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À La Une - Proche-Orient

La justice israélienne condamne un prédicateur islamiste héraut de la défense d'al-Aqsa

L'avocat de Raëd Salah a l'intention de saisir la Cour suprême.

L'esplanade à Jérusalem-Est est l'épicentre d'une escalade qui a réveillé le spectre d'une troisième intifada. AFP PHOTO/AHMAD GHARABLI

La justice israélienne a condamné mardi à 11 mois de prison ferme le chef d'une organisation islamiste, actuellement dans le collimateur du gouvernement pour son rôle moteur dans la mobilisation autour de l'esplanade des Mosquées.

Les violences en cours depuis début octobre, dont l'esplanade est l'épicentre, ont continué avec la dernière en date d'une série d'attaques quotidiennes au couteau de Palestiniens isolés contre des Israéliens.
Mardi, deux Palestiniens ont poignardé et sérieusement blessé un soldat israélien avant d'être abattus par d'autres soldats en Cisjordanie occupée, près du Goush Etsion, un ensemble de colonies israéliennes entre Bethléem et Hébron, a indiqué l'armée. Cheikh Raëd Salah, chef du "Mouvement islamique - branche nord", apparenté aux Frères musulmans, a été condamné en appel par un tribunal de Jérusalem pour avoir incité à la haine dans un discours tenu en février 2007 à Jérusalem, et non pour une éventuelle implication dans l'agitation récente autour de l'esplanade.

Le prédicateur avait été condamné à huit mois en 2014 pour avoir appelé "tout musulman et Arabe à venir en aide aux Palestiniens et à lancer une intifada islamique" pour Jérusalem et l'esplanade. Le tribunal a alourdi la peine et l'a assortie de huit mois de sursis. L'avocat de Raëd Salah a annoncé son intention de saisir la Cour suprême.
Raëd Salah lui-même, présent à l'audience et censé se livrer le 15 novembre, a persisté dans son attitude de défi: "La prison ne nous fait pas peur", a proclamé celui qui a déjà dormi derrière les barreaux par le passé.

De longue date dans le viseur du gouvernement, il est rattrapé par la justice alors que le "Mouvement islamique - branche nord", organisation légale, est désigné par le Premier ministre Benjamin Netanyahu comme l'un des principaux instigateurs des troubles autour de l'esplanade.

 

 

( Lire aussi : Majed Bamya à « L'OLJ » : « L'Autorité palestinienne n'est pas là pour assurer la sécurité de l'occupant » )

 

Interdire "la branche nord"
L'esplanade à Jérusalem-Est est au cœur d'une escalade qui a réveillé le spectre d'une troisième intifada. M. Netanyahu accuse la "branche nord", ainsi que la direction palestinienne ou le mouvement islamiste palestinien Hamas d'exciter les passions sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme.

Défendre l'esplanade est l'un des principaux cris de ralliement lancés par la "branche nord" pour mobiliser les Arabes israéliens, les quelque 1,4 millions de descendants de Palestiniens restés sur leurs terres en 1948 et ayant la citoyenneté israélienne. Ils sont très largement solidaires des Palestiniens. M. Netanyahu a dit vouloir faire interdire "la branche nord", comme l'en presse la droite.
Le soupçon qu'Israël veuille changer les règles régissant l'esplanade des Mosquées (le "statu quo"), autoriser les juifs à prier et à terme prendre le contrôle du site passe pour un déclencheur primordial des violences récentes.

L'esplanade des Mosquées, dans un héritage de l'histoire, est sous la garde de la Jordanie. Mais Israël, qui a annexé et occupe Jérusalem-Est, en contrôle tous les accès et y fait la police. M. Netanyahu affirme constamment son engagement à maintenir le "statu quo". Il a cependant été contraint de rappeler son gouvernement à la discipline après des propos potentiellement incendiaires d'un de ses membres.

 

 

(Lire aussi : À Jérusalem, Ban Ki-moon dénonce un « conflit qui dure depuis trop longtemps » )

 

Rappel à l'ordre gouvernemental
"Je rêve de voir le drapeau israélien flotter sur le mont" du Temple, nom désignant l'esplanade pour les juifs, a dit la ministre adjointe des Affaires étrangères Tzipi Hotovely, faisant fi des efforts déployés, y compris par M. Netanyahu, pour calmer les esprits. Elle s'est aussi prononcée pour le droit des juifs à prier sur l'esplanade.
Ces déclarations illustrent la revendication de plus en plus ouvertement assumée, jusqu'au sein du gouvernement, de juifs israéliens sur l'esplanade.

Le bureau de M. Netanyahu a réagi en affirmant que celui-ci n'avait "pas changé" de politique et qu'il attendait de tous les membres du gouvernement qu'ils "agissent en conséquence". Mme Hotovely a dû faire marche arrière et assurer sa loyauté au gouvernement. Conscient du caractère explosif du site d'où est partie la deuxième Intifada, M. Netanyahu a accepté, sous les auspices des États-Unis, la mise en place d'une vidéosurveillance 24H/24 qui établira, selon lui, qui sont les fauteurs de troubles.

A peine annoncé, cet accord a déjà suscité une querelle entre Israël, la Jordanie et la fondation islamique qui administre le site sur qui installerait les caméras et les surveillerait. Depuis le 1er octobre, la vague de violences dans les Territoires palestiniens, à Jérusalem et en Israël a fait d'un côté 59 morts, des Palestiniens et un Arabe israélien - pour moitié des auteurs d'attentat -, et de l'autre neuf morts israéliens.

 

 

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