Rechercher
Rechercher

Économie - Infrastructures

Port de Tripoli : la mise en service du nouveau quai encore retardée

Plusieurs différends avec les douanes et le port de Beyrouth ont contribué à reporter l'exploitation du nouveau terminal conteneur, qui a désormais presque un an de retard sur son calendrier initial.

Selon la société Gulftainer, les ports de Beyrouth et de Tripoli négocient actuellement les tarifs de la navette qui doit acheminer les conteneurs d’une ville à l’autre. Photo D. R.

Il y a deux mois, la société Gulftainer, concessionnaire chargée de l'exploitation et de la gestion du nouveau terminal conteneur du port de Tripoli pour 25 ans, annonçait la mise en service imminente de ce quai de 600 mètres de long, potentiellement capable de traiter jusqu'à 200 000 conteneurs chaque année. Fin novembre, les installations n'ont pourtant toujours pas accueilli le moindre navire et aucune nouvelle date pour l'inauguration n'a encore été fixée par la direction du port ou celle de l'opérateur.


Fixée après de multiples reports pour courant octobre, la mise en service a été cette fois retardée par une demande de l'administration des douanes qui a exigé que soit doublée la superficie de l'espace aménagé pour les équipes chargées de dédouaner les conteneurs arrivant à Tripoli. « La zone réservée pour les douanes va désormais s'étendre sur 1 000 m² et ses travaux d'aménagement sont pris en charge par le port de Tripoli », confirme à L'Orient-Le Jour le directeur du port, Ahmad Tamer. La fin des travaux est prévue « pour la fin de l'année », selon ce dernier.


Le président de Gulftainer, Antoine E. Amatouri, déplore de son côté ce nouveau délai qui porte désormais le retard sur le calendrier initial de la mise en service du terminal à presque un an. Un retard partiellement provoqué, selon lui, par « le manque de souplesse dont ont parfois fait preuve les différentes directions qui siègent au port de Beyrouth vis-à-vis du projet tripolitain ». Il regrette, par exemple, que l'administration des douanes « ait attendu octobre pour faire part de ses exigences alors que ces travaux auraient pu être réalisés plus tôt ». Il révèle également l'existence d'un désaccord entre la direction du port de Beyrouth et celle de Gulftainer sur les tarifs à appliquer pour le transit des conteneurs d'un port à l'autre. Les directions du port et des douanes n'étaient pas joignables pour commenter ces propos.

 

Navettes
Bien qu'actuellement paré pour opérer la majorité des porte-conteneurs, le terminal de Tripoli sera équipé à l'été 2016 de quatre grues géantes – d'une hauteur avoisinant les 50 mètres chacune – pour être compatible avec les navires les plus imposants. « Ces grues montées sur le chantier naval chinois de Qingdao permettent même d'intervenir sur les conteneurs géants de nouvelle génération, dotés d'une capacité de plus de 17 000 EVP (équivalant vingt pied) », expose M. Amatouri.


En attendant leur arrivée, la société Gulftainer doit collaborer avec le port de Beyrouth pour faire transiter à moindre coût les conteneurs qui ne peuvent être directement déchargés à Tripoli. « Nous avons donc investi dans un navire-navette de capacité moyenne afin d'y transborder les conteneurs arrivés à Beyrouth avant de les acheminer vers Tripoli. L'idée était de proposer ce service à un tiers du prix demandé par les sociétés de transport terrestre », expose M. Amatouri. C'est précisément sur ce point que se situe, selon lui, le nœud du problème. « Le port de Beyrouth exige que les clients des conteneurs transbordés s'acquittent du plein tarif, que ce soit pour les frais de déchargement – soit environ 130 dollars par conteneur – ou d'autres frais, comme la taxe forfaitaire de mouillage. Ces dépenses vont ensuite s'ajouter à celles qui grèvent le déchargement de leurs marchandises dans le port de Tripoli, gonflant ainsi leur facture finale et réduisant à néant l'avantage comparatif du service de navette mis en place par Gulftainer », dit-il. La société essaie donc d'obtenir de la direction du port de Beyrouth un rabais sur les frais de déchargement. « Les négociations sont difficiles, mais il est possible de parvenir prochainement à un accord sur cette question », ajoute M. Amatouri.


Il n'a pas toutefois souhaité divulguer le manque à gagner généré par les retards accumulés jusque-là. « Ces difficultés ne représentent pas une menace pour l'avenir de la filiale libanaise de Gulftainer, un opérateur portuaire émirati présent dans plus de douze ports dans le monde », avance-t-il. Le lancement effectif du chantier de la zone économique spéciale de Tripoli qui jouxte la façade nord du terminal conteneur, ou le projet d'un second terminal porte-conteneurs de même envergure, lui aussi financé en partie par la Banque européenne d'investissement, sont autant d'opportunités en devenir qui permettent au concessionnaire de prendre son mal en patience.

 

Pour mémoire

La nouvelle vie du port de pêche de Jounieh

Le port de Tripoli devrait enfin avoir son nouveau terminal conteneurs

Il y a deux mois, la société Gulftainer, concessionnaire chargée de l'exploitation et de la gestion du nouveau terminal conteneur du port de Tripoli pour 25 ans, annonçait la mise en service imminente de ce quai de 600 mètres de long, potentiellement capable de traiter jusqu'à 200 000 conteneurs chaque année. Fin novembre, les installations n'ont pourtant toujours pas accueilli le moindre...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut