Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Pour le ministre tunisien de la Défense, le mur à la frontière avec la Libye protège son pays

D'après Farhat Horchani, l'ouvrage sera renforcé par un dispositif électronique de détection et de surveillance.

Le ministre tunisien de la Défense Farhat Horchani. Photo Élie Masboungi

Recevant un groupe restreint de journalistes, le ministre tunisien de la Défense, M. Farhat Horchani, a indiqué que le mur en cours de construction à la frontière tuniso-libyenne, sur 180 kilomètres des 500 kilomètres qui séparent les deux pays, ne vise qu'à intercepter les terroristes qui entrent en Tunisie et neutraliser le trafic d'armes entre les deux pays. Le ministre a dans la foulée précisé qu'il s'agit en fait d'un dispositif en terre de deux mètres doublé côté tunisien d'un fossé continu de deux mètres de profondeur rempli d'eau « où l'on trouve certains matins, a-t-il dit, des véhicules abandonnés ».
Le ministre a ajouté que ce dispositif, qui sera renforcé par des équipements électroniques sophistiqués dont des radars, des caméras thermiques et autres matériels de contrôle et de surveillance, a été mis en place pour faire face au danger provenant de Libye où l'État n'existe plus depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi et le chaos qui règne dans le pays où se trouvent d'énormes quantités d'armes appartenant à des groupes incontrôlés dont des organisations terroristes connues. M. Horchani a profité de cette rencontre avec la presse pour dénoncer le terrorisme, qui veut entraver le processus démocratique en Tunisie et faire passer dans les deux sens de jeunes Tunisiens enrôlés pour se battre en Syrie ou ailleurs.


(Lire aussi : La Libye, un repaire pour les extrémistes aux portes de la Tunisie)

 

Guerre asymétrique
Par ailleurs, le ministre tunisien de la Défense a souligné le fait que l'armée tunisienne n'est pas formée et équipée pour une guerre asymétrique telle que celle qui l'oppose au terrorisme, et que des « pays amis » aident la Tunisie pour avoir des équipements adéquats. La France par exemple aurait offert une assistance en matière de formation, dans les domaines de l'armement, de l'équipement et du renseignement. « Notre pays est pacifique », a réaffirmé M. Horchani qui a précisé que le danger terroriste vient aussi bien des zones frontalières désertiques et maritimes avec la Libye que des montagnes de Chaanibi (limitrophe de l'Algérie), et dont certaines sont devenues des sanctuaires pour des terroristes tunisiens qui commettent des attentats dans leur propre pays. Après avoir révélé que le budget de défense de son pays est limité (7 pour cent du budget de l'État), le ministre a rappelé que son pays fait partie de la coalition internationale qui se bat contre le terrorisme et que ce fléau menace non seulement les pays méditerranéens, mais aussi l'Europe et le monde.
Dans cette bataille antiterroriste que livre l'armée tunisienne, il s'agit pour le ministre d'user non seulement des armes proprement dites, mais aussi de traiter l'origine du terrorisme aux niveaux social et politique, si possible dans le cadre d'une stratégie mondiale comparant les réseaux terroristes à des « mauvaises herbes qu'il faut arracher et qui parfois poussent à nouveau ».

Cette rencontre entre la presse et le ministre tunisien coïncidait avec des informations faisant état de deux à trois cents de ces jeunes qui auraient reçu l'ordre de quitter la Syrie et de se rendre en Libye. Ce qui, pour les responsables de Tunis, représente un double danger du fait de la présence de ces terroristes dans la zone frontalière, et de leur éventuel retour dans leur pays pour y perpétrer des attentats. Comme celui qui avait pris pour cible deux jours auparavant le député Ridha Charfeddine, membre du parti loyaliste Nidaa Tounès dans la région de Sousse.

 

Lire aussi
Fierté populaire et reconnaissance internationale pour la « Deuxième République »

L’héritage de Bourguiba face aux soubresauts de la transition tunisienne

 

 

Pour mémoire
Le député Rahoui à « L'OLJ » : Ces terroristes nous en veulent parce que nous avons réussi notre révolution

 

Il faut "s'unir pour combattre le mal", préconisent des jeunes Tunisiens

 

Recevant un groupe restreint de journalistes, le ministre tunisien de la Défense, M. Farhat Horchani, a indiqué que le mur en cours de construction à la frontière tuniso-libyenne, sur 180 kilomètres des 500 kilomètres qui séparent les deux pays, ne vise qu'à intercepter les terroristes qui entrent en Tunisie et neutraliser le trafic d'armes entre les deux pays. Le ministre a dans la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut