La déclaration du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui n'envisage plus un départ du président Bachar el-Assad avant une transition politique en Syrie, marque une nouvelle évolution de la position française envers Damas.
Appel à "quitter le pouvoir"
- 18 août 2011 : Le président français Nicolas Sarkozy appelle Bachar el-Assad, dans une déclaration commune avec la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron, à "quitter le pouvoir".
"Le président Assad, qui a recours à la force militaire brutale contre son propre peuple et qui porte la responsabilité de la situation, a perdu toute légitimité et ne peut plus prétendre diriger le pays", affirme la déclaration, publiée quelques minutes après un appel dans le même sens du président américain puis de l'Union européenne.
Dès mars, le ministère français des Affaires étrangères avait "condamné les violences contre les manifestants". En avril, Nicolas Sarkozy avait dénoncé la "brutalité inacceptable" de la répression et en mai, l'Union européenne avait pris ses premières sanctions contre Damas.
Fermeture de l'ambassade
- 2 mars 2012 : Nicolas Sarkozy annonce que la France a décidé de fermer son ambassade en Syrie pour dénoncer le "scandale" de la répression conduite par le régime.
- 29 mai : Le nouveau président François Hollande, à l'instar d'autres dirigeants occidentaux, annonce l'expulsion de l'ambassadrice de Syrie en France, Lamia Chakkour, en réponse à un massacre quelques jours plus tôt dans la province centrale de Homs (au moins 108 morts, dont 49 enfants). Lamia Chakkour reste cependant sur le territoire français en tant que représentante de son pays auprès de l'Unesco.
- 13 nov : Hollande annonce que la France reconnaît la nouvelle Coalition de l'opposition comme "la seule représentante du peuple syrien".
Assad pas "un partenaire de la lutte contre le terrorisme"
- 28 août 2014 : François Hollande affirme qu'Assad "ne peut pas être un partenaire de la lutte contre le terrorisme" en Syrie et en Irak, où les jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) contrôlent plusieurs régions.
Face à l'essor et aux percées de l'EI, une coalition internationale menée par les États-Unis est mise en place en septembre. La France, qui ne participe qu'en Irak, changera de stratégie en septembre 2015 pour élargir son périmètre d'action militaire à la Syrie.
Hollande "condamne" l'initiative de parlementaires français auprès du "dictateur" Assad
- 26 fév 2015 : Hollande "condamne" le déplacement en Syrie de quatre parlementaires français, dont trois ont discuté avec Assad, dénonçant leur rencontre avec "un dictateur".
Bachar el-Assad recevant trois parlementaires français, le 25 février 2015, à Damas. AFP/HO/SANA
- 28 sept : En Syrie, "on ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau", affirme Hollande, excluant ainsi Assad d'une solution politique.
Attentats de Paris - l'EI "ennemi" prioritaire en Syrie
- 16 nov : François Hollande désigne l'EI comme "ennemi" prioritaire en Syrie, tout en soulignant qu'Assad ne peut "constituer l'issue" du conflit. "En Syrie, nous cherchons inlassablement une solution politique dans laquelle Bachar el-Assad ne peut constituer l'issue, mais notre ennemi en Syrie, c'est Daech", affirme-t-il, trois jours après les attentats revendiqués par l'EI qui ont fait 130 morts et 350 blessés le 13 novembre à Paris.
- 23 nov : Le président français entame un marathon diplomatique pour sceller un front antijihadistes uni, de Washington à Moscou. La France intensifie son engagement militaire contre l'EI avec l'utilisation du porte-avions Charles-de-Gaulle déployé en Méditerranée orientale.
Le président Hollande (c.), en compagnie de son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian (3e de g.), à bord du porte-avions Charles de Gaulle, le 4 décembre 2015.
AFP PHOTO / ECPAD
- 27 nov : Laurent Fabius envisage que des forces du régime syrien puissent être associées à la lutte contre l'EI. Le 30 novembre, il affirme qu'une collaboration avec l'armée syrienne pour lutter contre l'EI n'est envisageable que si Assad n'est plus aux commandes.
- 5 déc : Laurent Fabius déclare qu'il n'envisage plus un départ d'Assad avant une transition politique en Syrie, dans un entretien à un quotidien régional.
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commentaires (8)
Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ont-ils donc tant vécus que pour cette aSSadique infamie ?
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
14 h 48, le 06 décembre 2015