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Santé - Maladies infectieuses

Des antibiotiques de « dernier recours » menacés par un gène de résistance découvert en Chine

Le nouveau phénomène de résistance observé en Chine concerne les polymyxines, des antibiotiques utilisés « en dernier recours » pour venir à bout de bactéries à gram négatif, comme les entérobactéries et les colibacilles. Photo Bigstock

Un gène rendant certaines bactéries résistantes à une famille d'antibiotiques, dits «de dernier recours», a été retrouvé sur des animaux et des patients chinois. C'est ce qui ressort d'une étude publiée dans la revue spécialisée The Lancet Infectious Diseases. «Nos résultats sont extrêmement inquiétants», a souligné le Pr Liu Jian-hua, de l'Université agricole de Canton, principal auteur de l'étude, rapporte l'AFP.
Le nouveau phénomène de résistance concerne les polymyxines (colistine et polymyxine B), antibiotiques utilisés «en dernier recours» pour venir à bout de bactéries à gram négatif (comme les entérobactéries, E. coli également appelé colibacille et Klebsellia pneumoniae), notamment chez les personnes atteintes de mucoviscidose ou en réanimation. La Chine est l'un des plus gros producteurs et utilisateurs de colistine, notamment en médecine vétérinaire.
C'est ainsi que lors de tests de routine effectués sur des porcs destinés à l'alimentation, Liu et ses collègues ont découvert une souche de colibacille résistante à la colistine et capable de se propager à d'autres souches bactériennes. Des bactéries résistantes à cet antibiotique ont également été retrouvées sur quelque 1 300 patients hospitalisés dans deux provinces du sud de la Chine.
Les chercheurs ont découvert que la bactérie E. coli retrouvée sur les porcs contenait un nouveau gène («mcr-1») capable d'être copié et transféré facilement à une autre bactérie, en particulier la Klebsiella pneumoniae, responsable d'infections pulmonaires.
«Il est probable que la résistance à la colistine provoquée par le gène mcr-1 s'est d'abord produite chez l'animal avant de s'étendre aux humains», souligne le Pr Shen Jianzhong, l'un des coauteurs de l'étude.
Bien que limitée pour l'instant à la Chine, la résistance à la colistine pourrait se développer à l'échelle mondiale, avertissent les auteurs qui réclament une «réévaluation rapide» de l'utilisation de cette classe d'antibiotiques, les polymyxines, dans les élevages ainsi qu'une surveillance étroite du gène mcr-1 en médecine humaine et vétérinaire.
Selon le Pr Shen, d'autres pays que la Chine, dont plusieurs pays européens, utilisent également les polymyxines dans les élevages.
«Une des rares solutions pour éviter ces liens est la réduction ou la cessation de l'utilisation de la colistine dans l'agriculture», relèvent de leur côté David Paterson et Patricia Harris, deux chercheurs australiens dans un commentaire joint à l'étude. Ils ajoutent que si des mesures ne sont pas prises rapidement, notamment par les autorités chinoises, il pourrait y avoir « un problème de santé publique majeur ».

Un gène rendant certaines bactéries résistantes à une famille d'antibiotiques, dits «de dernier recours», a été retrouvé sur des animaux et des patients chinois. C'est ce qui ressort d'une étude publiée dans la revue spécialisée The Lancet Infectious Diseases. «Nos résultats sont extrêmement inquiétants», a souligné le Pr Liu Jian-hua, de l'Université agricole de Canton,...

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