Casque sur la tête et gilet pare-balles avec le sigle "Press" sur le dos, la correspondante de la chaîne de télévision jordanienne, Ro'ya News, Nibale Farsakh, commente en direct, le 18 octobre, les affrontements qui opposent à quelques mètres derrière elle Palestiniens et soldats israéliens à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Soudain, un cri fuse. La journaliste est touchée à la main par une balle. Elle vient d'essuyer des tirs israéliens.
Quelques jours plus tôt, le 4 octobre dernier, c'est une grenade, lancée par les forces de l'ordre israéliennes, qui brûle le visage de Hana Mahameed. La journaliste de la chaîne panarabe al-Mayadeen couvrait à Jérusalem-Est le meurtre de Fadi Alloun, un jeune Palestinien tué par des policiers israéliens. Encore une fois, le tout est diffusé en direct. Et rapidement, la vidéo fait le buzz sur les réseaux sociaux. Surtout lorsque, quelques heures plus tard, prenant son courage à deux mains, la journaliste est de nouveau à l'antenne, un bandage sur la tête. Les internautes saluent sa résilience. Mais pour Luba Samri, porte-parole de la police israélienne, cité par le Guardian, "quiconque était présent avec les manifestants hors-la-loi risquait d'être blessé".
S'ils n'ont pas été blessés grièvement, deux journalistes de l'AFP ont, eux, été agressés et menacés par des soldats israéliens fin septembre. La scène, dans la localité de Beit Furik près de Naplouse (nord de la Cisjordanie), a été filmée et mise en ligne par une société de production locale. Les deux journalistes, un vidéaste et un photographe, couvraient des heurts après les funérailles d'un Palestinien tué par l'armée lorsqu'ils ont été pris à partie par des soldats israéliens. Andrea Bernardi, de nationalité italienne, a été jeté à terre et a reçu un coup d'arme dans le flanc. Il a été maintenu au sol, un genou comprimant sa poitrine jusqu'à ce qu'il parvienne à extirper une carte de presse. Les soldats israéliens ont braqué leurs armes sur ce vidéaste et un photographe palestinien de l'AFP, Abbas Momani, qui portaient tous deux un gilet pare-balles avec la mention "Press". Les soldats ont brisé une caméra et un appareil photo et ont emporté un autre appareil photo et un téléphone portable.
Ces agressions contre des journalistes ont lieu dans un climat très tendu. Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, et la Cisjordanie occupée sont en proie depuis le 1er octobre à une spirale de violences qui fait craindre un nouveau soulèvement de grande ampleur. Les affrontements entre lanceurs de pierres et soldats sont quotidiens, les agressions entre Palestiniens et colons permanentes. L'un des traits distinctifs de ces violences est la succession d'attentats commis le plus souvent à l'arme blanche par des Palestiniens isolés contre des soldats israéliens, des policiers ou des civils juifs jusqu'en Israël même.
Deux vidéos d'un ado palestinien en sang relancent la guerre des images
commentaires (3)
On dirait le partisan d'Al-Assääd "tiré" comme un LAPIN devant l'ambaSSade Per(s)cée à Beyrouth ! Non ?
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
06 h 17, le 21 octobre 2015