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Moyen Orient et Monde - La situation

Syrie : quand les Européens s’engagent dans une impasse

Dans une interview au « Sunday Times », le président Assad a critiqué l’intervention des pays occidentaux en Syrie, qualifiant ces frappes de « préjudiciables » et « illégales ». Photo AFP /Ho/Sana

Les amis de la France ont répondu présent. Après les attentats du 13 novembre à Paris, François Hollande avait appelé ses partenaires européens, principalement le Royaume-Uni et l'Allemagne, à participer davantage à la lutte contre l'organisation État islamique (EI). C'est désormais chose faite puisque la Chambre des communes et le Bundestag ont tout deux voté la semaine dernière en faveur d'une intervention militaire en Syrie.

À Londres, la motion qui permet d'étendre les frappes aériennes contre l'EI à la Syrie est passée avec 397 voix pour et 223 contre. Plus de deux ans après avoir essuyé un refus parlementaire quant à sa volonté d'intervenir contre le régime de Damas, David Cameron a réussi à convaincre la grande majorité des députés de son parti (310 sur 333) mais aussi une frange notable des députés de l'opposition (66 sur 231) d'autoriser les frappes contre l'EI en Syrie. Cela a d'ailleurs donné lieu à une joute verbale, qui en dit long sur les dissensions au sein du Labour, entre le chef du parti, Jeremy Corbin, et l'un des cadres, Hilary Benn, ce dernier ayant défendu bec et ongles la nécessité d'intervenir en Syrie.

(Lire aussi : Kerry pour des troupes au sol arabes et syriennes contre l'EI)

À Berlin, Angela Merkel a pu profiter d'un Parlement largement acquis à sa majorité pour valider sa décision d'engager davantage l'Allemagne dans le combat contre l'EI. Avec 445 voix pour, 146 contre et 7 abstentions, les députés allemands ont autorisé le gouvernement à affecter jusqu'à 1 200 soldats à cette mission.

La décision des Britanniques, encore marqués par les mensonges de l'ancien Premier ministre Tony Blair au moment de leur intervention en Irak en 2003, et celle des Allemands, particulièrement rétifs aux interventions militaires, de s'engager durablement en Syrie témoignent d'une nette évolution. Si David Cameron et Angela Merkel ont tous deux mis en avant la nécessité de venir en aide à la France, c'est surtout les considérations d'ordre national qui l'ont emporté : Berlin et Londres craignent d'être à leur tour la cible d'attentats terroristes.

Ciel encombré

Les avions britanniques et allemands sont donc venus s'ajouter à ceux des Américains et des Français, mais aussi aux appareils russes, turcs, israéliens et syriens qui sillonnent déjà un ciel particulièrement encombré. Si les résultats de ces interventions resteront de toute façon limités, puisque tous les experts s'accordent sur le fait que les frappes aériennes ne peuvent pas, à elles seules, venir à bout de l'organisation jihadiste, elles peuvent permettre aux Européens de peser un peu plus sur le plan diplomatique en vue d'un règlement de la crise syrienne. Un règlement qui apparaît de plus en plus urgent pour les Européens puisqu'ils subissent de plein fouet, contrairement à Washington et Moscou, la crise des réfugiés, résultant en grande partie du prolongement de la guerre en Syrie. Mais un règlement qui bute encore sur deux questions majeures et intimement liées : quel sera le sort de Bachar el-Assad ? Et qui seront les alliés au sol de la coalition ?

(Lire aussi : La France doit-elle impliquer l'armée syrienne dans la lutte contre l'EI ?)

Impasse

Après avoir estimé, jeudi dernier, que la coalition pourrait collaborer avec l'armée syrienne si le processus transitionnel était entamé, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a indiqué samedi que le départ de M. Assad n'était plus un préalable nécessaire au lancement de ce processus de transition. Des propos semblables ont été tenus vendredi par le secrétaire d'État américain, John Kerry. L'idée serait donc de s'appuyer sur une armée syrienne recomposée, qui aurait intégré les groupes modérés de l'opposition et qui n'aurait plus M. Assad pour chef, pour venir à bout de l'EI. Mais si cette option est en apparence séduisante, elle se heurte tout de même à plusieurs obstacles compte tenu de la réalité du terrain : l'armée syrienne semble très loyale au président syrien et il est difficile d'imaginer qu'elle puisse intégrer dans ses rangs des groupes qu'elle combat depuis plus de quatre ans.

Du côté de Londres, M. Cameron a insisté sur les « 70 000 soldats » de l'Armée syrienne libre (ASL), qui pourraient constituer des alliés de poids dans la lutte contre l'EI. Si le chiffre en lui-même est sujet à débat dans les milieux des experts, c'est surtout l'unité et l'indépendance des groupes affiliés à l'ASL par rapport aux autres groupes, plus radicaux, qui pose question.

