Sleiman veut de « bonnes relations » avec le Hezbollah, mais reste critique à son encontre

L'ancien président Michel Sleiman a de nouveau insisté hier sur la nécessité de « protéger le Liban et de le tenir à l'écart de la politique des axes » au cours d'une réunion des comités chargés de préparer le lancement de son courant politique, « Le Rassemblement de la République », la semaine prochaine.
Cette protection, a-t-il ajouté, « commence impérativement par l'élection d'un chef de l'État et doit être suivie par la formation d'un cabinet à même de pouvoir gérer les affaires du pays et de régler les problèmes accumulés qui éreintent la population ».
Dans un entretien à l'Agence iranienne d'information (Irna), l'ancien président s'est félicité de l'initiative lancée par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, estimant qu'« elle aurait dû être proposée il y a longtemps ». Dans son discours de l'Achoura, Hassan Nasrallah avait proposé un compromis global, incluant la présidence de la République, la formation du gouvernement et l'adoption d'une nouvelle loi électorale. Cette initiative soulève cependant plusieurs questions au sujet des principes sur base desquels les trois dossiers de loi électorale, de la présidentielle et du gouvernement seront abordés, a estimé Michel Sleiman. Il a quand même souligné qu'elle allait créer un climat favorisant une solution locale.
L'ancien chef de l'État a dans le même temps fait assumer à la formation chiite et au courant politique du général Michel Aoun la responsabilité de la vacance présidentielle. Tout en reconnaissant l'existence d'un conflit politique avec le Hezbollah, il a exprimé le souhait d'avoir de « bonnes relations » avec ce parti. « Notre conflit a commencé à cause de la Déclaration de Baabda et nos rapports se sont détériorés davantage lorsque le Hezbollah a refusé que ce document soit intégré au texte de la déclaration ministérielle », a rappelé M. Sleiman, avant d'exprimer le souhait que l'initiative de Hassan Nasrallah « soit couronnée par le retour des combattants du Hezbollah de Syrie ».
Prié d'expliquer les motifs de son opposition à l'engagement hezbollahi en Syrie au moment où la communauté internationale y est impliquée, il a répondu : « Le Parti de Dieu est allé soutenir le régime syrien alors que les autres États combattent Daech. » Il a insisté sur le fait que la participation du Hezb à la lutte contre le terrorisme est « préjudiciable pour le Liban », avant de rejeter l'argument avancé par la formation chiite pour justifier son engagement en Syrie, à savoir protéger le Liban contre le terrorisme.
Michel Sleiman s'est enfin dit satisfait de l'état de sécurité dans le pays, en dépit du double attentat kamikaze de Bourj el-Brajneh, le 12 novembre, avant d'assurer que le terrorisme « ne pourra pas avoir de base au Liban, parce qu'il est rejeté de tous et notamment par les sunnites modérés, ce qui facilite le démantèlement des réseaux de terroristes ».