Un leader extrémiste pakistanais tué dans une fusillade avec la police

Un important cadre d'un mouvement extrémiste sunnite responsable de nombre d'attentats sanglants contre la minorité chiite au Pakistan a été tué lors d'une fusillade avec la police, ont indiqué des responsables.

Haroon Bhatti, un cadre du Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), avait été arrêté avec l'aide d'Interpol le mois dernier à Dubaï et extradé au Pakistan. "Bhatti était en train d'être interrogé" et il a conduit la police à un repaire du groupe dans la ville de Lahore, dans l'est du Pakistan, a indiqué à l'AFP un responsable de la police locale, Omar Virk.

Selon lui, lors de l'opération de police sur les lieux, des activistes armés ont ouvert le feu sur la police.
"Au cours des échanges de tirs", Haroon Bhatti ainsi que trois autres hommes armés ont été tués dans le bâtiment, a-t-il ajouté.

Les décès de ce genre, intervenus lors d'"échanges de tirs", sont considérés comme suspects par nombre de militants des droits de l'Homme, qui accusent les autorités de les utiliser comme prétexte pour se débarrasser de criminels et extrémistes gênants sans avoir à passer par les tribunaux.

Le système judiciaire pakistanais est notoirement lent, et s'appuie sur les témoignages plutôt que sur les preuves. Les procès de militants affiliés à des groupes comme le LeJ échouent régulièrement en raison du manque de protection pour les juges et les témoins, vulnérables aux menaces et pressions.

Malik Ishaq, le chef de Lashkar-e-Jhangvi, a été tué en juillet, ainsi que 13 autres cadres de ce mouvement, le plus férocement anti-chiite au Pakistan. Mais le groupe, responsable d'attaques parmi les plus sanglantes dans le pays, reste actif, affirment les analystes.