« Nous comprenons maintenant comment vous avez pu vaincre l'armée israélienne et mettre en échec ses plans au Liban. » Selon des sources proches du Hezbollah, cette phrase aurait été prononcée par un général russe, dans le cadre des réunions militaires conjointes dans la chambre d'opération commune quelque part en Syrie. Les mêmes sources ajoutent que dans ces réunions, face aux généraux russes, iraniens, syriens et irakiens, les représentants du Hezbollah sont les derniers à prendre la parole, puisqu'ils n'appartiennent pas à une armée régulière. Malgré cela, ce sont souvent leurs tactiques innovatrices et plus adaptées à la guerre contre des groupes terroristes qui sont retenues et appliquées.
Depuis l'intervention russe en Syrie et l'appui efficace des raids aériens de l'aviation de Poutine aux opérations terrestres, les performances des combattants du Hezbollah sont en train d'apparaître clairement et de susciter l'admiration et le respect des différents protagonistes. C'est ainsi qu'un commando du Hezbollah a réussi, avec une grande précision et à la vitesse de l'éclair, à récupérer le pilote russe qui a survécu à l'attaque de son avion et qui était tombé en territoire contrôlé par l'opposition syrienne. Les premières informations qui avaient suivi l'envoi du missile turc contre l'avion russe avaient fait état de la capture du second pilote (le premier avait été tué pendant sa descente en parachute) par les combattants qualifiés de terroristes par les Russes, qui craignaient de ce fait de devoir céder à un chantage pour obtenir sa libération. Mais, en quelques heures, le Hezbollah a réussi à récupérer le pilote dans une opération secrète particulièrement audacieuse. C'est une opération du même type, réalisée en plein territoire « ennemi », qui a permis au parti chiite de tuer l'homme qui avait envoyé les kamikazes de Bourj el-
Brajneh au Liban.
Les sources proches du Hezbollah refusent de donner des détails sur ces opérations, mais elles insistent sur le fait qu'elles montrent que le parti a acquis une grande expérience dans la tactique militaire au point de pouvoir désormais réaliser des opérations de commando en territoire hostile. Grâce à sa participation aux combats en Syrie, le Hezbollah serait donc en train de renforcer ses troupes d'élite, qui sont bien mieux entraînées que les combattants ordinaires. Selon les sources proches du parti, les entraînements de ces troupes d'élite sont dignes des forces spéciales britanniques. Ils dureraient près de 8 mois et permettraient aux combattants de connaître toutes les disciplines militaires, au point que chaque membre du commando serait l'équivalent de 5 combattants ordinaires. En même temps, les stratèges du parti élaborent et étudient sans cesse de nouvelles techniques, après s'être inspirés de tous les types de combat disponibles, de la guérilla au blocus, en passant par les invasions en milieu urbain ou désertique.
Aujourd'hui, les combattants du Hezbollah décident des tactiques et des stratégies aux côtés des généraux russes, iraniens, syriens et irakiens, et mettent leur connaissance du terrain et leurs performances sur le plan de la mobilité, de la rapidité et de la précision à la disposition des nouveaux plans adoptés en Syrie. C'est l'une des raisons pour lesquelles les sources proches du parti chiite sont confiantes au sujet des développements sur le terrain en Syrie. Selon ces sources, les combats actuels peuvent paraître un peu désordonnés, car ils se déroulent sur plusieurs fronts à la fois, sans marquer un développement stratégique sur aucun d'eux. Mais il s'agirait en réalité d'un plan minutieusement établi, destiné à porter un coup décisif et simultané sur plusieurs fronts, de manière à encercler les lieux stratégiques où se réfugient les combattants jihadistes en les poussant au final à se rendre, après les avoir coupés de leurs sources de ravitaillement, de leurs routes logistiques et de leur réservoir humain.
C'est dans le cadre de cette tactique que les sources proches du Hezbollah placent le dernier accord qui a eu lieu dans le quartier al-Waher à Homs, le dernier encore contrôlé par les terroristes, ainsi que la soudaine relance de l'accord conclu dans la région de Zabadani qui a été mis en veilleuse pendant plusieurs semaines. L'objectif de tous ces préparatifs serait de permettre aux forces du régime et à leurs alliés de contrôler une superficie s'étendant du rif de Lattaquié jusqu'à Deir ez-Zor, à la frontière irakienne, en passant par Idleb et Raqqa, pour encercler ce que l'on appelle le désert de Cham, une zone riche en ressources gazières et pétrolières, dont le verrou est Palmyre. Selon les mêmes sources, ce plan ambitieux exige du temps pour se réaliser et il ne faudrait donc pas s'attendre à des résultats spectaculaires rapides. D'autant que les développements sur le terrain accompagnent généralement les changements diplomatiques et politiques, sachant que la mise en application de l'accord sur le nucléaire iranien entre l'Iran et la communauté internationale devrait commencer à se préciser au début de 2016...
Liban - Décryptage
Un rôle-clé pour le Hezbollah en Syrie
OLJ / Par Scarlett HADDAD, le 07 décembre 2015 à 00h00
commentaires (8)
On se moquera on rira mais on s'étonnera de ne pas comprendre pourquoi depuis2000 2006 2008 2011 et encore aujourd'hui on annonce la fin du hezb résistant et qu'il est tjrs là. C'est sûrement par volonté divine. Hahahaha ah
FRIK-A-FRAK
21 h 10, le 07 décembre 2015