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Nos Lecteurs ont la Parole - Joseph OTAYEK

Messieurs les participants à la table de dialogue

Vous avez bien raison de penser que la table de dialogue est le dernier espoir qui reste pour sauver la république, vous étant acharnés vous-mêmes à paralyser les institutions républicaines les unes après les autres, vous vous retrouvez aujourd'hui totalement désemparés face à un jeu que vous avez contribué à créer et qui vous échappe aujourd'hui totalement. Vous avez tellement de fois dérogé à la Constitution pour vos intérêts personnels que vous l'avez totalement désacralisée et banalisée. Vous avez tellement de fois manqué à votre devoir de garant de l'immuabilité des textes constitutionnels, que vous leur avez ôté le pouvoir de vous protéger et de protéger la nation.
Depuis que la Syrie s'est retirée du Liban, il y a dix ans, depuis que vous êtes en charge de ce pays, vous vous êtes totalement désintéressés des besoins, des aspirations et des projets de ce peuple et vous vous êtes adonnés totalement au service de vos intérêts personnels et de celui des puissances étrangères qui vous supportent respectivement.
Vous n'avez œuvré pour aucun besoin vital de la population. Ni au niveau des infrastructures de base ni à celui du développement du pays. Pas un seul projet d'eau, d'électricité, de téléphone, de voirie ou de routes qui n'aient pas coûté dix fois plus que n'importe où. Les gens ne vous font pas confiance pour assurer leurs besoins.
Au niveau des aspirations et des services que l'État se doit de rendre aux citoyens, là aussi vous vous êtes désintéressés. Au lieu d'améliorer le système, vous en avez juste abusé. Le système judiciaire reste lent et peu efficace, l'administration reste pléthorique, nébuleuse, corrompue et totalement inefficace. La situation sécuritaire ne s'est jamais autant dégradée, les gens ne vous font pas confiance pour leur assurer justice, équité et sécurité.
Au niveau de l'avenir, vous êtes en totale rupture avec les jeunes, les entrepreneurs, les banquiers, les hommes d'affaires, les commerçants, les hôteliers et les professions libérales. Plus personne ne vous fait confiance pour assurer sa croissance et son avenir.
Et finalement, votre dernier coup d'éclat : interrompre brusquement le ramassage des ordures et plonger la population dans ses propres ordures, et cela uniquement car vous vous disputez le partage du gâteau, était un coup de trop. Les gens toléraient la corruption, l'insécurité, l'injustice, le manque d'eau, le manque d'électricité, le manque de respect quotidien à leurs droits et à leur personne, mais là c'en était trop. Ce manque de respect inacceptable aux citoyens, la plongée du peuple dans ses ordures a été la goutte qui a fait déborder le vase.
Messieurs, le peuple ne vous fait plus confiance, le peuple ne veut plus du contrat social hérité des Ottomans. Les gens veulent un autre État et une autre relation avec l'État. Ils veulent un État qui les respecte et respecte le contrat politique et social qui le lie à eux.
Messieurs, aujourd'hui vous jouez le dernier acte. Le clivage énorme qui s'est creusé entre vous et les citoyens est devenu infranchissable et les choses ne pourront plus jamais revenir comme avant.
La table de dialogue peut encore sauver la république, elle doit se mettre immédiatement à l'écoute des gens et elle doit les satisfaire. Elle ne peut pas continuer à discuter si elle va satisfaire tel leader politique ou tel autre, ou satisfaire telle puissance étrangère ou telle autre.
La table de dialogue doit immédiatement faire élire un président qui partage les valeurs exigées par le peuple et la république. La table doit aussi s'entendre dans la foulée sur l'adoption de la loi électorale préparée par S.E. Fouad Boutros qui a le mérite d'améliorer la représentativité des parlementaires élus pour donner une alternative sérieuse aux gens qui s'expriment aujourd'hui dans la rue afin qu'ils se retirent de la rue et s'expriment par les urnes.
Répondez aujourd'hui aux attentes des gens dans la rue tant qu'il est encore temps, vous sauverez la république et sauverez votre âme. Continuez à ne pas voir le danger, continuez à manquer de respect aux gens et à ignorer leurs besoins et leurs aspirations, et vous perdrez la république et vous vous perdrez vous-mêmes.
Messieurs, le temps presse et l'histoire ne repasse pas les plats.

Respectueusement,

Joseph OTAYEK

Vous avez bien raison de penser que la table de dialogue est le dernier espoir qui reste pour sauver la république, vous étant acharnés vous-mêmes à paralyser les institutions républicaines les unes après les autres, vous vous retrouvez aujourd'hui totalement désemparés face à un jeu que vous avez contribué à créer et qui vous échappe aujourd'hui totalement. Vous avez tellement de...

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