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Nos Lecteurs ont la Parole - Louis INGEA

Pas si bêtes que cela !

Donner son avis sur la marche du monde n'est pas censé être de grand intérêt par rapport à ce qui se passe dans la réalité. On risque, la plupart du temps, de s'enliser en protestations ou en jérémiades qui s'en vont en fumée quelle que soit la méthode suivie pour les exprimer.
Que vaut, en effet, l'opinion d'un simple citoyen face au déroulement historique de la politique mondiale ? Alors que les responsables en la matière en ont fait, depuis toujours, leur chasse gardée. Et cela, sous toutes les latitudes. Aussi, venir commenter des événements dont l'ordre de grandeur et de gravité dépasse notre personne serait aussi naïf qu'inutile, je le sais. Et pourtant, rien ne m'empêchera de donner mon point de vue sur ce qui se passe ces jours-ci en France et en Europe : une méditation amère, mais qu'il n'est pas mauvais de tenter, même si sur le mode caustique.
Lorsqu'en 1975 éclata la dite guerre civile libanaise, certains Français n'ont pas hésité, au nom de leur liberté d'opinion, à se ranger résolument du côté des « progressistes » de l'époque, au grand dam de leurs amis libanais qui, pour la plupart, étaient de culture française et généralement de confession chrétienne. Cette fraction, à laquelle j'appartiens, en avait atrocement souffert. Traités d'isolationnistes, de rapaces, de néocolonialistes et de toutes les épithètes du genre qui avaient inondé la presse de Paris et contribué d'une certaine façon à étouffer les velléités de survie dans la dignité d'une partie de notre population qui avait bien le droit de garder sa place au soleil avec sa culture propre, ses habitudes, son langage, sa façon de vivre. Et il arriva ce qui devait arriver. Aujourd'hui, toujours en vie, mais non encore remis des humiliations subies alors, nous assistons, ébahis, à la tourmente du peuple français brusquement mis en face du même genre de problème. Je me souviens, à titre d'exemple, d'un certain Thierry Dujardin et des odieux articles publiés par ses soins contre la partie souverainiste des Libanais et contre les arguments soutenus par elle.
Il serait amusant de revoir en retour, vingt-cinq ans plus tard, ce que le même Dujardin a pensé et écrit. Relire, entre autres, son article sur la ville de Beaucaire et la description du « méchoui de dix-huit heures » tel qu'il se pratiquait de la part de ses propres compatriotes tous nord-africains, squattant les vieux hôtels particuliers de la localité, enfumant la place publique et obligeant les commerces à baisser les rideaux de leurs magasins plus tôt que d'habitude. Cela en dirait très long sur le changement d'esprit du personnage. Comme lui, il y en a sans doute des milliers.
Les nouveaux Français du XXIe siècle se dressent, à présent, entre eux, en un face-à-face écœurant. Qui, pour la tolérance permissive envers des citoyens étrangers à son mode de vie, qui, plus radical, pour le rejet pur et dur de ces mêmes immigrants naturalisés, dont l'envahissement lui devient insupportable. Je vois d'ici les grosses réserves que peuvent susciter les propos qui précèdent. Or je suis d'accord avec tous ceux qui soutiennent que les musulmans en général ne sont pas salafistes et que la haine et la barbarie manifestées par les tenants des massacres actuels ne sont pas une spécificité de l'islam. Qu'il y a eu les nazis, qui étaient catholiques, les bolcheviks qui étaient orthodoxes et, plus loin, les croisades dont le déroulement sur le terrain s'est révélé fondamentalement antichrétien. Ce n'est donc pas de confessions qu'il s'agit ni même de religion.
Ceux que l'on qualifie dans les médias pudiquement ou hypocritement de « jeunes » sont en fait des personnes d'origine étrangère à la France, des êtres frustrés, révoltés, des individus à problèmes, comme il peut s'en trouver partout. Dans des milieux chrétiens aussi bien que chez des musulmans. Comment se fait-il, toutefois, que ces délinquants de droit commun soient toujours, comme par hasard, des radicaux islamistes ? Pourquoi agissent-ils au nom d'Allah et non au titre d'un désir de possession ou même de révolte ?
Pourquoi faut-il qu'il y ait toujours chez eux une référence religieuse islamique à afficher comme une insulte envers ceux qui ne partagent pas leur doctrine ?
Il existe de par le monde des humains bouddhistes, chinois, coréens, indiens, des asiatiques ou des africains, des athées qui, tous, sont loin de l'enseignement chrétien et qui vivent néanmoins, où qu'ils aillent, sans égratigner par leur comportement ou leurs accoutrements les héritiers d'une civilisation donnée. Pourquoi les nouveaux barbares sont-ils de préférence des adeptes de l'islam et pourquoi entraînent-ils les révoltés de leur acabit à embrasser l'islam pour les seconder dans leur lutte contre les « infidèles » ?
Il y a là, sans doute, quelque chose de très troublant que seuls les pays musulmans, à défaut d'un Vatican islamique, se doivent de dénoncer très haut et très fort devant l'opinion publique mondiale. Il y va de la réputation de leur propre doctrine religieuse. La Turquie, le Qatar et l'Arabie wahhabite viennent en tête du peloton. Afin de conserver leur rang et leur dignité au sein des nations du monde, il leur faut, impérativement, se positionner. Et agir de concert avec le reste des populations du globe. Faute de quoi, leurs arrière-pensées seront à considérer comme étant ambiguës...
Cela dit, revenons à la situation politico-sociale de la France et de l'Europe d'aujourd'hui. Ici, je ne peux que me remémorer de la trop célèbre répartie de l'inénarrable Jean de la Fontaine lorsqu'il la met dans la bouche de sa fourmi s'adressant à la cigale : « Que faisiez-vous tout l'été ? Vous chantiez ? J'en suis fort aise. Eh bien... dansez maintenant. » Et je me demande si les populations de toutes souches ne seraient pas bien inspirées de revoir leurs options et, peut-être, de finir par adopter à leur corps défendant la « manière libanaise » de la coexistence : un terme malencontreux mais nécessaire pour le vivre-ensemble.
Exporter notre défaut de Libanais pour calmer le jeu en Europe devient éventuellement en ce moment une heureuse idée. Ceux qui avaient pu y songer un jour étaient traités de sots ou d'utopistes. Sauf qu'il n'y a pas mieux à offrir ! On pourrait, si l'on veut, recouvrir la chose du pudique manteau de formules philosophiques politiquement correctes. Peu importe ! En attendant, nous, Libanais, ne sommes certes pas aussi bêtes que cela !

