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Moyen Orient et Monde - Incident aérien russo-turc

La grave crise diplomatique entre Moscou et Ankara ne connaît aucun signe de détente

Poutine refuse de rencontrer Erdogan à Paris ; Davutoglu refuse de s'excuser ; l'Otan soutient la Turquie.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Barack Obama hier, lors de la COP21. Mikhail Klimentyev/Sputnik/AFP

Le président russe Vladimir Poutine a refusé de rencontrer hier à Paris son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, malgré l'insistance de ce dernier. En effet, malgré les appels insistants du président turc à rencontrer son homologue russe « en face à face », le Kremlin a exclu une fois de plus toute rencontre entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, qui se trouvent tous deux au Bourget, près de Paris, pour participer au sommet sur le climat.
Près d'une semaine après l'intervention au-dessus de la frontière turco-syrienne de deux avions de chasse turcs F-16 pour descendre en flammes un bombardier Soukhoï-24 de retour de mission, la grave crise diplomatique entre Moscou et Ankara ne connaît aucun signe de détente.
Furieuse, la Russie accuse depuis l'incident la Turquie d'avoir partie liée avec l'organisation jihadiste État islamique (EI) et exige des excuses, ce que Ankara refuse. « Aucun Premier ministre turc, aucun président, aucune autorité ne s'excusera », a maintenu hier le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu après avoir rencontré à Bruxelles Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, dont la Turquie est membre.
Le secrétaire général de l'Otan a une nouvelle fois appelé au « calme », mais a souligné que la défense de son espace aérien était « le droit souverain de la Turquie ». « C'est le droit souverain de la Turquie de défendre son espace aérien et son intégrité territoriale », a-t-il jugé, tout en soulignant les risques de nouveaux incidents alors que la Russie et la coalition menée par les États-Unis conduisent des frappes dans le ciel syrien. Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan qui doivent se réunir aujourd'hui et demain à Bruxelles vont tenter de « renforcer les mécanismes qui permettront (...) de réduire les risques, d'empêcher un incident similaire et d'éviter qu'il ne dégénère ».
Au Bourget, où il participait au sommet sur le climat de l'Onu, le président Barack Obama a appelé à une « désescalade » de ces vives tensions entre Moscou et Ankara, lors d'un entretien à huis clos avec son homologue russe Vladimir Poutine, a indiqué un haut responsable de la Maison-Blanche.
Après avoir annoncé un renforcement de ses défenses antiaériennes la semaine dernière, la Russie a par ailleurs prévenu hier que ses bombardiers tactiques opérant au-dessus de la Syrie seront désormais équipés de missiles air-air.

Embargo
D'autre part, les autorités russes accélèrent les représailles contre Ankara : elles ont détaillé hier les sanctions économiques décrétées contre la Turquie, dont l'ampleur devrait être limitée mais l'impact réel. L'embargo que la Russie compte imposer à la Turquie sera limité aux fruits et légumes mais pourra être élargi, ces premières mesures ne constituant qu'un « premier pas », selon deux responsables gouvernementaux russes.
Désirant éviter de nouvelles hausses de prix, alors que le pays a déjà subi une inflation spectaculaire en 2015, les autorités russes appliqueront « cette interdiction dans un certain délai (...) pour que les consommateurs et les commerçants aient le temps de trouver d'autres fournisseurs », a assuré le vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch.
Selon les experts, la Turquie devrait surtout souffrir des restrictions imposées au secteur touristique, les mesures du gouvernement prévoyant l'interdiction de tous les vols charter entre les deux pays. Aussi, le rétablissement du régime des visas et l'interdiction pour les employeurs russes d'embaucher des Turcs seront aussi appliqués à partir du 1er janvier 2016.

La dépouille mortelle du pilote russe rapatriée
Parallèlement, le corps du lieutenant-colonel Oleg Pechkov, le pilote du Soukhoï Su-24 abattu, a été rapatrié hier de Turquie en Russie. Sa dépouille mortelle, remise aux autorités turques, avait été transférée dimanche de la région frontalière de Hatay (Sud) jusqu'à Ankara, où une cérémonie s'était déroulée en présence de représentants russes.
Pour rappel, le lieutenant-colonel de 45 ans avait été tué alors qu'il retombait en parachute après s'être éjecté. Son navigateur, le capitaine Konstantin Mourakhtine, avait lui été secouru à l'issue d'une opération des forces spéciales russes et syriennes. Une première tentative de sauvetage avait coûté la vie à un soldat d'infanterie de marine.
Le pilote sera enterré à Lipetsk (500 km au sud-est de Moscou), où il résidait, ont rapporté les médias russes, qui précisent que cet officier avait grandi à Oskemen, aujourd'hui situé dans l'est du Kazakhstan.

(Source : AFP)

Le président russe Vladimir Poutine a refusé de rencontrer hier à Paris son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, malgré l'insistance de ce dernier. En effet, malgré les appels insistants du président turc à rencontrer son homologue russe « en face à face », le Kremlin a exclu une fois de plus toute rencontre entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, qui se trouvent tous deux au...

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