Les talibans afghans désignent un nouveau chef politique partisan du dialogue avec Kaboul

Les talibans afghans ont désigné comme nouveau chef de leur bureau politique basé au Qatar un partisan du dialogue de paix avec Kaboul, a-t-on appris lundi auprès de sources talibanes.

Abbas Stanekzaï, un ancien du jihad contre les soviétiques et son adjoint Abdul Salam Hanafi "ont été nommés par le chef des talibans, le mollah Akhtar Mansour", a expliqué à l'AFP un membre de l'organe central des talibans, la choura de Quetta - du nom de la ville pakistanaise où il est basé.

Les talibans ont confirmé ces nominations sur leur site internet en évoquant une "décision collégiale". Les deux hommes sont "favorables au dialogue de paix avec le gouvernement afghan" en veille depuis l'été dernier, a ajouté le responsable taliban sous couvert de l'anonymat. Le bureau politique a été créé en 2013 au Qatar pour faciliter ce dialogue.

La nomination d'Abbas Stanekzaï intervient à un moment charnière, après la démission en août de son prédécesseur,Tayeb Agha, qui avait mis en lumière de graves différends au sein du mouvement taliban. Ce dernier refusait de prendre partie dans la discorde sur la succession de leur fondateur, le mollah Omar, dont la mort en 2013 n'a été annoncée que cet été.

Le mollah Akhtar Mansour a finalement pris les rênes des talibans, mais certains cadres lui reprochent toujours d'avoir été nommé au terme d'un processus jugé expéditif et d'avoir caché la mort du mollah Omar pendant plus de deux ans. Cette annonce avait provoqué la suspension sine die d'un deuxième cycle de pourparlers directs inédits avec le gouvernement afghan, dont un premier round avait eu lieu début juillet au Pakistan.

La direction du mouvement place aujourd'hui sa confiance en Abbas Stanekzaï. "Nous espérons qu'il ouvrira la porte à des négociations", a souligné la source de la choura de Quetta. Abbas Stanekzaï a fait ses premières armes pendant la guerre contre l'envahisseur soviétique dans les années 1980, a expliqué à l'AFP un commandant taliban de la province du Helmand (sud). Il a ensuite été vice-ministre de la Santé et des Affaires étrangères à l'époque du régime des talibans (1996-2001).