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Moyen Orient et Monde - Violences

Deux Israéliens reconnus coupables du meurtre d’un Palestinien brûlé vif

Le tribunal n'a pas encore prononcé de peine.

La mère de l’adolescent palestinien brûlé vif Mohammad Abou Khdeir devant le tribunal de Jérusalem hier. Menahem Kahana / AFP

Un tribunal de Jérusalem a déclaré, hier, deux juifs israéliens coupables d'avoir brûlé vif un adolescent palestinien en 2014, crime qui avait contribué à l'escalade des violences menant à la guerre de Gaza, mais a suspendu son jugement contre le meneur du groupe. Le tribunal a jugé que les trois accusés ont bien enlevé et tué Mohammad Abou Khdeir mais n'a pas encore prononcé de peines. À la dernière minute, la cour a décidé de se laisser du temps pour se prononcer sur l'état mental de Yosef Haim Ben David, seul majeur du groupe au moment des faits. Il déterminera le 20 décembre si cet homme de 31 ans – considéré comme l'instigateur et le principal exécutant de cet assassinat qui révolte encore les Palestiniens – est ou non pénalement responsable. Les avocats affirment depuis le début du procès fin juillet 2014 que Ben David, qui a proclamé être « le messie », n'est pas pénalement responsable. Ses avocats ont produit un document à l'appui de leurs dires il y a quelques jours seulement, a indiqué le tribunal. Les juges fixeront les peines le 13 janvier 2016. La décision est attendue dans un climat de tensions toujours vives entre Palestiniens et Israéliens. Le contretemps annoncé par le tribunal a immédiatement été brandi par certains Palestiniens comme une nouvelle preuve de la complaisance de la justice israélienne vis-à-vis des auteurs de crimes israéliens.
Pour le père de Mohammad Abou Khdeir, Hussein, ce coup de théâtre dans la procédure est un « crime affreux ». « Le tribunal traite les Arabes d'une manière et les juifs d'une autre », a dit à l'audience ce père forcé, comme son épouse, de prendre des somnifères pour cesser de « penser à la manière dont ils ont brûlé » son fils de 16 ans. Il voudrait que les autorités israéliennes détruisent les maisons des auteurs israéliens d'attentat comme elles le font avec les Palestiniens. Son avocat Mohanad Jbara s'est ému que la partie adverse ait attendu le dernier moment pour produire un certificat sur la santé mentale de leur client et que le tribunal ait suivi.

Aspergé d'essence encore vivant
Mohammad Abou Khdeir avait été enlevé et sauvagement assassiné en pleine spirale de violences. Trois semaines avant, des Palestiniens avaient kidnappé et assassiné trois adolescents israéliens en Cisjordanie occupée. L'armée israélienne avait lancé une vaste opération pour retrouver les disparus. Des centaines de Palestiniens avaient été arrêtés. Les heurts avaient fait plusieurs morts palestiniens. Après la découverte des corps, des appels à la vengeance avaient résonné parmi les Israéliens. « Nous nous sommes dit : ils ont pris trois des nôtres, prenons l'un des leurs », avait dit Ben David, habitant juif d'une colonie proche de Jérusalem, après son arrestation quatre jours après le meurtre de Mohammad Abou Khdeir. Ses deux complices, alors âgés de 16 ans et demi, ont minimisé leur rôle et l'ont désigné comme le meneur.
Après une tentative infructueuse la veille contre un enfant, le trio enlève Mohammad Abou Khdeir le 2 juillet 2014 dans le quartier de Chouafat à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée par Israël. L'adolescent palestinien aurait résisté mais ses ravisseurs l'auraient poussé dans leur voiture. Il aurait perdu connaissance quand l'un d'eux l'a étranglé. Dans un bois, Ben David l'aurait frappé à plusieurs reprises à la tête avec un pied-de-biche. Puis ils l'auraient aspergé de carburant et Ben David aurait mis le feu. Le cadavre avait été retrouvé quelques heures après. Selon l'autopsie, le jeune homme a été brûlé vif. Cet assassinat avait provoqué de violentes manifestations. Au même moment se multipliaient les tirs de roquettes de la bande de Gaza sur Israël et les raids israéliens sur le territoire gouverné par le Hamas, tenu par Israël pour responsable de la mort des trois adolescents israéliens trois semaines auparavant. Peu après commençait la plus dévastatrice des trois guerres qu'ait connues la bande de Gaza en six ans. Mohammad Abou Khdeir occupe une place importante dans les esprits palestiniens comme une icône des violences israéliennes. Pour le mouvement islamiste Hamas, la cour a « innocenté » le principal accusé, preuve « du racisme de l'occupant et de l'impunité qu'il accorde aux crimes des colons ».

(Source : AFP)

Un tribunal de Jérusalem a déclaré, hier, deux juifs israéliens coupables d'avoir brûlé vif un adolescent palestinien en 2014, crime qui avait contribué à l'escalade des violences menant à la guerre de Gaza, mais a suspendu son jugement contre le meneur du groupe. Le tribunal a jugé que les trois accusés ont bien enlevé et tué Mohammad Abou Khdeir mais n'a pas encore prononcé de...

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