Écoles fermées et fonctionnaires en grève dans une partie du Kurdistan irakien

Un mouvement de grève des fonctionnaires était en cours et les écoles fermées mardi, pour la troisième journée consécutive, dans une des provinces du Kurdistan irakien, région autonome qui traverse une crise institutionnelle et budgétaire.

"Plus de 2.000 bâtiments publics et écoles sont en grève", a indiqué Honer Tawfiq, porte-parole de la province de Souleimaniyeh, alors que les fonctionnaires protestent officiellement contre le non paiement des salaires depuis trois mois dans l'ensemble de la région autonome.

Cette province de Souleimaniyeh est celle où l'opposition politique au président kurde Massoud Barzani, au coeur d'une crise politique depuis fin août, est la plus forte. Dans les provinces d'Erbil et Dohouk, d'où provient l'essentiel du soutien à M. Barzani et son clan, aucun mouvement de grève n'était en cours.

Depuis la fin du mandat de Massoud Barzani en août, ce dernier a été maintenu en fonction mais des partis kurdes sont opposés à sa reconduction comme président régional car il a déjà effectué deux mandats (2005-2013), qui ont déjà été prolongé une fois (2013-2015).

Outre ces incertitudes sur le plan institutionnel, le Kurdistan irakien -riche en pétrole- fait face à d'importantes difficultés budgétaires liées au coût de la lutte militaire contre l'insurrection jihadiste du groupe Etat islamique (EI) et du prix toujours bas de l'or noir.

"Il faut que cette farce cesse, aucun fonctionnaire n'a été payé au Kurdistan depuis trois mois", a indiqué Nermeen Mohammed, qui enseigne dans la ville de Souleimaniyeh. "Le ministre des Ressources naturelles continue de promettre une augmentation de la production de pétrole mais les salaires n'arrivent toujours pas".

Un porte-parole du ministère de l'Education du Kurdistan irakien a demandé aux enseignants de reprendre le travail. "En ces temps difficiles de guerre contre l'EI et de crise financière, nous demandons de ne pas fermer les écoles", a indiqué Fateh Moulawi.
La grève des fonctionnaires à Souleimaniyeh ne touche pas les secteurs stratégiques comme ceux de la sécurité et la santé.