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Moyen Orient et Monde - Analyse

Hollande redevient populaire, sans garantie pour la suite

Le président français, François Hollande, devant le palais de l’Élysée. Stephane de Sakutin/AFP

La gestion des suites des attentats du 13 novembre valent au président français, François Hollande, un regain de popularité exceptionnel qui ne signifie pas pour autant une adhésion à sa politique ni une promesse d'embellie pour le Parti socialiste (PS) aux élections régionales.
La cote de confiance du chef de l'État fait un bond sans précédent de 22 points en novembre pour s'établir à 50 % d'opinions favorables dans un sondage Ifop-Fiducial diffusé mardi, tandis que le baromètre TNS-Sofres OnePoint le crédite d'une hausse de 20 points, à 35 %. « Pour lui, c'est inespéré. On dit toujours que l'impopularité est un chemin sans retour, qu'on ne peut pas remonter à la surface. Ce fut le cas pour Nicolas Sarkozy qui n'avait pas récupéré une popularité majoritaire », explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.
François Hollande n'est plus le président le plus impopulaire de la Ve République et, pour la première fois, il fait jeu égal avec Manuel Valls, qui ne progresse que de trois points, à 50 % dans le sondage Ifop-Fiducial. Le président a rejoint, voire dépassé son Premier ministre sur le terrain de l'autorité, thème de prédilection du locataire de Matignon. « Il est apparu comme un vrai chef d'État, voire un chef de guerre. De ce point de vue-là, les Français ont été rassurés, quand bien même il y a eu des critiques sur le fait que les attentats auraient pu être évités », ajoute Frédéric Dabi.
De ses interventions le soir des attentats à l'hommage national du 27 novembre en passant par le discours devant le Congrès à Versailles, François Hollande est apparu déterminé. Le président martial a particulièrement séduit les sympathisants de droite en désaccord avec les fondements de sa politique. L'embellie sondagière n'en est que plus fragile.

Une surprise dimanche soir ?
L'éclaircie rappelle celle qui avait suivi les attentats de janvier, qui avaient donné une première occasion au chef de l'État de se « représidentialiser ». L'effet n'avait pas duré, et la cote de confiance avait de nouveau chuté sur fond de menaces terroristes mais aussi de chômage au plus haut.
« Quand les sujets économiques et sociaux, quand les éléments pour lequel le bilan de François Hollande est jugé très faible, voire famélique vont revenir sur le devant de la scène, on reviendra à une très forte dureté des sympathisants de droite », prédit Frédéric Dabi.
Le président pourrait toutefois conserver une partie du capital, comme ce fut le cas après les attentats de janvier. Lié à des circonstances exceptionnelles, le nouvel état de grâce du président ne devrait pas influencer le score de son camp aux régionales dont le premier tour a lieu dimanche.
« Cette nouvelle popularité ne va pas changer le rapport électoral ni les tendances en cours : abstention forte, démobilisation de la gauche, poussée du Front national, victoire sans doute de la droite dans beaucoup de régions, mais ça peut avoir un effet sur la participation », considère Frédéric Dabi.
Si retour aux urnes il y a, le PS espère en tirer bénéfice. « Une certaine maturité s'exprime dans les moments difficiles, ça peut créer une bonne surprise dimanche soir », dit Juliette Méadel, porte-parole du PS. « S'il y a un sursaut, cela montre que venir voter est un acte de résistance par rapport aux attentats menés par des opposants à la démocratie. » François Hollande a d'ailleurs lancé mercredi en Conseil des ministres un message en ce sens. « La première liberté en démocratie c'est le vote, donc il faut aller voter. Chacun a sa part à assumer, c'est le message qu'il faut faire passer », a rapporté Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement.
Elizabeth PINEAU et Pauline MEVEL/Reuters

La gestion des suites des attentats du 13 novembre valent au président français, François Hollande, un regain de popularité exceptionnel qui ne signifie pas pour autant une adhésion à sa politique ni une promesse d'embellie pour le Parti socialiste (PS) aux élections régionales.La cote de confiance du chef de l'État fait un bond sans précédent de 22 points en novembre pour s'établir...

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