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À La Une - Repère

Lutte contre l'EI : des protagonistes aux priorités divergentes

Le point sur les différents acteurs du conflit syrien.

Le drapeau de l'organisation État islamique. Capture d'écran d'une vidéo postée sur Youtube AFP/YouTube/Arbeen unified Press Office.

La lutte contre le groupe État islamique (EI) en Syrie et en Irak a été érigée en priorité internationale absolue, mais les agendas et priorités des uns et des autres divergent jusqu'à présent dans la région.

Une coalition internationale pilotée par Washington rassemble aujourd'hui une soixantaine de pays (France, Royaume-Uni, pays arabes, Turquie...), impliqués à des degrés divers dans les frappes et dans le soutien aux forces locales sur le terrain.
Russes et Iraniens, alliés de Bachar el-Assad, interviennent en Syrie, les premiers en bombardant des "cibles terroristes", les seconds avec des "conseillers" et des "volontaires" sur le terrain.
La France, frappée par des attentats meurtriers le 13 novembre, plaide pour un rapprochement entre les différents acteurs afin d'améliorer l'efficacité de la lutte anti-EI.

 

LES ÉTATS-UNIS

Ils bombardent l'EI depuis l'été 2014 en Irak et Syrie. Ils mènent l'essentiel des frappes alliées. Artisan du désengagement d'Irak, Barack Obama ne veut pas renvoyer de troupes terrestres dans la région. Washington, dont les relations avec Moscou sont glaciales depuis la crise ukrainienne, reste très méfiant sur une coopération avec la Russie, sauf à voir un "changement stratégique" de Moscou, premier allié de Bachar el-Assad.

 

LA RUSSIE

Moscou, pour qui la Syrie est le dernier point d'ancrage et d'influence dans la région, soutient Damas depuis le début de la guerre en mars 2011. Depuis septembre, la Russie intervient militairement en Syrie, via des frappes aériennes essentiellement. La Russie est accusée par les Occidentaux de viser davantage les rebelles opposés au régime que l'EI.

Un Sukhoi Su-25 de l'armée russe. Photo d'archives AFP

 

LA FRANCE

Si elle bombarde depuis le début en Irak - modestement -, elle ne s'est engagée qu'en septembre en Syrie. Longtemps rétive à toute intervention, au nom de la doctrine "Ni Bachar, ni l'EI", la France, confrontée à la crise des réfugiés et à la menace jihadiste, a changé de stratégie. Après les attentats, François Hollande a décrété que la lutte contre l'EI était la principale priorité.

 

L'IRAN

Soutien du régime de Damas, Téhéran, à nouveau légitime après l'accord sur le nucléaire iranien, participe depuis octobre aux négociations internationales pour une solution politique en Syrie. L'Iran s'appuie sur le Hezbollah, présente en Syrie, pour aider Bachar el-Assad à se maintenir au pouvoir.

 

Des combattants du Hezbollah. Photo d'archives AFP.


LA TURQUIE

Membre de l'Otan, c'est le poids lourd et le maillon faible de la coalition. Le président Recep Tayyip Erdogan "a pour priorité la chute du régime de Bachar el-Assad et de contenir les Kurdes. La lutte contre l'EI est tout à fait secondaire", selon la spécialiste Dorothée Schmid (Ifri). La destruction mardi d'un avion russe par les Turcs complique la recherche d'une alliance élargie contre l'EI.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan. Photo AFP.


 

LES MONARCHIES DU GOLFE

L'Arabie saoudite et le Qatar, soutiens des groupes rebelles en Syrie pour faire tomber Bachar el-Assad, sont toujours "sur des positions maximalistes", relève le chercheur Karim Emile Bitar. Pour ces pays, la grande menace reste surtout l'Iran chiite.

 

SUR LE TERRAIN

 

Combattants kurdes, ou Peshmergas, littéralement "ceux qui vont au delà de la mort". Photo d'archives AFP.

 

Le nombre de combattants de l'EI en Syrie est estimé par Paris à 30.000, dont la moitié d'étrangers. Les autres groupes armés représenteraient 80.000 personnes (dont 10.000 pour le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda).
Les Kurdes, victorieux contre l'EI à Kobané en juin, constituent l'un des groupes sur lesquels veulent s'appuyer les Occidentaux. Mais leur intérêt est plus de défendre leurs nouvelles "frontières" que d'écraser l'EI, selon le chercheur français Olivier Roy.
Parmi les autres groupes rebelles syriens, certains sont soutenus par le Qatar, d'autres par l'Arabie saoudite, d'autres encore par les Américains...
La Jordanie a été chargée de sélectionner ceux qui peuvent être considérés comme fréquentables et de soumettre une liste à l'Onu. 

 

 

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La lutte contre le groupe État islamique (EI) en Syrie et en Irak a été érigée en priorité internationale absolue, mais les agendas et priorités des uns et des autres divergent jusqu'à présent dans la région.
Une coalition internationale pilotée par Washington rassemble aujourd'hui une soixantaine de pays (France, Royaume-Uni, pays arabes, Turquie...), impliqués à des degrés divers...

commentaires (2)

ET IL CONTINUERA À POUSSER DES TÊTES À TOUTES LES HYDRES DES DEUX FACES DE LA MÊME MONNAIE DE LA RÉGION : AUX ORIGINALES ET AUX COPIES...

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 50, le 26 novembre 2015

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Commentaires (2)

  • ET IL CONTINUERA À POUSSER DES TÊTES À TOUTES LES HYDRES DES DEUX FACES DE LA MÊME MONNAIE DE LA RÉGION : AUX ORIGINALES ET AUX COPIES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 50, le 26 novembre 2015

  • A ceci s'ajoutent les derniers acquis de l'armée syrienne : la prise de l'aéroport de Kouiras, de Takhoum al-Bab, soit le bastion de daech, dans le rif Est d'Alep. L'autoroute Alep-Raqqa vient, également, d'être libérée. Que vont faire, dans ce contexte, les us ? ils cherchent à s'emparer d'un maximum de territoires syriens, avant tout dialogue. Sa tactique consiste à créer des "zones libérées de daech", pour, ainsi, priver la Russie de la possibilité de bombarder ces zones. C'est ainsi que s'expliquent les opérations de libération d'Al-Houl, à l'Est de Hassaka et Sinjar, à l'Ouest de Mossoul, (en Irak). Les us continuent à vouloir relier la Syrie et l'Irak, par le biais de coopération avec les Kurdes et à la fois, remplacer Daech, et ne pas l'affaiblir, là où il s'oppose à la Résistance. Les us semblent vouloir fixer les frontières de leur territoire, à Deir eZor. Le front Sud n'est pas, non plus, oublié : les bactéries, formés par la CIA, devront s'y installer, moyennant plusieurs milliards de dollars, par an. Dans le même temps, l'Europe devrait s'impliquer davantage, dans le conflit, selon les Etats Unis, et les attentats du 13 novembre arrangent bien les Américains, en ce sens. Rien ne dit, pour l'heure, que l'Iran et la Russie veuillent lâcher prise et tourner le dos au héros. La guerre contre la Syrie, qui est entrée dans sa cinquième année, risque de perdurer, avec, toutefois, un plateau de la balance, qui pencherait du côté des résistances .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 29, le 26 novembre 2015

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