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Moyen Orient et Monde - Migrants

Mesures de dépistage draconiennes avant l’admission des réfugiés sur le sol américain

La sécurité est prioritaire, mais « nous pourrons y arriver », estime un haut responsable US.

Les demandes d’asile ont explosé dernièrement aux États-Unis et au Canada. Fred Thornhill/Reuters

Pays d'accueil par excellence, les États-Unis « se penchent sur un sujet délicat suite aux récents attentats à Paris, Beyrouth et en Turquie », indique un haut responsable de l'administration US, lors d'une téléconférence réalisée le 17 novembre avec des journalistes américains et internationaux. Il s'agit des admissions des réfugiés, notamment syriens, aux États-Unis. L'ensemble du processus est complexe : il implique plusieurs agences du gouvernement américain, ainsi que des organisations non gouvernementales et des groupes confessionnels.
Comment se fait le processus d'admission des réfugiés aux États-Unis ? Désirant garder l'anonymat, trois hauts responsables de l'administration US ont parlé du programme d'admission et de réinstallation des réfugiés. L'un de ces trois hauts fonctionnaires estime que le programme pour les réfugiés réalisé depuis les années 1970, l'ère de l'après-guerre du Vietnam, « a été un succès ». Depuis, « trois millions de réfugiés se sont réinstallés avec succès aux États-Unis », assure-t-il.

La sécurité, priorité d'Obama
Le haut responsable affirme que, pour le président Barack Obama, « la priorité première est la sécurité du peuple américain. Voilà pourquoi, si les États-Unis acceptent plus de réfugiés, y compris les Syriens, ils le font après un examen minutieux très rigoureux. Claquer la porte au nez des réfugiés qui fuient les violences dans leur pays serait une trahison de nos valeurs », estime-t-il. « Mais il faut d'abord assurer notre propre sécurité », ajoute-t-il.
Pour éviter toute menace sécuritaire contre le pays, tous les réfugiés, toutes nationalités confondues, subissent un contrôle intense et minutieux de la part de multiples agences fédérales de renseignements et de sécurité. Tout passe au crible par la biométrie, les empreintes digitales, les contrôles biographiques, et la longue interview du ressortissant étranger effectuée par des officiers spécialement entraînés par le département Homeland Security (DHS), qui scrutent chaque individu pour s'assurer que le demandeur d'asile est de bonne foi et ne pose pas de problèmes à la sécurité des États-Unis.


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« Examen renforcé de la Syrie »
Pour le programme syrien, les États-Unis bénéficient de l'expérience des demandeurs d'asile irakiens. « Les contrôles de sécurité dont nous disposons aujourd'hui sont plus robustes en raison de l'expérience irakienne à grande échelle en 2007 », indique un des trois hauts responsables. C'est une responsabilité partagée du département d'État, du DHS et d'autres organismes fédéraux, y compris le FBI, et le département de la Défense.
Les États-Unis ont institué un ensemble supplémentaire de dépistage, appelé « examen renforcé de la Syrie ». L'ensemble des cas de demandeurs d'asile est examiné à l'avance par des spécialistes en vertu de leur enregistrement auprès de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, le UNHCR, et à travers leur premier contact administratif avec le programme d'admission des réfugiés aux États-Unis. Les dossiers sont passés méticuleusement en revue avec des indicateurs nationaux de sécurité de l'unité de détection de fraude et de la sécurité nationale.
Chaque demandeur d'asile est interviewé en personne par un personnel spécialement formé. La formation de base pour les agents de réfugiés est de huit semaines. Ce qui permet d'apprendre la loi de protection, de susciter les témoignages et de tester la crédibilité.
« Nous menons des entretiens non contradictoires avec les demandeurs d'asile. Nous travaillons avec les Syriens principalement à Amman, Istanbul, et dans une moindre mesure au Caire. Nous allons bientôt reprendre le traitement au Liban, affirme un des hauts fonctionnaires. Les Irakiens et les Syriens sont largement documentés. Ils arrivent avec leurs passeports, ainsi que les registres de famille et livrets militaires. »


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Un taux de refus de 50 %
« À l'heure actuelle, le taux d'approbation est d'un peu plus de 50 %. Un certain nombre de ces cas sont encore en suspens. En fait, nous nous attendons à ce qu'il y ait au-dessus du 50 % », estime un des hauts fonctionnaires de l'administration américaine.
Les réfugiés qui arrivent aux États-Unis sont protégés par la Constitution et la loi fédérale. Ils sont donc libres de se déplacer partout dans le pays. « Nous avons même mis à leur disposition certains avantages de statut de réfugié, uniquement dans l'État où ils sont réinstallés. Alors que les gouvernements fédéral et local ont un rôle consultatif important à jouer dans la réinstallation des réfugiés, le programme de réinstallation est administré par le gouvernement fédéral », dit-il.
Le programme est dépendant du soutien des communautés locales, à savoir l'aide de neuf réseaux d'organisations à but non lucratif, dont six sont des associations communautaires religieuses. Ces bénévoles s'occupent de leur accueil et de leur installation dans les maisons et les écoles. Les réfugiés sont répartis et accueillis dans 180 emplacements à travers les États-Unis. C'est une partie importante de ce programme que les neuf groupes mènent avec les autorités locales, les directeurs d'école, le maire, le chef de la police et le journal local.


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Le rôle du HCR
« Les États-Unis sont les grands bailleurs de fonds de le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui est un de nos partenaires dans la réalisation du programme de réinstallation et d'admission des réfugiés aux États-Unis », rappelle un des hauts responsables. « Cette agence dirige le début du programme, mais le département d'État et le DHC prennent ensuite le relais », ajoute-t-il.
Le nombre de réfugiés devra augmenter cette année de 70 000 à 85 000, comme l'a annoncé en septembre le secrétaire d'État John Kerry. Mais le programme est entièrement tributaire du financement du Congrès. « Je crois que nous pourrons y arriver », conclut avec optimisme un des hauts fonctionnaires américains.

 

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Pays d'accueil par excellence, les États-Unis « se penchent sur un sujet délicat suite aux récents attentats à Paris, Beyrouth et en Turquie », indique un haut responsable de l'administration US, lors d'une téléconférence réalisée le 17 novembre avec des journalistes américains et internationaux. Il s'agit des admissions des réfugiés, notamment syriens, aux États-Unis. L'ensemble...

commentaires (2)

Les pays européens ne peuvent découvrir les terroristes (dormants) sur leur territoire qu'après un attentat. Hollande et Valls brassent de l'air

FAKHOURI

10 h 48, le 21 novembre 2015

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Commentaires (2)

  • Les pays européens ne peuvent découvrir les terroristes (dormants) sur leur territoire qu'après un attentat. Hollande et Valls brassent de l'air

    FAKHOURI

    10 h 48, le 21 novembre 2015

  • LE TRIAGE... PAR LES U.S. ET LES EUROPÉENS... DEVRAIT ENGLOBER AUSSI TOUS CEUX QUI SONT DÉJÀ SUR LEURS TERRITOIRES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 52, le 21 novembre 2015

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