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Économie - Focus

Le retrait des énergies fossiles s’accélère dans le secteur financier

Une exploitation de charbon en Chine. Archives AFP

Cesser d'investir dans les énergies fossiles, notamment dans le charbon, n'est plus une tendance marginale. De grands investisseurs comme des banques ou fonds d'investissement ont affiché leur intention de participer au mouvement et multiplié les annonces en 2015.
L'idée a fait du chemin depuis l'initiative d'étudiants américains qui, dès 2008, avaient poussé les fonds d'investissements de leurs universités à retirer leur argent des énergies fossiles.
La Norvège a entériné en juin le retrait du charbon de son fonds souverain, le plus important au monde, et plusieurs pays de l'OCDE vont limiter leur soutien à l'exportation de centrales à charbon. Les cercles financiers s'y mettent aussi – à des degrés divers –, comme les assureurs Axa ou Allianz, les banques BNP Paribas, Bank of America-Merrill Lynch, Société générale, Crédit agricole, Natixis ou encore le groupe public français Caisse des dépôts.
« Le monde de la finance commence à bouger en matière de climat », s'était réjoui, en mai dans un entretien à l'AFP, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui présidera à partir de lundi la Conférence de Paris sur le climat (Cop21). Même la célèbre agence de notation américaine Standard and Poor's inclut désormais le risque climat dans ses éléments de notation.

50 milliards désinvestis
Selon Pierre Forestier, responsable de la division changement climatique à l'Agence française de développement, « il y a une vraie tendance, elle n'est plus uniquement de "green washing" (procédé de marketing pour se donner une image écologique trompeuse, NDLR) et de communication, elle est essentielle pour faire bouger l'ensemble des acteurs, et elle est fondée à la fois sur une notion de risque et sur une notion d'opportunités, (...) de positionnement commercial, avantage comparatif dans le futur ».
Pour simuler la performance d'un portefeuille d'actions sous diverses hypothèses de désinvestissement, l'ONG Corporate Knights, 350.org et South Pole Group ont lancé un outil. Résultat : pour 13 des 14 grands fonds auXquelS il a été appliqué, « il montre qu'une décision de désinvestissement prise il y a 3 ans leur aurait permis de générer la bagatelle de 22 milliards de dollars de rendement supplémentaire ».
Selon le site internet de la campagne « Go Fossil Free », lancée par l'ONG 350.org, ce sont 50 milliards de dollars qui ont été, au niveau global, désinvestis des énergies fossiles. Quant à l'institut de recherche Novethic, filiale de la Caisse des dépôts, il vient de publier la dernière actualisation de son étude sur les engagements climat d'un panel d'investisseurs mondiaux, qui montre qu'« un peu plus de la moitié » d'entre eux ont décidé de désinvestir. « Le mouvement s'accélère puisque leur nombre a augmenté de 34 % en trois mois. C'est devenu la pratique la plus répandue auprès des investisseurs mobilisés sur le changement climatique », souligne l'étude, qui précise que « les fonds de pension constituent le gros des nouveaux entrants ».
Mais pour Pierre Forestier, le désinvestissement n'est qu' « une première étape » car « ce n'est pas uniquement sortir du charbon, le sujet, c'est aussi changer complètement et sortir d'une dépendance totale aux énergies fossiles ».

Julie CHABANAS/AFP

Cesser d'investir dans les énergies fossiles, notamment dans le charbon, n'est plus une tendance marginale. De grands investisseurs comme des banques ou fonds d'investissement ont affiché leur intention de participer au mouvement et multiplié les annonces en 2015.L'idée a fait du chemin depuis l'initiative d'étudiants américains qui, dès 2008, avaient poussé les fonds d'investissements de...

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