Il n’y a aucune alternative au compromis, et tout compromis suppose des concessions, affirme Kassem

Pour le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, « le compromis politique » prôné par le chef du parti Hassan Nasrallah suppose des « concessions ». M. Kassem s'exprimait lors d'un événement estudiantin organisé à l'Université libanaise à l'occasion de la « Journée du martyr ».
« Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a proposé un compromis interne que nous estimons nécessaire, a déclaré cheikh Kassem. Il faut que les citoyens et les responsables le considèrent de manière positive. Cet accord n'a pas d'autre alternative pour deux raisons : d'abord, il est stérile d'attendre les développements externes (...). Pour ceux qui pariaient sur l'étranger, il est apparu que les défaites des parties externes se multiplient et que ces défaites à l'étranger vont également se traduire par des défaites internes. Ensuite, à l'aune de la relative stabilité sécuritaire actuelle, il est encore possible de dialoguer et de trouver la solution requise », a affirmé Naim Kassem.
« Que tout le monde sache que le compromis suppose gains et concessions, a-t-il ajouté. Il n'y a pas de compromis d'où l'on sort uniquement gagnant. Face à chaque bénéfice, il faut jeter du lest. Il n'y a pas de victoire absolue ni d'échec total (...). Nous appelons à un compromis dans le cadre duquel nous pouvons échanger les gains et les concessions afin de saisir cette chance qui s'offre à nous pour que nous puissions passer du Liban qui souffre à un Liban guéri. Cela suppose du courage dont, nous le souhaitons, chaque leader au Liban peut faire preuve », a renchéri le numéro deux du Hezbollah.
S'attardant sur les agissements de l'État islamique, il a accusé l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe de soutenir ce groupe terroriste et de faire, dans le même temps, le jeu d'Israël. « Nous les avons vu tuer des groupes de personnes à Bourj el-Brajneh, nous les avons également vus à Paris, a déclaré cheikh Kassem. Ces gens-là ne recherchent pas un opposant politique auquel se mesurer, ils cherchent à exterminer la structure de la présence humaine dans n'importe quelle région du monde. Ces takfiristes représentent un danger réel. Nous devons leur faire face et ne pas justifier leurs exactions, et en toute honnêteté, tous ceux qui justifient leurs agissements sont en fait leurs amis, ils sont avec eux. Ne dites pas qu'ils agissent par réaction. » « Quelle réaction justifie de tuer des innocents ? (...), a-t-il ajouté. Les États-Unis, l'Arabie saoudite et le Qatar, ainsi que l'Occident soutiennent le terrorisme takfiriste (...) » a-t-il indiqué avant de demander aux pays occidentaux s'il est admissible de « laisser les terroristes s'installer dans certaines villes où ils s'entraînent et exportent du pétrole » sans être inquiétés le moins du monde, « alors que vous prétendez être contre le terrorisme takfiriste ».
Et d'ajouter : « Soyez-en sûrs, la seule partie capable de faire face au terrorisme takfiriste est le projet de la résistance (...) ». Cheikh Kassem a estimé que les pays occidentaux ne font pas montre de sérieux dans la manière dont ils font face aux terroristes. « Ils vont se plaindre du fait que Daech va se retourner contre eux, et ce à quoi nous avons assisté en France, nous allons le revoir encore et encore dans les pays européens et en Turquie (...) Il ne s'agit pas de simples actes de vandalisme, mais d'une vraie guerre », a-t-il martelé. Et de conclure : « Cette bataille n'est pas la nôtre seulement, elle est celle de tous, mais nous allons faire tout notre possible pour faire face au terrorisme takfiriste. »