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Sport - Fifa / Scandale de corruption

Le ballon rond shooté en plein chaos

La commission d'éthique suspend provisoirement Blatter, Platini et Valcke ; Chung écope
d'une sanction définitive.

De gauche à droite et de haut en bas : Sepp Blatter, Michel Platini, Chung Mong-joon et Jérôme Valcke. Stéphane de Sakutin/AFP

Le chaos est total à la tête du foot mondial... Sepp Blatter et Michel Platini ont été suspendus hier par la commission d'éthique de la Fifa, et le glas des ambitions de l'ancien capitaine des Bleus à la présidence de l'instance suprême a peut-être sonné. Tous deux, entendus fin septembre par la justice suisse – Blatter (comme prévenu) et Platini (comme témoin assisté) –, ont été condamnés par la commission d'éthique à une suspension de 90 jours de toute activité liée au football au niveau national ou international, à titre conservatoire, avec prise d'effet immédiat, pouvant être étendue de 45 jours supplémentaires. « Le président Blatter est déçu que la commission d'éthique n'ait pas suivi le code d'éthique et le code disciplinaire » qui offrent à une personnalité mise en cause la possibilité « d'être entendue », a réagi le Suisse par le biais de ses avocats. Selon ces derniers, la commission a basé sa décision sur « une mauvaise interprétation » de l'action engagée par la justice suisse contre le président de la Fifa.
Dans le même temps, la commission, véritable tribunal de la Fifa, a suspendu le Sud-Coréen Chung Mong-joon, également candidat à la présidence de la Fifa, pendant 6 ans. Et le secrétaire général de la Fifa, le Français Jérôme Valcke, déjà relevé de ses fonctions, a lui aussi été suspendu à titre conservatoire pendant 90 jours. Chung a aussitôt réagi, annonçant sa volonté de « mobiliser tous les moyens légaux disponibles pour démontrer l'injustice de cette décision ». Il a qualifié la commission d'éthique de « tueur à gage de Sepp Blatter » et sa suspension de « flagrant déni de justice ».
La mise à l'écart de Platini est un véritable coup de tonnerre, car elle pourrait entraver l'actuel président de l'UEFA, considéré comme le favori à l'élection prévue le 26 février pour désigner un successeur à Blatter. Cependant, tout n'est peut-être pas fini pour l'ancien capitaine des Bleus. « La candidature de Platini n'est pas automatiquement écartée, la commission électorale décidera », a en effet précisé la commission d'éthique. De plus, Platini avait pris les devants hier matin, indiquant avoir effectué les démarches pour « déposer » sa candidature à la présidence.

Obstacle infranchissable ?
Le Français, qui peut théoriquement contester sa suspension devant la commission de recours de la Fifa puis devant le Tribunal arbitral du sport, devra en tout état de cause surmonter un autre obstacle : celui de la commission électorale de la Fifa, qui a le pouvoir de déclarer inéligible un candidat en vertu de plusieurs critères, dont celui de l'intégrité. Or, quelle commission mène cette enquête d'intégrité ? La commission d'éthique qui vient de le suspendre. « D'un point de vue légal, Platini peut encore se présenter, confirme une source proche de la Fifa. Mais il doit passer le test d'intégrité de la commission d'éthique gérée par ceux qui viennent de le suspendre... » Pour sa part, la Fédération anglaise a indiqué maintenir son soutien à Platini, dans l'attente des résultats des investigations de la Fifa et de la justice suisse. Les mises à l'écart définitive de Chung et provisoire de Platini ne laissent plus sur le terrain que des postulants de second ordre, comme le prince jordanien Ali ibn el-Hussein, l'ancienne star du football brésilien Zico ou encore le président de la Fédération du Liberia, Mussa Bility. Un outsider pourrait toutefois se déclarer : le Sud-Africain Tokyo Sexwale, ancien compagnon de cellule de Nelson Mandela, nommé récemment à la tête du comité de surveillance de la Fifa pour Israël et la Palestine. Cette nouvelle secousse tellurique que subit la Fifa pourrait-elle aller jusqu'à remettre en cause la tenue de l'élection ? « Ce sera décidé très prochainement », a indiqué un proche collaborateur de Blatter. Pour une autre source familière du fonctionnement de la Fifa, au contraire, « la Fifa a plus que jamais besoin d'une élection avec des candidats qui présentent un programme et avec un vrai débat public sur son avenir et sur l'avenir du football ».
En attendant, le président par intérim de la Fifa est désormais Issa Hayatou, patron du foot africain depuis 1988, grâce à son ancienneté dans la gouvernance du foot mondial. Ce dernier a très vite prévenu : « On suspend le président de la Fifa, on suspend le président de l'UEFA ; n'importe qui, qui déconnera, sera suspendu. » Hayatou a toutefois estimé que Platini « peut très bien gérer la Fifa. Pourquoi ne le fera-t-il pas, si jamais la justice prouve son innocence ? » a-t-il questionné. Enfin, une réunion des 54 fédérations composant l'UEFA doit se tenir jeudi prochain à son siège à Nyon, en Suisse, pour évoquer la crise actuelle à la Fifa et les suspensions de Blatter et de Platini.
(Source : AFP)

Présidence de la Fifa : le CIO réclame un « candidat extérieur crédible et de haute intégrité »
Le Comité international olympique (CIO) a espéré hier qu'un candidat crédible et intègre se présentera à la présidence de la Fifa, après la suspension de Blatter et Platini. La Fifa « doit être ouverte à un candidat extérieur crédible et de haute intégrité pour accomplir les réformes nécessaires et ramener stabilité et intégrité dans l'institution », a déclaré dans un communiqué le président du CIO, Thomas Bach. Cette prise de position est un coup porté aux candidats déjà en lice pour l'élection présidentielle du 26 février, dont Michel Platini lui-même. « Trop, c'est trop, a poursuivi Bach dans son communiqué. Nous espérons que tout le monde à la Fifa a au moins compris qu'il n'était plus possible de rester passif. La Fifa doit prendre conscience qu'il est désormais question de bien davantage qu'une simple liste de candidats. Il y a aussi un problème structurel et il ne sera pas résolu uniquement par l'élection d'un nouveau président. »

Le chaos est total à la tête du foot mondial... Sepp Blatter et Michel Platini ont été suspendus hier par la commission d'éthique de la Fifa, et le glas des ambitions de l'ancien capitaine des Bleus à la présidence de l'instance suprême a peut-être sonné. Tous deux, entendus fin septembre par la justice suisse – Blatter (comme prévenu) et Platini (comme témoin assisté) –, ont...

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