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Moyen Orient et Monde - Égypte

Crash au Sinaï : la sécurité des aéroports en question

Seul Le Caire semble traîner des pieds pour reconnaître ce qui apparaît de plus en plus comme une évidence : le crash a probablement été provoqué par un attentat.

À Saint-Pétersbourg, d’où étaient originaires la plupart des victimes du crash, les cloches de la célèbre cathédrale de Saint-Isaac ont retenti 224 fois pour un hommage retransmis en direct par la télévision nationale. Peter Kovalev/Reuters

Huit jours après le crash de l'avion russe, probablement provoqué par un attentat selon Londres, Washington et des experts quasi unanimes, des appels se font de plus en plus pressants pour renforcer la sécurité dans les aéroports.
La sécurité doit être « maximale » et « revue » en fonction des risques « locaux », a déclaré hier le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond. Il s'agit en priorité, selon lui, des aéroports des zones où est « actif » le groupe État islamique (EI), qui a affirmé avoir « fait tomber » l'appareil russe avec 224 personnes à bord. La Grande-Bretagne est particulièrement concernée par l'impact du crash, car la décision de Londres de suspendre les vols réguliers laisse quelque 20 000 touristes britanniques à Charm el-Cheikh. M. Hammond a précisé que « 3 300 » d'entre eux étaient désormais rentrés au Royaume-Uni et qu'au total « 5 000 » le seraient aujourd'hui. La Russie a également déployé d'importants moyens en dépêchant 44 avions vides pour commencer à rapatrier 78 000 ressortissants.
À Moscou, le vice-Premier ministre russe Arkady Dvorkovitch a affirmé qu'environ 11 000 touristes russes étaient rentrés d'Égypte au cours des dernières 24 heures. La journée d'hier était « la plus chargée » pour ces opérations, a-t-il précisé à l'aéroport Vnukovo de la capitale russe. Les passagers ne pouvant mettre leurs valises en soute, un avion-cargo a quitté hier Hurghada avec 30 tonnes de bagages, selon Moscou.
À Charm el-Cheikh, certains touristes s'impatientent de la lenteur avec laquelle se déroulent les opérations de rapatriement. « On se sent bloqués au sol », se lamente Joanna Baker, 22 ans, en échangeant quelques balles de tennis de table avec son compagnon pour tromper l'ennui dans un hôtel de luxe. « On a passé du bon temps jusqu'à jeudi », jour prévu du départ, « mais maintenant, ça nous agace, on veut juste savoir quand on part », lâche la jeune femme.
Les images de touristes fuyant les plages égyptiennes laissent une partie de la presse du Caire, majoritairement acquise à l'actuel pouvoir, amère. « L'Égypte défie le "terrorisme de l'Occident" », titre le quotidien al-Watan, pointant du doigt les déclarations de nombreux dirigeants européens appelant leurs ressortissants à ne plus se rendre en Égypte. Pour contrecarrer cette mauvaise image, le quotidien a proposé hier un reportage sur des touristes qui refusent de quitter Charm el-Cheikh car, assurent-ils, « nous nous sentons en sécurité dans le Sinaï ».

Un « bruit » et plus rien
Le Royaume-Uni et les États-Unis ont été les premiers pays à privilégier la piste d'une bombe à bord de l'avion de la compagnie Metrojet. Après avoir douté, la Russie semble désormais l'accréditer, sans le dire officiellement, en ayant suspendu tous ses vols civils vers l'Égypte. Seule l'Égypte semble traîner des pieds pour reconnaître ce qui apparaît de plus en plus comme une évidence. Le Caire répète qu'on ne peut tirer aucune conclusion définitive avant la fin de l'enquête, laissant entendre qu'elle pourrait durer encore longtemps.
Une source très proche de l'enquête avait indiqué vendredi à l'AFP que les experts de la commission d'enquête (Égypte, Russie, France, Allemagne, Irlande), à l'exception des Égyptiens, « privilégient très fortement » la piste de la bombe. Le chef égyptien de la commission d'enquête a bien reconnu samedi que les enregistrements des données de vol et des voix dans le cockpit par les deux « boîtes noires » ont mis en évidence une rupture totale et brutale de tout enregistrement après 23 minutes et 14 secondes de vol à l'altitude de croisière, la dernière seconde étant marquée par « un bruit ». Mais il faudra en déterminer « la nature » par une « analyse spectrale » et récupérer et stocker au Caire, pour les étudier, « chaque débris » de l'appareil, pour établir des conclusion définitives.
Plus directe, une source de l'AFP estime qu'il n'y a qu'une possibilité « infiniment petite » qu'une « dépressurisation explosive » aussi soudaine en pleine altitude de croisière, qui génère une « rupture instantanée » des données des boîtes noires et ne laisse pas le temps à une alarme de se déclencher ou aux pilotes de lancer un SOS, puisse résulter d'un incident technique. Selon une de ces sources, des experts égyptiens mais surtout russes étaient à pied d'œuvre dès samedi pour rechercher des traces d'explosifs sur les débris de l'appareil éparpillés sur « plus d'une centaine de kilomètres carrés ».
Par ailleurs, selon les médias américains et britanniques, Washington et Londres ont rapidement été convaincus de l'origine criminelle du crash après avoir intercepté grâce à leurs satellites des conversations entre jihadistes le démontrant, dont certaines avant le vol fatidique.
Enfin, à Saint-Pétersbourg, d'où étaient originaires la plupart des victimes du crash, les cloches de la célèbre cathédrale de Saint-Isaac ont retenti 224 fois pour un hommage retransmis en direct par la télévision nationale.
(Source : AFP)

Huit jours après le crash de l'avion russe, probablement provoqué par un attentat selon Londres, Washington et des experts quasi unanimes, des appels se font de plus en plus pressants pour renforcer la sécurité dans les aéroports.La sécurité doit être « maximale » et « revue » en fonction des risques « locaux », a déclaré hier le ministre britannique des Affaires...

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