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À La Une - violences

Le conflit kurde reprend de plus belle en Turquie

Le PKK met fin à "la période de suspension unilatérale" qu'il avait instaurée trois semaines avant le scrutin législatif.

Après une série de bombardements turcs, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a fait savoir qu'il avait mis fin à "la période de suspension unilatérale" qu'il avait instaurée trois semaines avant le scrutin législatif. AFP PHOTO / ILYAS AKENGIN

Le conflit kurde a repris de plus belle jeudi après l'annonce par les rebelles kurdes de la fin de la "suspension unilatérale" de leurs opérations contre les forces de sécurité turques, quatre jours après le triomphe électoral du président Recep Tayyip Erdogan.

Après une série de bombardements turcs, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a fait savoir qu'il avait mis fin à "la période de suspension unilatérale" qu'il avait instaurée trois semaines avant le scrutin législatif.
"Après les élections, l'AKP (Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur) a démontré qu'il serait un gouvernement de guerre", a justifié le PKK dans une déclaration citée par l'agence de presse kurde Firat News. Aussi, le PKK a appelé "le peuple kurde, tous les peuples et les forces démocratiques de Turquie à intensifier le combat".

Lors du scrutin de dimanche, l'AKP a regagné le contrôle exclusif du Parlement, qu'il avait perdu en juin, en totalisant 49,4% des suffrages et 317 sièges de députés, sur 550.
Fort de ce triomphe électoral, M. Erdogan, a réaffirmé mercredi son intransigeance envers le PKK. "Nous continuerons notre combat jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, que ses membres se rendent et quittent le sol turc", a-t-il déclaré.

 

(Lire aussi : « En Turquie, il y a vraiment des gens atteints du syndrome de Stockholm »)



Depuis dimanche, l'aviation d'Ankara a mené plusieurs séries de frappes contre des objectifs du PKK, aussi bien dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie que dans leur bastion des montagnes du nord de l'Irak.
Trente-et-un membres du PKK ont été tués par les frappes de l'armée turque dans le seul district de Yüksekova, aux confins des frontières irakienne et iranienne, a annoncé jeudi l'état-major turc sur son site Internet.

Des affrontements violents ont également opposé ces derniers jours les rebelles aux forces de sécurité turques dans plusieurs villes du sud-est de la Turquie.
Un policier a été tué et deux soldats ont été blessés jeudi à Silvan, dans la province de Diyarbakir, ont rapporté des sources de sécurité à l'AFP. Au moins deux soldats et quatre militants kurdes avaient déjà été tués cette semaine dans la région.

(Lire aussi : "Nous avons raté une occasion unique de mettre un terme à la dictature d'Erdogan")



Spirale de la violence
Le 10 octobre dernier, le PKK avait annoncé le début d'une "période d'inactivité" pendant la campagne pour les législatives, sauf en cas de "légitime défense", afin de "ne pas empêcher une élection équitable" le 1er novembre.
Les affrontements ont toutefois continué, malgré cette décision.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris fin juillet, faisant voler en éclat le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Après un attentat qui a tué 34 jeunes militants de la cause kurde le 20 juillet à Suruç (sud-est), attribué aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), le PKK avait relancé sa campagne d'attentats contre les policiers et les soldats turcs, accusant les autorités d'Ankara de plus assurer délibérément la protection de la population kurde. L'armée turque a en représailles repris ses bombardements contre les rebelles.

Ce nouveau cycle de violences a fait de nombreuses victimes. M. Erdogan a affirmé mercredi que le PKK avait tué 248 policiers, militaires et civils depuis l'été et que plus de 2.000 membres du PKK avaient été "neutralisés".

Les rebelles, qui démentent avoir subi de telles pertes, assurent en retour que de nombreux civils ont été victimes de l'armée et de la police.
"Nous avons toujours dit que nous étions prêts à respecter à un cessez-le-feu bilatéral. Mais il n'est pas possible de maintenir une période d'inactivité face aux activités actuelles du gouvernement de l'AKP", a souligné dans son communiqué jeudi le mouvement, considéré comme une organisation terroriste en Turquie et la plupart des pays occidentaux.

 

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