Pays-Bas : des dizaines de milliers de places supplémentaires pour les migrants

Les Pays-Bas vont mettre des lits et logements supplémentaires à disposition de dizaines de milliers de demandeurs d'asile et personnes ayant obtenu l'asile aux Pays-Bas, a annoncé vendredi le gouvernement après avoir conclu un accord avec les administrations locales.

Quelque 24.000 places vont être mises à disposition de personnes ayant obtenu l'asile tandis que 42.500 places vont être créées pour les demandeurs d'asile, a indiqué le gouvernement.

Avec la venue de centaines de milliers de Syriens, Irakiens et Érythréens, notamment, fuyant la guerre dans leurs pays, l'Europe fait actuellement face à sa pire crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale.
"Le gouvernement et les pouvoirs locaux ont conclu un accord pour faire face aux problèmes de logement, éducation et intégration liés au flux élevé de demandeurs d'asile venant aux Pays-Bas", a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

Le gouvernement a en outre annoncé vendredi mettre plus d'argent à disposition des municipalités pour favoriser l'intégration de ceux ayant obtenu l'asile. Il s'est en outre engagé à trouver "à court terme" des solutions pour l'éducation des enfants.

La question des réfugiés divise aux Pays-Bas, un pays qui se targue pourtant de tolérance multiculturelle : les débats locaux et nationaux ont été marqués par des échanges d'insultes, des lettres de menaces, des violences physiques...

Surfant sur l'actuelle crise migratoire, le parti du populiste Geert Wilders caracole en tête des sondages aux Pays-Bas. Le gouvernement, composé de deux partis aux vues diamétralement opposées sur la question des migrants, à savoir les libéraux du Premier ministre et les travaillistes, ne souhaite pas donner l'image d'un pays trop avantageux pour les migrants.

Il a répété vendredi que l'accueil, dans les nouvelles places mises à disposition, serait "sobre" et que "les coûts pour la société sont le plus limités possible". Jeudi, le Conseil d'Etat néerlandais avait estimé que les Pays-Bas n'étaient pas obligés de fournir abris et nourriture aux demandeurs d'asile déboutés refusant de coopérer à leur expulsion. Les Pays-Bas s'attendent à ce que le nombre de demandes d'asile s'établisse à environ 60.000 sur l'année 2015.