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Liban - Fait divers

À Aïn Najem, la stupeur après l’horrible meurtre de Nathalie Solbane Farhat

L'enquête est en cours après l'arrestation de l'employée de maison philippine. Cette dernière a appelé le mari de sa victime pour lui annoncer qu'elle l'a tuée.

Nathalie Solbane Farhat et l’employée de maison criminelle entourent l’une des filles de la victime. Photo tirée des réseaux sociaux

La stupeur règne dans la ruelle attenante à l'école des Saints-Cœurs, à Aïn Najem, dans le Metn. Cette ruelle qui abrite l'immeuble Pine Hill où, peu avant 7 heures hier matin, une employée de maison philippine a sauvagement tué sa patronne, Nathalie Solbane Farhat, d'abord avec un vase puis à coups d'haltères, avant d'appeler le mari de la victime, Aziz Farhat, pour l'informer de son crime.
Les habitants du quartier sont encore sous le choc, pétrifiés d'horreur. Et tentent de comprendre ce qui s'est exactement passé, mais surtout pourquoi. Pourquoi en quelques minutes, le destin de cette famille a basculé. Pourquoi cette « gentille employée de maison au service de la famille depuis 5 ans » a tué son employeuse, décrite comme « une femme douce et exceptionnelle » de 37 ans, et mère de deux fillettes de 5 et 2 ans. Pourquoi ce drame, dans « cette famille heureuse et apparemment sans histoire, qui croque la vie à pleines dents ». À l'heure de la sortie, les écoliers montrent du doigt l'immeuble de standing moyen, racontant le drame à leurs parents venus les attendre. Mais face aux proches de la famille, réunis au troisième étage dans la douleur et l'intimité, chacun baisse la voix ou se tait, par pudeur.

 

« Maman est morte »
Joe Ibrahim, le voisin du quatrième, a vécu les premiers moments du drame. « Aziz, le mari de la victime, m'a appelé vers 6h45, je faisais ma marche. Il m'a demandé de frapper à la porte de son domicile, parce que sa femme ne répondait pas au téléphone. Il m'a dit qu'il craignait que son employée de maison philippine n'ait tué son épouse. Elle l'avait appelé pour le lui annoncer », raconte-t-il à une voisine stupéfaite. Il ajoute que M. Farhat, cadre dans une banque, conduisait sa plus jeune fille à la garderie, avant de se rendre au travail. « Il était étrangement calme. Je crois qu'il ne réalisait pas. » M. Ibrahim a vite fait de défoncer la porte de l'appartement. « La Philippine était assise par terre, immobile, couverte de sang. Le corps de Nathalie était inerte, ensanglanté. Sa tête avait été écrasée par le poids des haltères. Son téléphone portable aussi », dit-il, horrifié. « Visiblement, elle s'habillait pour aller à son travail, lorsqu'elle a été prise de court par son employée de maison. Car elle était en sous-vêtements. Je l'ai recouverte d'un drap et j'ai cherché Théa. La fillette de 5 ans était enfermée dans la salle de bains. Maman est morte, m'a-t-elle dit. Elle avait du sang sur les habits. L'autocar, en bas, klaxonnait déjà. Je l'ai ramenée chez moi, pour lui éviter de voir sa mère ainsi. Aziz est ensuite venu, avec la police. Il a giflé la bonne. Je crois aussi que la police l'a bien tabassée. »


Dans l'immeuble, l'incompréhension règne. « Je ne comprends pas, Nathalie est si douce, la Philippine aussi, de même que Aziz, le mari », fait remarquer la voisine qui affirme avoir entendu de forts bruits de chute, peu avant 7 heures. « Je me suis dit que ce sont les enfants qui courent », souligne-t-elle. Elle se demande surtout si ce drame est lié au léger différend entre l'employée de maison et sa patronne sur la recharge de la ligne cellulaire. « Peut-on tuer pour si peu, d'autant que Nathalie a promis à son employée de maison qu'elle rechargerait sa ligne au plus tôt ? » demande-t-elle. « Était-elle sous l'influence d'une drogue quelconque ? » demande-t-elle encore.

