attend maintenant le contrôle biométrique, à savoir que sa photo et ses empreintes digitales soient prises. Un peu plus tard, il va rencontrer un « agent de visa » (l'équivalent d'un consul) pour une interview afin de finaliser sa demande puis passer un test médical. Si tout va bien, il sera bientôt dans un avion à destination de Toronto.
Hani est l'un des nombreux réfugiés syriens qui, depuis une semaine, passent par un nouveau bureau de visa provisoire canadien ouvert à Beyrouth. Avec une installation du même genre à Amman, ce bureau fait partie du programme d'immigration extraordinaire du gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau, qui vise à réinstaller 25 000 réfugiés syriens du Liban, de la Jordanie et de la Turquie au Canada jusqu'en février 2016. « C'est un effort que nous sommes heureux d'entreprendre pour répondre à la crise humanitaire en Syrie », déclare Michelle Cameron, ambassadrice du Canada à Beyrouth, présente sur les lieux hier matin.

 

( Pour mémoire : À son tour, l'Amérique latine ouvre les bras aux réfugiés du Moyen-Orient )

 

Le Canada peut choisir ses réfugiés
À Beyrouth, dans un espace loué, environ 150 employés des autorités canadiennes et de différentes ONG internationales enregistrent les noms des réfugiés, prennent leur empreintes digitales et mènent des interviews pour décider si un candidat est éligible à une relocalisation au Canada. Des transferts en bus sont même organisés pour les candidats qui n'habitent pas à Beyrouth. « En ce moment, nous pouvons traiter entre 300 et 400 dossiers par jour. Mais nous envisageons d'augmenter nos capacités. Notre but est tout simplement de traiter le plus grand nombre de dossiers en peu de temps », explique Oscar Jacobs, responsable du bureau au sein du ministère de l'Immigration du Canada.


Hier matin, au centre d'immigration, tout se déroulait d'une façon très organisée et efficace. C'est entre autres dû au fait que, contrairement à d'autres pays, les Canadiens peuvent choisir leurs réfugiés. « C'est le HCR qui fait la sélection. Il contacte ensuite les personnes choisies par téléphone pour leur demander si elles souhaitent se rendre au Canada », explique Sharon Chomyn, chef de terrain du ministère de l'Immigration. Cela dit, seuls les réfugiés syriens enregistrés par le HCR sont éligibles.
Mais quelles sont les critères sur base desquelles les candidats sont choisis ? « Notre critère principal est la vulnérabilité, explique Mme Chomyn. Nous examinons la situation dans laquelle les réfugiés se trouvent au Liban. Souvent, ce sont les femmes et les familles qui sont les plus vulnérables. » Les jeunes hommes seuls, comme Hani, ont moins de chances, sauf s'ils sont par exemple homosexuels et menacés à cause de cela.
Jusqu'à présent, près de 9 000 demandes de réinstallation sont en cours de traitement au total. Mais ce chiffre, comme celui des 25 000 réfugiés prévus au total, inclut aussi ceux qui sont installés en Jordanie et en Turquie. Le nombre exact de Syriens du Liban destinés à partir au Canada reste encore inconnu. « Nous ne connaissons pas les chiffres exacts pour chaque pays parce que nous sommes flexibles et que nous ne voulons pas de quotas par pays » explique Sharon Chomyn.

 

(Lire aussi : Le Canada accueillera plus de 7 000 réfugiés syriens au cours des trois prochaines semaines)


L'effort du Canada, qui accueille quand même plus de réfugiés que la France, est considérable. Mais en tenant compte des 1,2 million de réfugiés syriens enregistrés par le HCR au Liban, le nombre total des places disponibles semble quand même modeste. Il appartient au gouvernement d'Ottawa de décider si le Canada, après ce premier groupe de 25 000, va recevoir d'autres réfugiés syriens. « Mais de toute façon, il y a un autre élément dont il faut tenir compte », explique l'ambassadrice Michelle Cameron, qui précise que « certains réfugiés ont été assistés par des personnes privées et des ONG. Nous traitons ces dossiers aussi en plus de ceux des 25 000 réfugiés. Au total, le nombre de personnes acceptées va être plus grand ».
Reste encore la question du voyage. Une fois leurs dossiers examinés une dernière fois par la sécurité canadienne à Ottawa, pour éviter l'infiltration de jihadistes dans le groupe, les réfugiés seront emmenés au Canada à bord de vols de charter et d'appareils militaires. La date de départ du premier appareil est encore à déterminer. Mais vu l'effort organisationnel fourni, le voyage du jeune Hani et de ses compatriotes devrait se dérouler sans problèmes.

 

 

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Hani est heureux. Le jeune ingénieur syrien vivant à Beyrouth vient de compléter la première étape pour obtenir un visa de résident permanent au Canada. Les formulaires d'identification remplis dans les mains, il attend maintenant le contrôle biométrique, à savoir que sa photo et ses empreintes digitales soient prises. Un peu plus tard, il va rencontrer un « agent de visa »...

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