Les victimes de l'attentat de Bourj el-Brajneh (12 novembre) ne sont pas oubliées du pape. Cet attentat, qui a fait 44 morts et beaucoup de blessés graves, a été fermement réprouvé lundi, au nom du Saint-Siège et de l'Église locale par le nonce apostolique, Gabriele Caccia, et l'archevêque maronite de Beyrouth, Boulos Matar.
Les deux hommes ont exprimé cette condamnation au cours d'une visite de solidarité et d'amitié aux blessés de ce terrible attentat toujours hospitalisés, à qui ils ont transmis les sentiments de proximité du Saint-Père.
Ils se sont rendus dans les hôpitaux Bahnam, à Haret Hreik, et al-Rassoul al-Aazam, boulevard de l'aéroport, où se trouvent toujours des blessés graves en phase de rétablissement, notamment des enfants, et leur ont offert à chacun une bougie et une rose blanche, symboles de prière et de paix.
Les deux dignitaires religieux chrétiens étaient accompagnés d'un groupe de jeunes consacrés de l'association Mission de Vie conduit par leur fondateur, le P. Wissam Maalouf, ainsi que de nombreux bénévoles de l'association.
À l'hôpital Bahman, la délégation a été reçue par le directeur général de l'association « Mabarrat » entouré de toute l'équipe médicale. La visite aux chambres des blessés a suivi des mots d'accueil prononcés autour d'un café. Même accueil amical à l'hôpital al-Rassoul al-Aazam, et même temps de partage chaleureux et de courtes prières avec les dix blessés résidant toujours à l'hôpital.
Condamnation de la violence aveugle
Commentant cette démarche, le nonce apostolique a affirmé en substance à L'Orient-Le Jour que le Saint-Père condamne fermement la violence aveugle, implorant de Dieu la conversion des cœurs et le don de la paix.
« Le pape, a-t-il ajouté, s'associe par la prière à la peine des familles endeuillées et à la tristesse des Libanais. Il confie toutes les victimes à la miséricorde de Dieu, le priant de les accueillir dans sa lumière. Il exprime sa profonde sympathie aux personnes blessées et à leurs familles, demandant au Seigneur de leur apporter, ainsi qu'à toutes les personnes touchées par ce drame, réconfort et consolation dans leur épreuve. »
Le nonce a ajouté que la lutte contre le terrorisme « n'est pas seulement une question de sécurité », mais implique l'éducation à la paix et la promotion des valeurs qui cimentent l'acceptation de l'autre et le vivre ensemble. « Il s'agit, a-t-il précisé, d'un esprit à préserver et même à développer. Après tout, ce vivre ensemble existe. Il n'est pas inventé. Il faut le nourrir par des visites qui restent loin de toutes les polémiques. »
Le nonce s'est félicité en outre de l'excellent accueil qui lui a été réservé ainsi qu'à Mgr Matar et à la délégation qui les accompagnait, et a rendu hommage au dévouement du personnel médical des deux hôpitaux.
Surmonter les barrières
« Face au mal et à l'injustice qui touchent notre pays, nous sommes appelés à diffuser la culture d'amour et de non-violence. C'est ainsi que nous pourrons surmonter toutes les barrières et faire face à toute injustice », a affirmé de son côté le P. Wissam Maalouf, fondateur de l'association Mission de Vie, dont le siège se trouve à Antélias. Et de rappeler la parabole évangélique dans laquelle Jésus s'identifie à toutes les souffrances, affirmant notamment : « J'étais malade, et vous m'avez visité. »
Il y a lieu de relever que le nonce avait, à une époque récente, accompagné les jeunes de Mission de Vie dans l'une de leurs « missions de rues » à Dora. Il avait même contribué, au nom de la nonciature, à la réhabilitation d'un logement de fortune où vivait, dans des conditions indignes, une famille de Libanais. Il avait rendu hommage aux efforts de cette communauté pour être proches des « plus pauvres des pauvres et de tout homme délaissé et marginalisé par la société ».
commentaires (5)
"Des pâtisseries orientales" ? Des baklavas, quoi !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
16 h 08, le 25 novembre 2015