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Moyen Orient et Monde - Conflit

Kerry : Une alliance syrienne anti-EI possible, mais très difficile, sans le départ d’Assad

François Hollande s'est rendu hier sur le porte-avions Charles-de-Gaulle déployé pour frapper le groupe.

Le président français, François Hollande, s’est rendu hier sur le porte-avions Charles-de-Gaulle déployé au large de la Syrie pour frapper l’EI, à deux jours du premier tour d’élections régionales difficiles pour la gauche. Photo AFP

Le secrétaire d'État américain John Kerry a estimé hier qu'il serait peut-être possible d'obtenir que les rebelles syriens coopèrent avec les forces gouvernementales syriennes dans la lutte contre l'organisation État islamique (EI) sans que Bachar el-Assad ait au préalable quitté le pouvoir.
M. Kerry, qui s'exprimait lors d'une visite en Grèce, a ajouté toutefois qu'il sera « excessivement difficile » de parvenir à cette forme de coopération si les rebelles syriens, en lutte depuis plus de quatre ans contre Assad, n'ont pas à un degré ou un autre la conviction que le dirigeant syrien finira par s'en aller. « Il serait excessivement difficile de coopérer sans signe ou confiance de la part de ceux qui le combattent qu'un règlement ou une solution est en vue », a poursuivi le chef de la diplomatie américaine. Dans le cas contraire, les rebelles pourraient avoir le sentiment qu'ils contribuent à son enracinement au sommet de l'État, une perspective inacceptable à leurs yeux. Le message, a souligné un membre de l'entourage de M. Kerry s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, c'est qu'Assad « n'a pas à partir immédiatement » à condition qu'il y ait une transition politique claire en perspective, soit une position défendue depuis des mois par Washington.

1 200 soldats allemands
Par ailleurs, le président français François Hollande s'est rendu hier sur le porte-avions Charles-de-Gaulle déployé au large de la Syrie pour frapper l'EI. « Le président est le chef des armées. Nous sommes engagés militairement contre Daech (acronyme arabe de l'EI). C'est naturel qu'il rencontre les troupes engagées dans les opérations », a-t-on répondu à une question sur ce point, en soulignant qu'il s'était déjà rendu auprès des militaires engagés au Mali et en République centrafricaine. « Vous agissez au nom de la France mais aussi au nom de l'humanité », a déclaré François Hollande devant l'équipage du porte-avions, sur lequel travaillent près de 2 000 personnes. Rappelant l'objectif, « la destruction de Daech », il a ajouté que le Charles-de-Gaulle rejoindrait « une nouvelle zone de déploiement » dans quelques jours. « Vous prendrez des responsabilités de commandement vis-à-vis de nos alliés dans le cadre de la coalition », a-t-il poursuivi, en précisant que « votre mission se poursuivra jusqu'en mars ».
Cette visite coïncide avec le vote des députés allemands en faveur d'un déploiement de jusqu'à 1 200 soldats et d'une demi-douzaine d'avions pour participer aux opérations militaires internationales contre l'EI. Le Bundestag, la Chambre basse du Parlement, a approuvé sans surprise par 445 voix pour (146 contre et sept abstentions) le plan du gouvernement d'Angela Merkel, qui dispose d'une très large majorité réunissant chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates. L'armée allemande ne procédera toutefois à aucun bombardement. Parallèlement, la pression s'accroît sur les Pays-Bas pour qu'ils participent également aux raids contre l'EI en Syrie.

Soldats turcs dans les environs de Mossoul
En attendant, l'aviation russe a annoncé hier avoir mené plus de 1 000 frappes en Syrie au cours de la semaine écoulée, dont plusieurs visaient les installations pétrolières des « terroristes » et « un bastion majeur de combattants ». Du 26 novembre au 4 décembre, l'aviation russe a frappé 1 458 « cibles terroristes » au cours de 431 vols dans les provinces d'Idleb, d'Alep, de Lattaquié, de Hama, de Homs, de Raqqa et de Deir ez-Zor, selon un communiqué de l'armée qui ne cite à aucun instant l'EI. Au cours de ces frappes, ont péri « le chef d'un groupe criminel Abu-Abdou et plusieurs autres seigneurs de guerre », a affirmé l'armée russe, sans que ces informations puissent être vérifiées. D'autres « dirigeants » ont été tués à Latamina, dans la province de Hama, a affirmé l'armée, sans donner plus de détails, alors que la localité est tenue par des groupes qui ne sont pas jihadistes.
En outre, plus de 50 civils, dont 16 enfants, ont été tués hier par des raids et bombardements du régime dans l'est de Damas, ainsi que le centre et le sud du pays, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Les avions militaires du régime ont bombardé les localités de Jisrine et de Kafar Batna dans la Ghouta orientale, faisant au moins 35 morts, dont six enfants, et blessant des dizaines de personnes », a indiqué l'OSDH. Dans la même région, à Douma, six personnes, dont deux enfants, ont péri par des tirs de roquettes. Enfin, dans le centre du pays, 11 civils ont été tués, dont quatre enfants, dans des bombardements de l'aviation syrienne sur Talbissé dans la province de Homs, a ajouté l'OSDH.
Par ailleurs, dans la province de Hassaké, au moins 14 jihadistes de l'EI ont été tués dans un raid aérien, sans doute mené par la coalition dirigée par les États-Unis, a indiqué l'OSDH. Selon l'ONG, les frappes ont ciblé une école prise comme base par l'EI.
Sur un autre front, quatre enfants ont été tués dans un bombardement du régime sur la ville de Hara, dans la province de Deraa. Quatre autres civils ont également péri dans la ville de Sanamayn, à 30 km à l'est de Hara. Le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane n'était pas en mesure de préciser si cette dernière attaque avait été perpétrée par les forces du régime ou par les rebelles.
Par ailleurs, en Irak, quelque 150 soldats turcs sont arrivés hier dans les environs de Mossoul, occupée par l'EI, dans le cadre d'une mission d'entraînement des troupes kurdes irakiennes, a rapporté l'agence progouvernementale Anatolie. Ce contingent de l'armée turque, soutenu par 20 à 25 chars, s'est déployé dans la région de Bashika, au nord de Mossoul, a ajouté Anatolie citant des sources proches des forces de sécurité. Des soldats turcs sont présents depuis deux ans et demi dans le nord de l'Irak, dans le cadre d'un accord de coopération destiné à l'entraînement des « peshmergas », les troupes de la région autonome du Kurdistan irakien.
(Source : agences)

Le secrétaire d'État américain John Kerry a estimé hier qu'il serait peut-être possible d'obtenir que les rebelles syriens coopèrent avec les forces gouvernementales syriennes dans la lutte contre l'organisation État islamique (EI) sans que Bachar el-Assad ait au préalable quitté le pouvoir.M. Kerry, qui s'exprimait lors d'une visite en Grèce, a ajouté toutefois qu'il sera...

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