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Économie - Économie numérique

Le codage s’invite dans les écoles libanaises

Le premier concours scolaire de codage Raspberry Pi – du nom du micro-ordinateur sur lequel il s'appuie – a été lancé samedi pour encourager les jeunes générations à l'entrepreneuriat.

Les élèves de l’école de Dhour Choueir ont réalisé un feu de circulation grâce au Raspberry Pi. Photo DR

Si la Banque centrale a assuré les bases financières d'un écosystème numérique à travers sa circulaire 331 – qui autorise les banques à investir dans des sociétés de l'économie de la connaissance – et les start-up libanaises disposent de plus en plus de structures de soutien – des fonds d'investissements aux accélérateurs –, la question de la formation dès le plus jeune âge de la relève entrepreneuriale reste souvent au second plan au Liban. Pourtant, des États-Unis, où les bourses se multiplient, à la France, où une concertation nationale a été lancée en janvier dernier, l'enseignement du codage informatique à l'école est plus que jamais d'actualité. Pour ses promoteurs, il s'agit de répondre au déficit de qualifications dans les nouvelles technologies tout en renforçant des capacités d'analyse et de résolution de problèmes des élèves.

À une bien plus petite échelle, telle est également la philosophie du premier concours scolaire de codage au Liban, lancé ce samedi à Broummana, en partenariat avec l'ONG libanaise International Education Association (IEA) et le programme libano-britannique d'accélération de start-up UK Lebanon Tech Hub (UKLTH). Intitulé « Coder le Raspberry Pi pour le bénéfice du Liban », il est ouvert à toutes les écoles, privées ou publiques.

(Lire aussi : À l’école publique secondaire de Dhour Choueir, l’ordinateur portable a remplacé livres et cahiers)

Du consommateur au créateur

Une première phase de formation des formateurs débutera au lendemain de la clôture des inscriptions, le 27 novembre. Des experts libanais et britanniques initieront les enseignants libanais au codage sur Rasperry Pi, un micro-ordinateur de la taille d'une carte bancaire disposant de toutes les capacités et de la connectique nécessaires pour créer des programmes informatiques simples. Lancé en 2012 au Royaume-Uni, il coûte 35 dollars sur le marché et s'est déjà écoulé à 5 millions d'exemplaires. « Le UKLTH nous fournit pour l'instant 100 Raspberry Pi, et nous avons également reçu 2 000 dollars de l'Université Rafic Hariri », précise Éliane Metni, présidente de l'IEA. Selon Lama Zaher, chargée de communication à l'UKTLH, les Raspberry Pi sont un don de PA Consulting, qui gère certains de ses programmes et est un partenaire officiel des compétitions Raspberry Pi au Royaume-Uni.

Une fois l'outil maîtrisé, enseignants et élèves travailleront sur un projet qui devra être rendu fin mars, la compétition étant prévue pour mai. Les participants, qui ont un budget limité (150 dollars) et une quantité limitée (non précisée) de matériel supplémentaire, seront jugés sur leur créativité, leur pertinence, ainsi que la simplicité, la rentabilité et le potentiel commercial du projet. Ce dernier doit, en outre, « avoir un rapport avec l'environnement, l'éducation, l'agriculture, la santé, afin de créer du lien social, de rendre la vie quotidienne plus simple ou l'information plus facile d'accès », selon l'IEA.

« Nous voulons que ces adolescents voient grand et pensent différemment », explique Nadim Zaazaa, directeur du UKTLH. « Le but est d'encourager l'entrepreneuriat et de transformer l'étudiant consommateur de technologies en un créateur de technologies », renchérit Élie Neayem, le représentant du ministère de l'Éducation, qui soutient le projet même s'il n'a « malheureusement pas les fonds pour jouer un rôle financier ».

Pour mieux visualiser ce qu'il est possible de faire, les élèves de l'école de Dhour Choueir ont apporté une maquette de leur projet du feu de circulation réalisé grâce au Raspberry Pi. À l'initiative de l'ancien ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, l'école avait été choisie en 2013 pour être un pilote. La Fondation Mona Sehnaoui avait fourni les 30 premiers Raspberry Pi, apport ensuite complété par l'IEA avec 20 ordinateurs de plus, 5 000 dollars et la formation technique nécessaire. « (Ce type de concours) permet d'inciter les enfants à découvrir d'autres (débouchés prometteurs) que la médecine et l'ingénierie », estime la directrice de l'école de Dhour Choueir, Sabah Moujaes.

 

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