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Moyen Orient et Monde - Reportage

En état d’alerte maximale, Bruxelles entre ras-le-bol et compréhension

Une très forte présence militaire est ressentie dans les rues de la capitale belge.

Des blindés, des militaires et leurs uniformes kaki, leurs bottes noires et leurs fusils d’assaut dans les rues de Bruxelles. Benoît Tessier/Reuters

En ce début de semaine à Bruxelles, les rues de la capitale belge sont trop calmes et les terrasses vides. Comme pour prolonger le week-end, les boutiques étaient fermées. Beaucoup en ont donc profité pour passer un moment en famille ou se balader, tout en espérant que « Bruxelles sorte vite du coma ».
Lundi soir, le Premier ministre Charles Michel, soulignant que la menace terroriste dans la capitale de l'Europe reste « sérieuse et imminente », a annoncé que Bruxelles et ses 1,2 million d'habitants resteraient aujourd'hui, pour le quatrième jour consécutif, en état d'alerte maximale.
Malgré une opération policière de grande envergure, dimanche soir, qui s'est conclue par de nombreuses perquisitions et une vingtaine d'arrestations, la tension ne semble pas près de retomber : le terroriste présumé Salah Abdeslam est toujours introuvable.

 

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Blindés, militaires en uniforme kaki, bottes noires et fusils d'assaut dans les rues, périmètres de sécurité délimités... Bruxelles prend soudain des airs de Beyrouth aux mauvais jours. Mais si, dans la capitale libanaise, les citoyens ne remarquent presque plus la présence militaire, pour les Bruxellois, en revanche, c'est une nouvelle réalité. « Il y a des gens que ça rassure et d'autres que ça ne rassure pas du tout », explique un militaire armé jusqu'aux dents, planté devant un Mac Donald's, avant de poursuivre : « Certains font mine de ne pas nous voir, ils accélèrent le pas, et d'autres nous disent bonjour en souriant. » Une chose est sûre, les gens sont « surpris » de voir une telle présence dans les rues, et « cela les met mal à l'aise », confirme le soldat. « Par moments, j'ai l'impression que l'armée est plus présente que les habitants », lance Christophe, un passant qui prend la pause pour un selfie devant un véhicule militaire.

 

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Commerces affectés
Pour les commerçants, l'état d'alerte est un véritable coup de massue. « J'ai l'impression que Daech (acronyme arabe de l'État islamique – EI) a gagné ici, en plein cœur de Bruxelles, en plein cœur de l'Europe. Il ne faut pas qu'on s'arrête de vivre à cause de ces barbares ! » s'offusque Issa, un restaurateur bruxellois, qui voit son établissement situé au centre-ville se vider de jour en jour. « 90 % des e-mails que je reçois concernent des annulations de réservations, nous avons fermé dimanche et réduit les équipes. Désormais, nous fermerons en journée jusqu'à nouvel ordre », poursuit-il. Il n'est pas le seul à payer le prix fort de cette situation. La grande majorité des commerces de la ville sont fermés depuis maintenant trois jours.


Ce n'est pas tout : les crèches, les écoles, les universités, mais aussi les salles de concerts et les salles sportives de la ville de Bruxelles sont fermées à la demande de l'Ocam (Organe de coordination pour l'analyse de la menace), et ce jusqu'à nouvel ordre. Certaines écoles ont tout de même convoqué leur personnel pour répondre aux appels téléphoniques. « J'ai passé ma journée à l'école pour rassurer les parents d'élèves qui n'ont cessé de téléphoner », explique Elsa, une éducatrice d'école primaire, avant de poursuivre : « Je ne comprends pas l'intérêt de fermer les établissements scolaires ; même si la menace reste imminente dans les jours qui viennent, il va falloir rouvrir ! » lance-t-elle. En revanche, pour Sébastien, étudiant à l'Université libre de Bruxelles, la fermeture est justifiée : « Quand je vois tout ça, j'ai clairement peur. Je ne me serais pas rendu à l'université si elle avait été ouverte aujourd'hui », affirme-t-il.
Il est également difficile de circuler en ville : les métros sont à l'arrêt et les autres moyens de transport en commun beaucoup moins fréquents que d'habitude. Tout semble s'être arrêté à Bruxelles. Malgré la tension ambiante, Aylin, une jeune Bruxelloise assise dans un café, reste positive et décide « de ne pas avoir peur et de continuer à vivre tranquillement », même s'il est difficile de faire abstraction de « l'atmosphère pesante ».


Mais cette mise au point mort de la ville est-elle vraiment efficace ? Beaucoup restent sceptiques, comme l'explique Carl : « Je pense que la présence de l'armée vise clairement à rassurer la majorité des citoyens. ». Pour ce jeune Bruxellois, c'est une façon de leur dire : « Ne vous inquiétez pas, on vous protège, la situation est sous contrôle. »

 

 

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