La Russie pourrait mettre en place des propositions américaines visant à coordonner ses frappes en Syrie avec celles de la coalition internationale menée par les États-Unis, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov.
"Le ministère russe de la Défense a répondu aux demandes du Pentagone et examiné en profondeur les propositions américaines sur la coordination des opérations (menées) dans le cadre de la lutte contre le groupe terroriste État Islamique sur le territoire Syrien", a-t-il dit, cité par les agences de presse russes. "Globalement, ces propositions peuvent être mises en place." "Nous essayons seulement de clarifier de notre côté certains détails techniques qui seront discutés aujourd'hui entre des experts du ministère russe de la Défense et ceux du Pentagone", a ajouté le général.
Des responsables américains et russes avaient discuté la semaine dernière, à la demande de la Russie, des moyens d'éviter tout incident potentiel dans le ciel Syrien. Les deux pays menant chacun des frappes régulières en Syrie, il s'agissait de prévoir qu'elles n'aient pas lieu au même endroit et en même temps. Mais jusqu'à présent ces discussions russo-américaines n'avaient pas abouti.
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Nouvelles frappes russes sur Idleb et Hama
Des avions russes ont mené de nouvelles frappes aériennes "intenses" en Syrie, dans les provinces d'Idleb et de Hama dans le nord-ouest et le centre, a indiqué mercredi l'Observatoire Syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'ONG, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un large réseau de militants et sources médicales sur le terrain, a fait état de frappes menées "par des avions qui seraient russes" sur au moins quatre lieux dans la province de Hama, et trois dans celle d'Idleb.
Les frappes, qui ont eu lieu dans la nuit et tôt le matin, étaient "plus intenses que d'habitude", a ajouté l'OSDH qui n'était pas en mesure dans un premier temps de fournir un bilan de victimes. "Pour la première fois, les frappes ont été accompagnées de combats sur le terrain entre les forces du régime et des rebelles", a déclaré le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.
Selon lui, les affrontements, qui ont eu lieu dans la province de Hama, ont éclaté lorsque les forces du régime, dont des milices pro-gouvernementales ont lancé une attaque contre les rebelles au moment où les Russes frappaient depuis les airs. "Le régime a eu aussi recours à des tirs de missiles sol-sol dans la province", a-t-il ajouté.
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Les provinces de Hama et Idleb ont déjà été visées par l'aviation russe depuis le 30 septembre, date à laquelle la Russie, fidèle allié du régime de Bachar el-Assad, a débuté une campagne de frappes aériennes en Syrie, disant viser les groupes "terroristes" dont celui du groupe jihadiste État islamique (EI), qui contrôle de vastes territoires dans le pays. Les rebelles Syriens et leurs soutiens à l'étranger accusent cependant Moscou de ne pas viser seulement l'EI mais d'autres groupes hostiles au régime de Bachar el-Assad.
Mardi, Moscou a bombardé 12 cibles liées à l'EI, dans la région autour de la ville de Deir ez-Zor (est) ainsi que dans les provinces de Damas, d'Idleb et de Lattaquié, selon le ministère russe de la Défense. La journée a également été marquée par une hausse des crispations entre Moscou et Ankara, qui accuse la Russie de violer son espace aérien. La Turquie, qui est farouchement opposée au président Bachar el-Assad, a convoqué à deux reprises l'ambassadeur de Russie pour l'avertir que Moscou "serait tenue responsable" si de tels incidents se reproduisaient.
La Russie, fidèle allié du régime de Damas, mène des frappes en Syrie pour venir en aide au régime et ses avions frappent l'EI, qui contrôle la moitié du territoire Syrien, ainsi que les groupes rebelles islamistes et ceux dits "modérés" qui se trouvent notamment à la lisière de la frontière turque. Les États-Unis sont quant à eux à la tête d'une coalition d'une soixantaine de pays, qui procède depuis plus d'un an à des frappes quotidiennes contre l'EI en Syrie et en Irak voisin, sans parvenir à venir à bout du groupe jihadiste.
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COORDINATION... CONNIVENCE... ENTENTE... OU HEBETUDE DES DEUX COTES ? LES ANALYSES SE PERDENT DANS LES DEVELOPPEMENTS QUI COURENT D,INSTANT EN INSTANT ET NON PLUS DE JOUR EN JOUR...
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 21, le 07 octobre 2015