Malgré les réunions de Vienne, le règlement de la crise syrienne ne semble donc toujours pas à portée de vue. Compte tenu de l'incompatibilité entre les agendas des principaux acteurs sur les scènes internationale, régionale et locale, les diplomates se retrouvent face à une impasse : aucune solution n'est possible avec Bachar el-Assad mais aucune solution n'est possible sans Bachar el-
Assad. De quoi décourager les plus optimistes...


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commentaires (3)

Il est évident que dans un crâne vidé, à cervelle donc simplifiée, l’imbécilité ne peut que se vivifier. C’est le cas pour un aSSadiot, en effet. Lui qui est si satisfait de son comeback inespéré, après avoir été si ostracisé par ces occidentalisés. Preuve en est, l’annonce, d’une façon très polie, la mort de ce Dâïsch, de tous ses opposants, de même que la relance de ses "propres" carnages efficaces. Ceci démontre bien qu’un sanguinaire ne peut être métamorphosé en douce agnelle, malgré toutes les baffes qu’on avait pu abattre sur son crâne. Les hâbleurs demeureront à jamais bourrés de fatuité ; n’est-ce pas ? Pour preuve : le sé(yy)ide, Nabääâh ! Étant toujours sûr que ces logorrhées verbales bääSSdiotes et dégueulasses du bääassyriaNique, finiront par ré-infester l’atmosphère au Grand-Liban et en sœur-syrie. Et que ce n’est point par une solution politique que cet aSSadique voudrait bien finir sa guerre, mais bien par son espoir d’écrasement finale de ses adversaires ! Mais cette coalition de russes et d’occidentaux à pieds bots en vue de le requinquer un tant soit peu ne persuade personne, étant donné que le bien et le mal ne peuvent être mélangés. Le bien finissant toujours par abattre le mal. Car que ce soit cet aSSadiot et ses criminels salauds qui persisteront à massacrer, ou ces occidentaux poltrons, couards et pleutres qui continueront à pleurnicher, c’est en final la Saine Printanière de Syrie qui remportera d’office la partie. A bas la tyrannie !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 34, le 07 décembre 2015

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Commentaires (3)

  • Il est évident que dans un crâne vidé, à cervelle donc simplifiée, l’imbécilité ne peut que se vivifier. C’est le cas pour un aSSadiot, en effet. Lui qui est si satisfait de son comeback inespéré, après avoir été si ostracisé par ces occidentalisés. Preuve en est, l’annonce, d’une façon très polie, la mort de ce Dâïsch, de tous ses opposants, de même que la relance de ses "propres" carnages efficaces. Ceci démontre bien qu’un sanguinaire ne peut être métamorphosé en douce agnelle, malgré toutes les baffes qu’on avait pu abattre sur son crâne. Les hâbleurs demeureront à jamais bourrés de fatuité ; n’est-ce pas ? Pour preuve : le sé(yy)ide, Nabääâh ! Étant toujours sûr que ces logorrhées verbales bääSSdiotes et dégueulasses du bääassyriaNique, finiront par ré-infester l’atmosphère au Grand-Liban et en sœur-syrie. Et que ce n’est point par une solution politique que cet aSSadique voudrait bien finir sa guerre, mais bien par son espoir d’écrasement finale de ses adversaires ! Mais cette coalition de russes et d’occidentaux à pieds bots en vue de le requinquer un tant soit peu ne persuade personne, étant donné que le bien et le mal ne peuvent être mélangés. Le bien finissant toujours par abattre le mal. Car que ce soit cet aSSadiot et ses criminels salauds qui persisteront à massacrer, ou ces occidentaux poltrons, couards et pleutres qui continueront à pleurnicher, c’est en final la Saine Printanière de Syrie qui remportera d’office la partie. A bas la tyrannie !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 34, le 07 décembre 2015

  • "Malgré les réunions de Vienne, le règlement de la crise syrienne ne semble donc toujours pas à portée de vue compte tenu de l'incompatibilité entre les agendas des principaux acteurs sur les scènes internationale, régionale et locale. De quoi décourager les plus optimistes...." ! Khâââï ! Ils en ont pour au moins cinq ans encore....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 09, le 07 décembre 2015

  • LES CHOSES VONT PRENDRE UN PEU DE TEMPS... MAIS IL N'Y A QU'UNE ISSUE... GOUVERNEMENT DE TRANSITION DE TOUS LES SYRIENS... FIN DES DESPOTES ET LEURS COMPARSES... LES DÉPARTS PRÉVUS... LE COMBAT ET LA FIN DE DAESCH... LA REDISTRIBUTION RÉGIONALE ! ET LA CONNIVENCE EN HONNEUR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    04 h 23, le 07 décembre 2015

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