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Lifestyle - Rencontre

Chrys Columbine se déshabillera, oui, mais pas trop vite...

La danseuse anglaise, professionnelle de l'effeuillage, présentera son « The Art of Burlesque »* le mois prochain au Casino du Liban.

Photos Michel Sayegh

Après avoir été actrice, mannequin puis musicienne – elle fut pianiste du groupe gothique rock Nosferatu –, Chrys Columbine s'est « naturellement » dirigée vers le néoburlesque. Un art pratiqué par des femmes légèrement vêtues, mais qui, selon elle, n'a rien à voir avec le strip-tease. « Le strip-tease est une sorte de plaisir sexuel donné à distance, tandis que dans le burlesque, il s'agit d'être joueuse et glamour, tout en proposant une performance théâtrale. Le but premier n'est pas d'exciter le spectateur. Pour autant, si cela arrive, c'est tolérable », explique la danseuse qui veille à bien dissocier « sexy » et « sexuel ». Vêtue d'une fine tenue rouge laissant apparaître sa lingerie et sa peau diaphane, la jeune femme pourrait impressionner, mais il n'en est rien. Décontractée, habituée à l'exercice de l'entretien, son regard avenant (mis en valeur par ses faux cils) scrute les questions à venir.


Chrys Columbine s'est lancée dans le néoburlesque en 2007. Or, comme toute catégorie d'art se démocratisant, la frêle artiste a dû se trouver une spécificité pour résister à la concurrence. La sienne est basée sur sa capacité à pouvoir jouer des morceaux classiques au piano, tout en se dénudant nonchalamment, avec malice. Elle clame qu'une seule journée d'entraînement lui aurait suffi en 2008 pour réussir à réaliser cet exercice d'équilibriste. Des moues et des clins d'œil insistants sont là pour montrer tout le second degré de sa prestation.

 

Gothique avant d'être glamour
La trentenaire a grandi en regardant les vieux films de music-hall, en idolâtrant les icones de Hollywood. Ce n'est pas la pin-up Bettie Page ou, plus récemment, le succès de Dita von Teese qui l'inspirent, mais bien les actrices Rita Hayworth, Vivien Leigh, Marilyn Monroe et Audrey Hepburn. Durant son adolescence, Chrys Columbine, Christina Berardi selon son état civil, a eu aussi sa période gothique durant son adolescence. Crise d'identité, maquillage et vêtements sombres compris. « J'adore ce style, je l'adopterai dans mes futurs spectacles. Cependant, ne faire que me plaindre à propos du monde ? Non merci, cette période est révolue », raconte l'Anglaise en souriant.
Sur scène, le doute n'est pas permis. Assumer son corps à 100 % dès son entrée sur les planches est une condition sine qua non. Le néoburlesque consiste à jouer la comédie, entrer dans son personnage et accepter de devenir un fantasme, quitte à se faire siffler par certains spectateurs en guise de remerciement. Ce qui ne lui fait ni chaud ni froid car, pense-t-elle, cet exercice fait clairement partie de son travail. « Si ces conditions ne vous conviennent pas, vous n'avez rien à faire sur scène. (...) Il est impératif de laisser les problèmes back-stage », répond pragmatiquement la Londonienne aux racines italiennes. « Il n'existe aucune place pour les questionnements sur scène », ajoute-t-elle en faisant un clin d'œil à la chanson The Show Must Go on de Freddie Mercury.
Il reste d'ailleurs peu d'espace pour sa (réelle) vie privée. Même en dehors de scène, Chrys Columbine décline sa vie à travers des photos (et les filtres correspondants) sur son profil Instagram. Signaler les marques de lingerie, de vêtements ou encore de maquillage qu'elle porte lui semble une évidence. « Je me fais l'avocate de ces marques, cela ne me dérange pas du tout d'être l'égérie d'une publicité. C'est mon choix personnel », assume-t-elle en laissant deviner qu'elle y trouve finalement son compte, financièrement parlant.

 

Porcelaine burlesque
Sur son site Internet, elle se décrit comme une « porcelain doll » (poupée de porcelaine), un terme plutôt surprenant tant il pourrait « objetiser » la femme et l'artiste qu'elle est. Loin d'être offensée, Chrys Columbine se réjouit que le journaliste du Daily Mail – un des plus vendus du Royaume-Uni – a utilisé cette métaphore afin de la décrire. « Il n'y a rien de négatif dans le fait d'être comparée à une poupée. Vous pouvez comparer une femme à une œuvre d'art, cela ne veut pas pour autant dire que c'est une peinture... La comparaison est flatteuse, c'est tout », se défend-elle.
Contrairement à plusieurs danseuses burlesques – à l'image de Dirty Martini ou Julie Atlas Muz – apparues dans le film Tournée de Mathieu Amalric, Chrys Columbine ne se définit pas du tout comme féministe. « Je dirais davantage que je célèbre tout ce qui fait la femme. Je crois en la féminité, l'élégance et la classe. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée qu'une femme essaie de se comparer aux hommes », assène l'artiste. « À quoi riment ces femmes qui jouent aux hommes ? Elles n'ont qu'à faire un changement de sexe » , ajoute-t-elle sérieusement. Burlesque, comme promis.

*The Art of Burlesque, Chrys Columbine accompagnée par Ivy Paige, Jolie Papillon et Danni Reveal, les 6 et 7 novembre, salle des Ambassadeurs au Casino du Liban. Billets disponibles au Virgin Megastore.

Après avoir été actrice, mannequin puis musicienne – elle fut pianiste du groupe gothique rock Nosferatu –, Chrys Columbine s'est « naturellement » dirigée vers le néoburlesque. Un art pratiqué par des femmes légèrement vêtues, mais qui, selon elle, n'a rien à voir avec le strip-tease. « Le strip-tease est une sorte de plaisir sexuel donné à distance, tandis que dans le...

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ça c'est de l'info!

Christine KHALIL

17 h 12, le 07 octobre 2015

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Commentaires (1)

  • ça c'est de l'info!

    Christine KHALIL

    17 h 12, le 07 octobre 2015

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