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Culture - Beirut Chants

Le céleste hymne des anges de Puccini

« La Messe de gloire », un sacré moment de piété et de beauté sonore pour le premier maillon, hier soir, des concerts de Noël à la cathédrale Saint-Georges des maronites, dans le centre-ville.

Un public nombreux serré au coude-à-coude jusqu’aux derniers bancs de la cathédrale Saint-Georges pour assister au concert inaugural de Beirut Chants 2015. Photo Michel Sayegh

D'abord un profond salut aux otages libérés et à l'armée. Et l'hymne national pour ce cri de soulagement (quoique incomplet), de liesse, de joie, de dignité retrouvée. De retrouvailles tout court. Pas de mot pour le dire, mais la musique est langage universel en ce premier concert de Beirut Chants à la cathédrale Saint-Georges des maronites.
Trente-huit musiciens et un premier violon qui entre à la Philharmonie de la Scala : Francesca Casale, 24 ans, lauréate au concours portant le même nom de la prestigieuse salle, temple de l'art lyrique. Pour la part vocale, un chœur mixte (ceux de l'Université antonine et de la NDU sous la houlette du père Khalil Rahmé) et trois voix d'hommes : un ténor (Béchara Moufarrej : le nœud-papillon a glissé de côté, mais la voix et le chant sont restés impeccables et maîtrisés), un baryton (Salvatore Grigoli) et une basse (Marco Vinco).
Par-delà deux longs cordons d'auditeurs debout contre les murs des nefs latérales et un public nombreux serré au coude-à-coude jusqu'aux derniers bancs de la cathédrale, devant un aréopage de personnalités du monde politique et culturel, et un autel illuminé, l'Orchestre de la jeunesse méditerranéenne de Palerme sous la direction de père Toufic Maatouk.


Pour ce dynamique et talentueux maestro de 38 ans, esprit vivant, conseiller et éminence grise de bon aloi pour ce chapelet d'événements musicaux, avec à son actif, outre ses régulières célébrations d'offices religieux, plus de vingt concerts, la confidence coule en toute simplicité et fluidité. En substance voilà ses propos : « Avec un Gloria relativement long et verdien, véritable hymne des anges et parfaite illustration pour Noël, la Messe de Puccini, son unique inspiration entièrement religieuse, fut pour moi une véritable révélation quand je l'ai entendue pour la première fois au Festival d'al-Bustan, il y a déjà quelques années. C'était sous la direction de Mgr Miserach Valentino. Récemment, je viens de la diriger au Carnegie Hall à New York. »


Pour la fête de la Nativité, en ces moments troubles que traversent les chrétiens d'Orient, quel plus beau cadeau au public et quel visage plus civilisé et pacifique à offrir au pays et à l'étranger ? En effet, il n'y a pas que les colliers de lumière, les escarboucles sur des sapins scintillants et les crèches avec cascades et maisons enneigées qui réchauffent le cœur des passants du centre-cille. Par-delà un manteau de spiritualité éthérée et un chant angélique, cette musique magnifique qui s'échappe des portes et des vitraux d'une église est un intense foyer de prière, de recueillement, de paix de Dieu, de sérénité, de communion et d'élévation. Un appel à la paix et à l'amour qui manquent à une humanité de plus en plus déshumanisée.
Histoire bien mouvementée (presque rocambolesque) et controversée que celle d'une partition rédigée à 18 ans (on est bien sérieux des fois à dix-sept ans, monsieur Rimbaud!) après un coup de foudre verdien suite à l'éblouissement de Aïda aux cuivres si dorés et si retentissants... Mais diplôme aussi du conservatoire avec toutes les nuances techniques et les subtilités des mélodies et des thèmes « pucciniens », totalement en graine et en puissance dans ces pages où la grandeur de Dieu se mêle aux larmes des humains, à la vulnérabilité et aux passions des vivants...

 

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