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Moyen Orient et Monde - Irak

Les Kurdes annoncent avoir repris Sinjar à l’EI

Des attentats antichiites font une vingtaine de morts à Bagdad.

Dans la matinée, des centaines de combattants kurdes armés et en tenue de camouflage ont pénétré à Sinjar à pied, selon un journaliste de l’AFP sur place. Safin Hamed/AFP

Les forces kurdes irakiennes ont annoncé avoir repris hier à la faveur d'une offensive éclair la ville de Sinjar au groupe État islamique (EI), le dernier d'une série de revers des jihadistes. « Je suis ici pour vous annoncer la libération de Sinjar », a déclaré le dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien (Nord), Massoud Barzani, lors d'une conférence de presse près de cette cité du Nord irakien, proche de la frontière syrienne. « Sinjar a été libérée par le sang des peshmergas et fait désormais partie du Kurdistan », a ajouté M. Barzani dont les déclarations risquent de provoquer l'irritation du pouvoir central à Bagdad.
Dans la matinée, des centaines de combattants kurdes en tenue de camouflage et armés de fusils d'assaut et de mitraillettes ont pénétré à Sinjar à pied, selon un journaliste de l'AFP sur place. Ils portaient des drapeaux du Kurdistan, à l'est de Sinjar, tirant en l'air et criant : « Longue vie aux peshmergas ! » et « Longue vie au Kurdistan ! ». Mahma Khalil, responsable kurde, a indiqué à l'AFP en soirée que « la situation sécuritaire est stable à Sinjar », ajoutant que « tous les combattants (de l'EI) ont fui » la ville. L'une des tâches qui attendent les forces kurdes à présent est le désamorçage des engins piégés, une tactique utilisée par l'EI pour empêcher ses ennemis d'entrer dans une ville. Elles devraient aussi établir une « zone tampon » pour protéger la ville et ses habitants.
Aidés par des combattants yazidis et les raids de la coalition, des milliers de combattants kurdes (peshmergas) avaient lancé l'offensive jeudi. Des conseillers militaires américains étaient aussi présents « sur la montagne de Sinjar pour aider » les peshmergas « à sélectionner les cibles pour les frappes aériennes », selon le Pentagone. « La coalition a mené plus de 250 frappes aériennes » en appui de l'opération militaire, a déclaré hier le colonel Steve Warren, porte-parole des opérations internationales contre l'EI, lors d'une conférence de presse. « Nous estimons avoir tué plus de 200 combattants ennemis au cours des derniers jours », a-t-il également précisé. Jeudi, il avait expliqué qu'une prise de Sinjar permettrait « de couper la ligne de communication et affectera la capacité (de l'EI) à se réapprovisionner ». Il a aussi parlé d'« une première étape cruciale dans l'éventuelle libération de Mossoul ». La prise de Sinjar coupe en effet une route stratégique de communication qui relie Mossoul (Nord), fief de l'EI en Irak, aux territoires contrôlés par ce groupe en Syrie, et qui permettait aux jihadistes de faire circuler matériel et hommes entre les deux pays où ils contrôlent de vastes territoires. Cette victoire est également importante symboliquement. Lors de son offensive en août 2014 sur Sinjar, l'EI avait exécuté de nombreux yazidis, majoritairement kurdophones. Des centaines de femmes yazidies avaient été vendues aux jihadistes ou réduites à l'état d'esclave sexuelle, selon Amnesty International. L'Onu avait dénoncé « une tentative de génocide ».

« Maîtriser l'élan » de l'EI
Dans une interview à la chaîne ABC diffusée hier, le président américain Barack Obama a assuré que les États-Unis avaient atteint leur objectif de « maîtriser l'élan » de l'EI en Irak et en Syrie. Le groupe « ne gagne pas de terrain en Irak. Et en Syrie, ils vont, ils viennent, mais il n'y a pas d'avancée systématique de l'EI sur le terrain », a dit M. Obama dans cet entretien enregistré jeudi. Se référant à Sinjar, le secrétaire d'État américain John Kerry s'était dit plus tôt « absolument confiant » que la ville serait libérée alors que l'offensive kurde était soutenue par des frappes de la coalition internationale menée par les États-Unis.
À Bagdad, au moins 19 personnes ont été tuées hier dans plusieurs attaques antichiites, revendiquées par l'EI, selon des responsables de sécurité et de la santé. Un kamikaze a fait détoner sa ceinture d'explosifs dans le quartier al-Amel dans la capitale irakienne, tuant au moins 17 personnes et en blessant des dizaines, selon ces sources. L'attentat s'est produit lors des funérailles d'un membre chiite du « Hachd al-Chaabi », les Unités de mobilisation populaire qui combattent auprès de l'armée irakienne les jihadistes de l'EI.
Ailleurs dans la capitale irakienne, deux personnes ont été tuées dans l'explosion de deux bombes placées sur le bord d'une route à Sadr City, un quartier à majorité chiite, selon les mêmes sources.

(Source : AFP)

Les forces kurdes irakiennes ont annoncé avoir repris hier à la faveur d'une offensive éclair la ville de Sinjar au groupe État islamique (EI), le dernier d'une série de revers des jihadistes. « Je suis ici pour vous annoncer la libération de Sinjar », a déclaré le dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien (Nord), Massoud Barzani, lors d'une conférence de presse près de...

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