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Moyen Orient et Monde - Sécurité

Les Européens débloquent un outil antiterroriste permettant de tracer les passagers aériens

Après avoir scellé leur accord, les ministres de l’Intérieur des pays membres de l’Union européenne ont abordé hier un dossier encore plus épineux, l’avenir de la libre circulation au sein de l’espace Schengen. Emmanuel Dunand/AFP

Les 28 pays de l'UE ont trouvé un accord hier à Bruxelles pour débloquer le « PNR » européen, un outil antiterroriste permettant de tracer les passagers aériens.
Le « PNR » (Passenger Name Record, en anglais) est un registre de données devant permettre de mieux tracer les itinéraires aériens des apprentis terroristes, à partir d'informations que les compagnies aériennes devront transmettre aux États. « Après tant d'années de discussions, nous avons enfin pu trouver un accord », s'est félicité le ministre luxembourgeois de l'Intérieur, Étienne Schneider, dont le pays assure la présidence du Conseil de l'UE. « Dans un esprit constructif, les Etats membres ont déclaré leur accord sur un délai de rétention de six mois » des données sans masquage, comme le demandaient les eurodéputés, a expliqué M. Schneider.
La France souhaitait initialement une durée d'un an, mais elle a accepté d'être plus flexible sur ce point. « Nous avons obtenu l'engagement de tous les États membres pour que tous les vols intra-européens et les vols charters soient inclus » dans le champ du PNR, a souligné le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
La commission parlementaire chargée du dossier doit désormais se prononcer le 10 décembre sur le compromis proposé par les États, avant un vote des eurodéputés en séance plénière au début de 2016. Si elle est adoptée, la directive, proposée depuis 2011 par la Commission européenne, devra ensuite être transposée dans tous les États membres. Chacun disposera ainsi de son PNR et devra partager le résultat de l'analyse des données recueillies avec les autres pays dans des conditions qui restent à préciser. « Il n'y aura pas de superfichier européen, mais des registres nationaux avec un fonctionnement enfin coordonné », a expliqué une source européenne. L'objectif est de pouvoir identifier des personnes n'ayant pas forcément de lien connu avec le terrorisme, mais dont l'analyse des données pourrait suggérer leur implication et déclencher des enquêtes.

Débats « prématurés » sur Schengen
Après avoir scellé leur accord, les ministres ont abordé hier un dossier encore plus épineux, l'avenir de la libre circulation au sein de l'espace Schengen, assombri par l'incapacité des Européens à faire face à la crise migratoire. « Tous les États membres ont exprimé leur attachement à l'espace commun », a assuré Jean Asselborn, le ministre luxembourgeois de l'Immigration.
Pour sauvegarder cette zone de libre circulation, l'une des réalisations les plus emblématiques de l'UE, les 28 se sont mis d'accord sur « une coordination renforcée » quand ils rétablissent temporairement des contrôles à leurs frontières intérieures. Ils vont aussi « remédier aux déficiences dans les contrôles aux frontières extérieures », a-t-il dit. Mais « il n'est pas juridiquement possible d'exclure un État de la zone Schengen », a-t-il ajouté, dans une allusion à un scénario évoqué dans plusieurs médias ces derniers jours concernant la Grèce, critiquée pour laisser passer un flux trop important de migrants. La Grèce fait des efforts « admirables », selon M. Asselborn, qui a salué l'activation jeudi par Athènes de mécanismes d'aides européennes. Les Grecs ont notamment accepté une opération de l'agence européenne Frontex à la frontière gréco-macédonienne, ainsi que le déploiement d'une équipe de soutien (Rabit) européenne dans les îles de la mer Égée. La menace d'une exclusion de la Grèce « fait partie des épouvantails que l'on agite », a expliqué une source européenne. Mais « la pression exercée sur les Grecs les a fait réagir, cela a changé le contexte », a-t-elle ajouté.

(Source : AFP)

Les 28 pays de l'UE ont trouvé un accord hier à Bruxelles pour débloquer le « PNR » européen, un outil antiterroriste permettant de tracer les passagers aériens.Le « PNR » (Passenger Name Record, en anglais) est un registre de données devant permettre de mieux tracer les itinéraires aériens des apprentis terroristes, à partir d'informations que les compagnies aériennes devront...

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