C'est fou ce qu'une bête réunion entre roitelets politiques peut prendre chez nous des proportions dantesques. À croire que ces gens-là ne peuvent tout simplement pas avoir entre eux des relations normales ou des contentieux ordinaires. Quand ils sont en phase, c'est automatiquement « historique » avec des destins scotchés à la limite du roulement de pelle ; et quand ils ne sont pas d'accord, ça se termine dans les injures et le pugilat, assortis des singeries médiatiques habituelles.
Deux journées entières à se fréquenter entre eux et une troisième loupée pour raison de caractères sociaux désastreux. On a connu mieux en matière de mondanités ! Surtout que le programme concocté par Istiz Nabeuh était aussi jouissif qu'original : coller un visage au futur cobaye appelé à poser sa rondelle sur le fauteuil présidentiel de cette République génétiquement modifiée. Parmi les postulants au poste, y en a même un qui n'hésite pas à adopter une posture messianique de sauveur du peuple. Évidemment, il ne s'est trouvé personne pour lui dire que le peuple a moins besoin de sauveur que de sauve-qui-peut. Pour les autres participants au dialogue, le tableau de chasse est édifiant ! Ça magouille, ça s'en met plein les fouilles et, à l'occasion, ça zigouille... Mais attention, tout cela ne compte pas, vu que ça prie, se prosterne ou s'agenouille !
En résumé, plus d'un an et demi après le départ de Michel de Sleimanie, les neuneus communautaires qui se partagent cette médiocratie parlementaire en sont encore à peaufiner des portraits-robots. Le futur locataire du Château sera honnête – le premier qui rit sera fusillé ! – donc impassible même devant une valise bourrée de billets ; il aura aussi deux bras, deux jambes, deux oreilles et un nez. Il aimera également le Liban, ce qui est facile, et les Libanais, ce qui l'est moins. Si l'on ajoute à tout cela qu'il ne boit pas, ne fume pas et promet de ne pas culbuter les petites stagiaires du palais, on obtient un zombie sous Tranxène plus robot que portrait.
Au finish, on aura donc un ectoplasme qui plaira à tout le monde. Autrement dit, à n'importe qui...
gabynasr@lorientlejour.com
Échec aux roitelets
OLJ / Par Gaby NASR, le 09 octobre 2015 à 02h21
commentaires (7)
Et si l’on imaginait que tous les folklores surannés des Libanais(h) se donnent rendez-vous en cette 016 année. Que les multitudes de festivités les plus loufoques les rassemblent une dernière fois avant que cette fameuse Partition ne se pointe ! Ce serait un nouvel acte de surréalisme phénico-libanais(h), de pantalonnade festive au son des dérbakéééhs et leur dernier chant du cygne…. d é p l u m é ! Celui qui scellerait leur désamour, yîîîh, libanais(h). Celui qui, comme un pied de nez, prouverait à tout le monde combien il est déglingué mais chaleureux tout de mêêême, ce brassage araméano-arabisé pourtant si mal en point. Cette gaudriole loufoque dira finalement beaucoup plus sur là où ils en sont, les Niais ! Cette année 016 sera celle d’une Partition. Hautement "improbable", selon la grande majorité mahééék, des experts patentés de ce kottor-conTrée tant cette séparation serait soi-disant complexe à réaliser. Mais le sujet est devenu, n’est-ce pas, le cœur du débat. Et le plus incroyable, n’est-ce pas de constater qu’il y a dorénavant un parti genre héZébbb qui rêve clairement de la fin du pays mais n’en dit mot, le sournois ; et un autre oranginé pâmé qui rejette soi-disant cette perspective avec force, mais ne cesse de l’évoquer, yâ hassértéééh ! On reconnaît bien là, le parti d’un dieu et le courant d’air d’un boSSfaïr- amer.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
18 h 49, le 09 octobre 2015