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Lutte contre l'EI : l'Allemagne propose des moyens militaires à la France

L'Allemagne, réticente jusqu'aux attentats de Paris à une intervention en Syrie, a annoncé jeudi être prête à fournir à la France une frégate ainsi que des avions de reconnaissance et de ravitaillement pour participer à la lutte contre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

"Nous pouvons fournir trois composants : une protection, de la reconnaissance et de la logistique", a indiqué la ministre de la Défense Ursula von der Leyen.

Selon elle, la "protection" du porte-avions Charles de Gaulle pourrait être assurée par une frégate, la "reconnaissance" par un satellite et des avions Tornado et la "logistique" par des appareils ravitailleurs.

Cette décision intervient au lendemain de la promesse faite à Paris de la chancelière Angela Merkel de réagir "vite" à la demande du président français François Hollande, qui a invité Berlin à se mobiliser davantage dans la lutte contre l'EI en Syrie.

L'aide allemande doit encore être approuvée par le gouvernement ainsi que par le Bundestag (chambre basse du Parlement), un vote qui devrait cependant être une formalité, la grande coalition de la chancelière disposant d'une très large majorité.

"La France a été touchée dans sa moelle par les attaques horribles de l'EI et nous savons que cette rage inhumaine peut nous toucher ainsi que d'autres sociétés", a souligné la ministre de la Défense lors de son point presse à l'issue d'une réunion des députés de la coalition au pouvoir réunissant chrétiens-démocrates (CDU) et sociaux-démocrates (SPD).

Plus tôt jeudi, Henning Otte, le porte-parole pour les questions de défense des parlementaires de la CDU, avait annoncé que Berlin comptait mettre à disposition ses avions Tornado et "augmenter (son) engagement dans le combat contre le terrorisme de l'EI" .

Le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier a lui insisté, aux côtés de son homologue de la Défense, sur l'importance de la poursuite des efforts diplomatiques pour aboutir à une issue du conflit syrien.

"Mais nous n'y arriverons pas sans s'opposer militairement à l'EI au Front al-Nosra et d'autres groupes terroristes en Syrie", a-t-il martelé.

Par ailleurs, il a jugé légale une intervention militaire en Syrie "sur la base du droit en vigueur et du droit international" à la suite de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée une semaine après les attaques de Paris.

La résolution "demande aux Etats qui en sont capables de prendre toutes les mesures nécessaires, en conformité avec les lois internationales, et en particulier avec la charte de l'ONU (...) sur le territoire contrôlé par l'EI en Syrie et en Irak". Le texte ne donne pas à proprement parler d'autorisation légale pour agir militairement et elle n'invoque pas l'article 7 de la charte de l'ONU qui prévoit l'emploi de la force.

L'Allemagne, traditionnellement très réticente lorsqu'il s'agit de déployer ses forces à l'étranger du fait de son passé, s'était montrée jusqu'aux attentats de Paris ambivalente à l'égard des frappes occidentales et russes contre l'EI en Syrie, jugeant que la priorité devait être accordée aux pourparlers entre le régime de Bachar al-Assad et ses opposants non-jihadistes.

Elle dispose par contre d'une mission d'une centaine d'hommes pour former et équiper les combattants kurdes engagés contre l'EI dans le nord de l'Irak.

Le gouvernement allemand avait déjà annoncé mercredi sa décision de déployer 650 soldats au Mali afin de soulager la France en Afrique, suite aux attentats à Paris.

L'Allemagne, réticente jusqu'aux attentats de Paris à une intervention en Syrie, a annoncé jeudi être prête à fournir à la France une frégate ainsi que des avions de reconnaissance et de ravitaillement pour participer à la lutte contre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).
"Nous pouvons fournir trois composants : une protection, de la reconnaissance et de la logistique", a...