La crise des déchets, qui dure depuis bientôt quatre mois, apporte chaque jour son nouveau lot de désagréments. Aux paysages d'immondices qui s'amoncellent au bord des routes depuis la fermeture de la décharge de Naamé, le 17 juillet dernier, et des sacs de poubelles flottant dans les eaux de pluies auxquelles s'ajoutent les odeurs pestilentielles dégagées par les immondices et les émanations toxiques résultant de l'incinération sauvage des déchets, voilà que maintenant des vagues sans précédent de mouches envahissent certains quartiers de Beyrouth, notamment certaines zones d'Achrafieh et la région du fleuve de Beyrouth.
« Demain (aujourd'hui), je mènerais les contacts nécessaires pour remédier au problème », assure à L'Orient-Le Jour Bilal Hamad, président du conseil municipal de Beyrouth. « Je pense que cette vague de mouches est causée par l'amoncellement des poubelles sur la rive est du fleuve de Beyrouth, poursuit-il. Or cette région ne relève pas de la municipalité de Beyrouth. Par conséquent, je ne peux pas intervenir personnellement dans cette région. Mais je contacterai le président du conseil municipal de Bourj Hammoud. Nous coopérerons ensemble pour résoudre le problème. »
D'un point de vue de santé publique, les mouches vont véhiculer à travers leurs pattes certains germes, comme la salmonelle, E-coli et la shigella, qui vont se multiplier parce qu'ils se trouvent dans un milieu favorable, c'est-à-dire dans l'eau, que ce soit le liquide provenant des déchets ou encore l'eau de pluies. Ces germes sont responsables d'infections gastro-intestinales, comme les gastro-entérites et les fièvres entériques ou typhoïdes.
« Les déchets ne vont pas entraîner de nouvelles maladies », explique le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste de maladies infectieuses. « Ils vont causer une exagération des cas qui risquent d'augmenter en raison du mauvais assainissement de l'eau, de la mauvaise hygiène alimentaire, ainsi que de la mauvaise irrigation et la gestion défaillante des eaux usées », ajoute-t-il.
Pour minimiser les risques de santé liés aux déchets, le Dr Mokhbat rappelle qu'une hygiène personnelle et alimentaire est nécessaire. Il recommande ainsi d'aseptiser les fruits et les légumes à l'aide d'un antiseptique ou tout simplement en recourant à la recette de grand-mère, en plongeant ces aliments pendant quelques minutes dans de l'eau salée vinaigrée. Le Dr Mokhbat insiste aussi sur la nécessité de se laver les mains fréquemment, de boire de l'eau dont on est sûr de la source, de couvrir les aliments pour éviter que les mouches ne s'y déposent et, enfin, d'éviter de manger des aliments crus dans les restaurants dont on n'est pas sûr du niveau d'hygiène.
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commentaires (8)
On est déjà envahi par des mouches armées et argneuses, et maintenant voilà les mouches nécrophages.
Saleh Issal
21 h 06, le 09 novembre 2015