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Lifestyle - This is America

Art-à-porter pour fashionistas écolos et trendy

Quand les vêtements et les accessoires rivalisent avec les cimaises.

Un manteau signé Starr Haggenbring.

Couture, peinture, sculpture... En conjuguant ces trois éléments, le label Art-à-porter a créé une garde-robe qui s'est taillé une place insolite dans le paysage de la mode, dépassant la fonctionnalité et l'habituelle pointe de nouveauté. Trois designers américaines cultivant ce style viennent de dévoiler quelques-unes de leurs nouvelles réalisations dans une exposition intitulée «Smithsonian Craft2wear», qui a eu lieu au National Building Museum.

Elles sont dans la lignée de leurs prédécesseurs qui, dans les années 70, avaient lancé le « Wearabable Art Movement » pour anoblir le rôle des vêtements en y insufflant une certaine conscience environnementale. Pourtant, cette approche remonte encore plus loin dans le temps, comme l'explique la responsable de l'exposition. «Cette manière, dit-elle, d'utiliser le mélange de mode, d'art et d'artisanat, afin que le vêtement soit également représentatif d'une idée ou d'une opinion, a souvent été pratiquée à travers l'histoire: des années 1890, préraphaéliques, aux années 1930, surréalistes.» Et de citer la collaboration de la célèbre Elsa Schiaparelli avec des figures du surréalisme, parmi lesquelles Jean Cocteau et Salvador Dali.

Ce processus s'est poursuivi avec succès. Témoin, aujourd'hui donc, les œuvres des trois designers, Starr Haggenbring, Susan Sanders et Kathleen Nowak. Ces dames se sont forgé une renommée internationale en faisant notamment la couverture de Vogue Italia et en signant une pièce pour Margaret Thatcher. Leur point commun: détourner les matières premières et les concepts qui, grâce à leur talent, ont fini par rivaliser avec de grandes griffes.

De l'aquarelle à la 3D
Car leur inspiration et leur imagination sont sans bornes. Ainsi, lors d'un voyage en Birmanie, Starr Haggenbring est attirée par un immense mur recouvert d'insectes épinglés. Oubliant la possible révulsion qu'elle aurait pu éprouver, elle préfère se concentrer sur les différentes formes d'ailes découvertes, les surprenants schémas géométriques et toutes autres sortes de motifs. De retour chez elle, elle interprète dans ses peintures l'esthétique de cet univers entomologique. Puis elle les imprime sur un tissu dans lequel sera découpée une très belle robe à jupe corolle jaune pâle, rehaussée à partir de la taille avec un déploiement d'ailes mauves stylisées. Une véritable aquarelle servant ainsi à décorer un manteau très contemporain.

Kathleen Nowak, particulièrement intéressée par la destruction de l'écosystème, les déchets et la pollution, a réussi à créer de magnifiques pièces à partir d'une matière «antinoble» par excellence, le caoutchouc, qu'elle trouve «fabuleux par sa malléabilité». Marié à l'acier, il revêt un look proche de l'armure et des mailles moyenâgeuses, tout en restant aisément portable. Elle a également signé un collier composé d'un plastron de ronds multicolores qui ne sont autres que... les capsules des petites boîtes de café instantané Nespresso. Applaudie pour son travail, ses bijoux ont figuré en 2010 dans la version italienne du magazine Vogue. L'artiste a également reçu en mai dernier le « Saul Bell Design Award » dans la section des matériaux alternatifs.

Désireuse de renouveler sans arrêt sa perception artistique, Susan Sanders a, pour sa part, sauté à pieds joints dans la high-tech en produisant des bijoux par le biais d'une imprimante 3D. Elle utilise cette technique pour les premières étapes de la conception, avant de revenir, ensuite, au fait-main pour le raffinage et le coloriage. Sanders privilégie les formes géométriques abstraites et audacieuses, et les tonalités brillantes. Pour les rendre mobiles, elle a mis au point un système de charnière invisible. Le procédé à bas prix qu'est l'imprimante 3D lui permet ainsi d'être à la portée d'un plus grand public que celui pour lequel elle ciselait à la main l'or et l'argent.

Ce trio d'artistes, vraiment pas comme les autres, conseillent aux femmes désireuses d'arborer leurs créations d'afficher une belle assurance et de ne pas craindre de se faire remarquer. Pour elles, «une robe, un sweatpant ou un spectaculaire manteau illustré sont une performance ». «Ce que nous portons, affirment-elles, constitue un lien fascinant entre notre personnalité et la perception de l'autre.» Un lien à établir avec flair, élégance et caractère pour rivaliser avec les cimaises.

 

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