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Culture - Homeworks 7

« Nous pouvons aussi gagner du terrain sur les forces du néolibéralisme »

Le curateur, coorganisateur de Homeworks 7, Bassam el-Baroni, revient sur sa vision de « What Hope Looks Like After Hope (On Constructive Alienation »).

Capture d’écran de l’œuvre d’Amanda Beech « Covenant Transport, Move or Die » (2015).

Pourquoi avez-vous choisi d'appeler votre exposition What Hope Looks Like After Hope (On Constructive Alienation) ?
L'exposition présente des formes et des traces d'espoir que l'on retrouve autant dans le nihilisme que dans un avenir universellement progressif. Cela implique d'accepter d'être aliéné de ce que nous avons appris à être. C'est-à-dire embrasser l'avenir sans le scepticisme habituellement associé à la pratique de l'art contemporain.

L'art contemporain peut-il être cathartique en ces temps difficiles ?
Catharsis signifie nettoyer ou purifier, c'est un concept théologique. Il ne devrait pas, selon moi, être associé à l'art, car cela impliquerait qu'il existe un certain état naturel, pur et primaire de l'être humain, entaché par ses péchés. Nous devons en finir avec ces concepts qui conduisent simplement à la soumission. L'art doit être constructif et imaginaire, non pas associé à une plate-forme pour un sublime dans lequel nous reconnaissons notre impuissance et acceptons d'être humiliés.

Un fil d'Ariane entre les 13 artistes participants ? Ont-ils le même regard sur le monde?
Il existe des différences bien sûr, que ce soit dans les domaines de recherches ou dans leurs approches esthétiques. Cependant, le fil d'Ariane est cette acceptation de l'aliénation comme une norme. Comme quelque chose de positif, plutôt que de la production d'une nostalgie sublimée avec des expressions comme « Il était une fois » ou «Mais si seulement». Collectivement, ils proposent de mettre en lumière ce qui doit être réexaminé en montrant la voie à suivre pour
nous autres humains.

Pourquoi 1014 de Yuri Pattison est-elle une œuvre d'art et non pas simple reconstitution de la chambre dans laquelle s'est caché Edward Snowden à Hong Kong ?
Ce qui fait la différence, c'est la subjectivité de la caméra qui filme cette chambre. Impossible de voir un reflet dans les miroirs, personne ne sait qui est la personne qui se trouve dans cette salle. L'œuvre donne un sentiment de confinement ponctué d'informations codées.

Limiting Metaphors, Enabling Constraint aborde la capacité d'oublier ce qui nous effraie...
Le travail de Katia Barrett s'attache à comprendre que des vérités peuvent être construites. La première des inspirations était le cas de Trayvon Martin, délibérément abandonné au profit d'une abstraction. C'est seulement à travers celle-ci que nous pouvons examiner de plus près les structures de la réalité.

De quelle manière Convenant Transport, Move or Die d'Amanda Beech dénonce et combat-il le néolibéralisme ?
Nous sommes habituellement amenés à croire que l'image est une chose artificielle, qui n'est jamais réelle. Nous devrions toujours être sceptiques à propos de ce sentiment primaire. L'art est censé être un espace de questionnement vis-à-vis de l'image, de sa réalité, de sa vérité, alors que le pouvoir néolibéral utilise l'image de manière impitoyable afin de dominer notre imagination. Convenant Transports, Move or Die ne prend pas cette position sceptique contre l'artificialité de l'image. Pour utiliser le propre terme de l'artiste, il « gère » l'image afin de proposer une construction de la réalité dans laquelle nous pouvons aussi gagner du terrain sur les forces du néolibéralisme. Une sorte de terrain de jeu si vous
voulez.

 

*« What Hope Looks Like After Hope (On Constructive Alienation) », Ashkal Alwan, Jisr el-Wati, Beyrouth. Du mardi au dimanche jusqu'au 10 décembre, de 11 h à 18h.

Pourquoi avez-vous choisi d'appeler votre exposition What Hope Looks Like After Hope (On Constructive Alienation) ?L'exposition présente des formes et des traces d'espoir que l'on retrouve autant dans le nihilisme que dans un avenir universellement progressif. Cela implique d'accepter d'être aliéné de ce que nous avons appris à être. C'est-à-dire embrasser l'avenir sans le scepticisme...

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