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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs...

« Appelez-moi François »

Au cœur du film de Daniele Luchetti, les années en Argentine du pape.

L’acteur Rodriguo de la Serna lors de l’avant-première mondiale au Vatican du film « Appelez-moi François » le 26 novembre 2015 à Rome. Tiziana Fab/AFP

Présenté mardi en avant-première mondiale au Vatican, Appelez-moi François, du cinéaste italien Daniele Luchetti, retrace les années en Argentine de Jorge Bergoglio et les épreuves traversées pendant la dictature militaire qui lui ont permis « de devenir ce qu'il est aujourd'hui ».
Buenos Aires, 1961 : fils d'une famille d'immigrants italiens, Jorge Bergoglio, interprété avec beaucoup de justesse par l'acteur argentin Rodrigo de la Serna, vu dans Carnets de voyage de Walter Salles, est un étudiant comme tant d'autres, entouré d'amis et d'une fiancée. Outre ses études de chimie, il aime danser le tango et causer politique avec ses amis péronistes, qui tombent de haut quand il leur annonce son intention de devenir missionnaire jésuite au Japon. Mais sa santé fragile – on l'a amputé d'une partie de ses poumons – l'empêche de partir et il entame une carrière au sein de la Compagnie de Jésus, dont il devient le responsable – « provincial » – pour l'Argentine.
À l'époque, le pays est sous la coupe de la dictature militaire menée par Jorge Rafael Videla et les « disparitions » se multiplient. Les jésuites, engagés auprès des plus pauvres dans les campagnes, ces « périphéries » restées chères au pape François, sont la cible des militaires. Certains proches de Jorge Bergoglio sont assassinés. D'autres, qu'il avait mis en garde, sont torturés. À la maison-mère des jésuites, le père Bergoglio, profondément marqué par cette tension et ces épreuves, cache des séminaristes persécutés, de même qu'une amie juge. À la fin de la dictature, il quitte la capitale pour Cordoba, où l'archevêque venu lui annoncer en 1992 sa nomination par Jean-Paul II comme évêque auxiliaire de Buenos Aires le trouve « au milieu des poules et des cochons ».

Tombé amoureux
Une nouvelle vie commence alors pour lui, dans les banlieues pauvres de la capitale argentine, où il défend les exclus, ceux que le gouvernement tente d'expulser des bidonvilles et ceux qui sont menacés par les narcotrafiquants. Interprété alors par l'acteur chilien Sergio Hernandez, vu dans Gloria de Sebastian Lelio, le personnage prend une dimension plus profonde, jusqu'à son élection au pontificat le 13 mars 2013.
« J'ai accepté de faire ce film, explique Daniele Luchetti (Mon frère est fils unique, La nostra vita), afin de comprendre comment le passé de cet homme, l'enfer qu'il a traversé, lui a permis de devenir ce qu'il est aujourd'hui. » Et petit à petit, à force de parler avec des « témoins directs, sensibles, ce film m'est devenu indispensable, j'en suis presque tombé amoureux ». Ne souhaitant pas « faire un film de touriste » ni transformer son héros en « saint », le réalisateur a pris le temps de se documenter, avec l'aide de l'Argentin Martin Salinas pour le scénario, qui se garde cependant d'aborder les aspects polémiques ayant surgi après l'élection de François.
Pour Rodrigo de la Serna, interpréter le futur pape de ses 25 à ses 60 ans a été « une responsabilité énorme » non seulement en raison de sa « dimension historique, mais aussi spirituelle ». « J'ai appris à prier », confie-t-il. Le film, qui sortira à grands renforts de publicité le 3 décembre en Italie, a coûté 15 millions d'euros et a déjà été vendu dans plus de 40 pays.
En Argentine, une autre biographie concurrente, Francisco, el padre Jorge, du réalisateur espagnol Beda Docampo Feijoo avec l'acteur argentin renommé Darío Grandinetti, est déjà sortie en septembre. Et pour le petit écran, la personnalité atypique du pontife argentin a librement inspiré l'Italien Paolo Sorrentino, réalisateur de La Grande Bellezza, oscar du meilleur film étranger en 2014, qui prépare The Young Pope, une série en huit épisodes où Jude Law interprète un hypothétique Pie XIII « complexe et
contradictoire ».

Laure BRUMONT/AFP

Présenté mardi en avant-première mondiale au Vatican, Appelez-moi François, du cinéaste italien Daniele Luchetti, retrace les années en Argentine de Jorge Bergoglio et les épreuves traversées pendant la dictature militaire qui lui ont permis « de devenir ce qu'il est aujourd'hui ».Buenos Aires, 1961 : fils d'une famille d'immigrants italiens, Jorge Bergoglio, interprété avec...

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