Louis INGEA

Donner son avis sur la marche du monde n'est pas censé être de grand intérêt par rapport à ce qui se passe dans la réalité. On risque, la plupart du temps, de s'enliser en protestations ou en jérémiades qui s'en vont en fumée quelle que soit la méthode suivie pour les exprimer.Que vaut, en effet, l'opinion d'un simple citoyen face au déroulement historique de la politique mondiale ?...

commentaires (3)

"Ne dites pas peu de choses en beaucoup de mots ; mais dites beaucoup de choses en peu de mots.". Comment détruire l'adversaire ? Maybe, en le vampirisant, le traitant de vandale étranger à 1 "certain" mode de vie, 1 envahisseur face à 1 "permissive tolérance", le culpabilisant au nom de "la conScience", en le rabaissant, le dévalorisant mettant en doute ses qualités et sa personnalité en ne tenant point compte de ses désirs, droits et besoins, produisant chez lui un malaise, le piégeant, l’accusant de faire ce que soi-même on ferait, le critiquant sur un détail en l'amplifiant, en l’usant, en le culpabilisant et en le cassant ! Ceci, tout en restant évasif, ambigu, insensible, méprisant ; reportant sa responsabilité sur cet "autre" lui imposant d’être parfait, invoquant la "logique pour déguiser ses propres désirs, semant la suspicion, se plaçant en victime vs cet autre "difficile", ignorant ses craintes, utilisant ses "bons" principes contre ceux "mauvais de l'autre, misant sur son ignorance croyant à sa propre supériorité, digressant et déformant pour nier l’évidence, obtenant ce qu’on veut au dépens de cet "autre", faisant mine de ne pas comprendre, refusant d’entendre ou voir ce qu'on refuse, envieux même de cet "autre", parlant de cohérence alors qu’on applique l’incohérence, passant ses "principes" soi disant d’1 façon "caustique" tout en ne connaissant pas mieux la vérité ! Et tout ceci dans l'objectif de détruire…. moralement cet autre ! E la nave va !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

17 h 37, le 28 novembre 2015

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Commentaires (3)

  • "Ne dites pas peu de choses en beaucoup de mots ; mais dites beaucoup de choses en peu de mots.". Comment détruire l'adversaire ? Maybe, en le vampirisant, le traitant de vandale étranger à 1 "certain" mode de vie, 1 envahisseur face à 1 "permissive tolérance", le culpabilisant au nom de "la conScience", en le rabaissant, le dévalorisant mettant en doute ses qualités et sa personnalité en ne tenant point compte de ses désirs, droits et besoins, produisant chez lui un malaise, le piégeant, l’accusant de faire ce que soi-même on ferait, le critiquant sur un détail en l'amplifiant, en l’usant, en le culpabilisant et en le cassant ! Ceci, tout en restant évasif, ambigu, insensible, méprisant ; reportant sa responsabilité sur cet "autre" lui imposant d’être parfait, invoquant la "logique pour déguiser ses propres désirs, semant la suspicion, se plaçant en victime vs cet autre "difficile", ignorant ses craintes, utilisant ses "bons" principes contre ceux "mauvais de l'autre, misant sur son ignorance croyant à sa propre supériorité, digressant et déformant pour nier l’évidence, obtenant ce qu’on veut au dépens de cet "autre", faisant mine de ne pas comprendre, refusant d’entendre ou voir ce qu'on refuse, envieux même de cet "autre", parlant de cohérence alors qu’on applique l’incohérence, passant ses "principes" soi disant d’1 façon "caustique" tout en ne connaissant pas mieux la vérité ! Et tout ceci dans l'objectif de détruire…. moralement cet autre ! E la nave va !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 37, le 28 novembre 2015

  • CHERCHEZ LES RÉPONSES PLUTÔT CHEZ LES DEUX FACES DE LA MÊME MONNAIE... MÊME SI CHAQUE FACE A DES SOUS FACES... VAINEMENT VOUS LEUR DEMANDEZ DE SE RENIER EN RENIANT CHACUNE LES FIDÈLES DE SES MOEURS ET DE SES CROYANCES MOYEN ÂGEUSES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 20, le 28 novembre 2015

  • Tant que notre 'coexistence' est tributaire des intérêts régionaux, nous ne serons pas un modèle à suivre. Loin de là.

    Dounia Mansour Abdelnour

    05 h 43, le 28 novembre 2015

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