 

« La Philippine semblait gentille »
Une autre voisine, Carole Ibrahim, n'en revient pas. Elle décrit ses voisins comme un couple jeune et uni, qui menait une existence normale, qui aimait vivre, qui n'a jamais levé la voix. Elle décrit aussi Nathalie comme une femme affable. « Ils travaillaient tous les deux dans le secteur bancaire. La Philippine était à leur service depuis la naissance de leur fille aînée. Chaque matin, elle attendait l'autocar avec la fillette de 5 ans qui est scolarisée à côté, à l'école des Saints-Cœurs de Aïn Najem. Elle semblait gentille et s'occupait bien des petites, avec l'aide des grands-parents, très présents. Elle ne semblait pas folle, comme on pourrait le croire. Elle a d'ailleurs renouvelé son contrat de travail, après un séjour aux Philippines pour y voir sa famille. » Mme Ibrahim se dit choquée. Comme chacun, dans l'immeuble, elle ne peut s'empêcher de se poser des questions. « Pourquoi la domestique a-t-elle appelé le mari de la victime? Pourquoi n'a-t-elle pas simplement pris la fuite ? », demande-t-elle. « Les employées de maison veulent leurs droits. Soit. Mais nous, où sont nos droits ? » lance-t-elle encore, avec colère.
Le mobile du crime ne devrait peut-être pas tarder à être révélé, après l'arrestation de l'auteure du crime. Parallèlement et dans le cadre de l'enquête, Aziz Farhat se trouvait à la gendarmerie. Mais pour l'heure, Nathalie n'est plus et sa famille est brisée.

 

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La stupeur règne dans la ruelle attenante à l'école des Saints-Cœurs, à Aïn Najem, dans le Metn. Cette ruelle qui abrite l'immeuble Pine Hill où, peu avant 7 heures hier matin, une employée de maison philippine a sauvagement tué sa patronne, Nathalie Solbane Farhat, d'abord avec un vase puis à coups d'haltères, avant d'appeler le mari de la victime, Aziz Farhat, pour l'informer de son...

commentaires (6)

Quelle dure épreuve pour une famille innocente victime d'une domestique devenue bourreau impitoyable! Que Dieu donne la consolation, la foi et la force de pardonner aux parents et à l'époux de la victime. Quelle tragédie révoltante! Si nous commencions par traiter plus convenablement les employés(e) libanais et libanaises de la 3ème et 4ème catégories, en leur assurant un salaire acceptable et une qualité de vie digne après l'âge de la retraite, peut-être que nous finirions par reconnaître le droit de tous les étrangers venus travailler au Liban, à un meilleur traitement. Néanmoins,à ma connaissance, de nombreux employeurs réservent aux employés(es) domestiques étrangères qu'ils accueillent, un traitement très correct et même généreux, en leur reconnaissant tous les droits dont ils doivent jouir. C'est le devoir de tout employeur honnête.

Zaarour Beatriz

17 h 14, le 04 décembre 2015

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Commentaires (6)

  • Quelle dure épreuve pour une famille innocente victime d'une domestique devenue bourreau impitoyable! Que Dieu donne la consolation, la foi et la force de pardonner aux parents et à l'époux de la victime. Quelle tragédie révoltante! Si nous commencions par traiter plus convenablement les employés(e) libanais et libanaises de la 3ème et 4ème catégories, en leur assurant un salaire acceptable et une qualité de vie digne après l'âge de la retraite, peut-être que nous finirions par reconnaître le droit de tous les étrangers venus travailler au Liban, à un meilleur traitement. Néanmoins,à ma connaissance, de nombreux employeurs réservent aux employés(es) domestiques étrangères qu'ils accueillent, un traitement très correct et même généreux, en leur reconnaissant tous les droits dont ils doivent jouir. C'est le devoir de tout employeur honnête.

    Zaarour Beatriz

    17 h 14, le 04 décembre 2015

  • Affaire à suivre... Le plus terrible dans cet odieux crime c'est que deux fillettes vont devoir vivre sans leur mère!

    Dounia Mansour Abdelnour

    16 h 07, le 04 décembre 2015

  • Je connaissais personnellement la dame et son mari et la bonne !! Je répète qu'il est impossible qu'elle ait lever la main sur la bonne IMPOSSIBLE !! La bonne a commis un meurtre gratuit !!

    Bery tus

    15 h 51, le 04 décembre 2015

  • a part avec les fous, tout les crimes ont un mobile, attendons de voir...

    George Khoury

    10 h 33, le 04 décembre 2015

  • TRÈS ÉTRANGE... QUELQUE CHOSE NE VA PAS ET COLLE DANS CE CRIME... ATTENDONS VOIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 01, le 04 décembre 2015

  • De grâce, laissez cette malheureuse famille dans sa douleur, accordez-lui l'intimité dont elle a besoin, et cessez d'étaler photos etc. Un peu de respect et de compassion SVP ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 50, le 04 décembre 2015

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