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Culture - Théâtre

Betty Taoutel revient toujours sur la scène... du crime

Il y a tous genres de scènes. Et pour la metteure en scène qui présente sa nouvelle pièce au Monnot, la scène du crime se mélange à celle du théâtre. Plus d'une heure de rires en continu, mais parfois contenus.

Georges Diab, Cyril Jabre et Wadih Aftimos, les trois inculpés.

Le théâtre de Betty Taoutel est un théâtre intelligent et surtout malicieux. L'écriture est légère, en aucun cas pesante, surtout quand elle s'empare de l'actualité libanaise comme cadre de l'action (M. Poubelle oblige !). Pour le sujet choisi dans Masrah al-Jarima il s'agit de six personnes placées en garde à vue dans un commissariat. Toutes suspectées, pour des raisons aussi différentes qu'absurdes, d'avoir placé une bombe dans un quartier de Beyrouth, elles auront à vivre une expérience fabuleusement... scénique.

Cherchez la victime...
Dans son mot d'introduction, la réalisatrice Betty Taoutel revient sur ses souvenirs d'enfance, du temps où son père l'emmenait dans ces salles de théâtre libanaises qui ont actuellement disparu. Sa carrière d'auteur-metteure en scène a donc permis à ces réminiscences-là de voir le jour...
L'un des atouts du scénario, c'est sa double lecture. Comment avoir rendu hommage au théâtre libanais et à Souad Karim, l'une de ses grandes actrices, tant dans l'énumération (avec une certaine nostalgie) des différentes salles qui ont disparu de Beyrouth depuis 1975, que dans l'appropriation de ce théâtre même comme plate-forme de créativité pour résoudre des problèmes sociopolitiques.
Betty Taoutel sait surfer en toute mobilité sur les plans à plusieurs niveaux. Et si le début de la pièce peine un peu à démarrer, on se retrouve vite en plein décor à parcourir Masrah al-Jarima avec les personnages. Une scène découpée en plans grâce à l'éclairage d'Hagop Der Ghougassian. Et les moments les plus hilarants ? Lorsque tous les comédiens se retrouvent ensemble. Qui est donc la victime dans cette histoire dont le tempo va crescendo ? Attention spoiler !

Viens voir les comédiens...
C'est un casting bigarré et talentueux qui compose ce tableau scénique. Il y a certes les professionnels expérimentés comme l'incroyable Georges Diab, habitué des pièces de Marwan Najjar; Hisham Khaddaj (Les Diseurs); la superdrôle Lama Maraachly, ou encore Jessy Khalil et Camille Youssef. Mais l'on retrouve également ces habitués des planches qui mènent une autre carrière en parallèle : Josette et Wadih Aftimos (employés de banque), Jacques Mokhbat (médecin), Cyril Jabre (spécialiste en ventes et communication) et Myriam Watfa (pharmacienne). Des passionnés de théâtre qui s'impliquent sur scène autant que les professionnels. Dans un bon ensemble homogène.
S'il y avait quelque chose à reprocher à Betty Taoutel? Sa retenue et sa réserve qui sont à la fois une qualité et un défaut. Si, à certains moments, elle lâche la bride, c'est pour freiner aussitôt. Par peur du populaire, du vulgaire? Dommage. Parce que dans le rire qu'elle provoque chez le spectateur, le poissard n'est jamais au rendez-vous.

*« Masrah al-Jarima » à 20h30, jusqu'au 5 novembre au théâtre Monnot tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches.
Billets en vente à la librairie Antoine au 01218078 et au 01994030.

 

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