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Moyen Orient et Monde - Conflit

Ankara et l’Otan haussent le ton contre Moscou

Des avions militaires russes ont violé l'espace aérien turc à deux reprises durant le week-end.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker recevant le président turc Recep Tayyip Erdogan, hier, à Bruxelles. François Lenoir/Reuters

Au sixième jour de la campagne aérienne russe contre les groupes rebelles en Syrie, dont le groupe État islamique (EI), la Turquie a annoncé que des F-16 turcs avaient intercepté samedi un chasseur russe le forçant à faire demi-tour, et que deux chasseurs turcs avaient été « harcelés » dimanche lors d'une mission de patrouille par un Mig-29 non identifié.
Les autorités turques ont émis « une vive protestation » auprès de l'ambassadeur russe à Ankara, alors que le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a déclaré hier que son pays activerait ses règles d'engagement si son espace aérien était violé.
L'incursion d'un avion de chasse russe dans l'espace aérien turc n'a duré que « quelques secondes » et a été causée par les « mauvaises conditions météo », a expliqué de son côté le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov.
Ankara et Moscou ont des points de vue diamétralement opposés sur la guerre en Syrie, pays voisin de la Turquie ravagé par la guerre. Ankara veut le départ du président Bachar el-Assad, tandis que Moscou appuie le régime Assad et exècre les rebelles, surtout l'EI et les jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda.

L'Otan solidaire de la Turquie
Réunis en urgence à Bruxelles, les 28 pays de l'Alliance atlantique, dont la Turquie, ont jugé les incursions aériennes russes « extrêmement dangereuses », dénonçant « un comportement irresponsable », selon une déclaration conjointe. L'Otan, à laquelle appartient la Turquie, a également qualifié d' « inacceptables » les « violations » de « l'espace aérien turc par des avions de combat russes ». « Les actions de la Russie » en Syrie « ne contribuent pas à la sécurité et la stabilité de la région », a déclaré son secrétaire général, Jens Stoltenberg, qui a reçu le chef de la diplomatie turque Feridun Sinirlioglu à Bruxelles. Le Pentagone et la Russie ont eu des conversations début octobre sur les moyens d'éviter des incidents dans les airs au-dessus de la Syrie, les raids russes venant s'ajouter à ceux d'une coalition internationale emmenée par les États-Unis, qui bombarde depuis plus d'un an l'EI.
Depuis le Chili, le secrétaire d'État américain John Kerry a estimé que les avions de combat russes auraient pu être abattus en représailles. « C'est précisément le genre de choses contre lesquelles nous avons mis en garde » et « c'est pour cela que nous avons entamé des conversations avec la Russie pour être certains qu'il n'y a pas de possibilité de conflit accidentel », a-t-il dit.

Nouvelles frappes russes
Lancée le 30 septembre, l'intervention russe se poursuit sans relâche. Moscou a annoncé hier avoir mené des frappes sur neuf cibles, dont le détail semble indiquer qu'elles ont visé en majorité des positions appartenant à d'autres groupes que l'EI, notamment le Front al-Nosra. Selon le ministère russe de la Défense, les frappes visent à « désorganiser la chaîne de commandement et endommager la logistique des terroristes ». L'aviation russe a frappé dans la province de Homs (Centre), dans celle de Lattaquié (Ouest) et dans Idleb (Nord-Ouest).
Outre son soutien indéfectible au régime syrien, les détracteurs de l'intervention russe en Syrie reprochent à Moscou le fait que ses frappes ne se concentrent pas sur l'EI et visent aussi des groupes rebelles dits « modérés » soutenus par les États-Unis. Selon une ONG et des militants sur place, les frappes ont aussi fait de nombreuses victimes civiles.
« Les Alliés appellent la Fédération russe à immédiatement cesser ses attaques contre l'opposition syrienne et les civils », a également averti la déclaration de l'Otan. Les participants ont exprimé leur « grave préoccupation » face aux frappes, en particulier à Hama, Homs et Idleb, « qui ont fait des victimes civiles et ne visaient pas » l'EI.
Berlin a, de son côté, émis des doutes hier sur le fait que l'aviation russe prenne pour cible l'EI en Syrie, contrairement aux affirmations de Moscou. « Nous jugeons important que les actes correspondent aux mots », a ainsi déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Martin Schäfer.
Le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter a estimé pour sa part à Madrid que les frappes russes en Syrie relevaient d'une « stratégie perdante ». Il a appelé Moscou à « affronter la menace posée par l'EI plutôt que de continuer ses frappes aériennes unilatérales contre l'opposition à Assad ».

Zone d'exclusion aérienne
En visite à Bruxelles pour discuter de la crise des réfugiés avec les Européens, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que « si on veut régler le problème des réfugiés, il y a trois choses » à faire : « La première est d'abord d'entraîner et d'équiper » les forces rebelles modérées, opposées au régime de Bachar el-Assad, « la deuxième est de décréter une zone de sécurité qui devrait être protégée du terrorisme, et la troisième concerne une zone d'exclusion aérienne », a-t-il ajouté.
La « zone de sécurité » souhaitée par Ankara le long de sa frontière avec la Syrie, et pour laquelle les Européens se sont jusque-là montrés peu enthousiastes, nécessite « une décision du Conseil de sécurité de l'Onu », a prévenu le président du Parlement européen, Martin Schulz. La Russie est opposée à la création d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie telle que proposée par la Turquie, a réagi un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. « Bien sûr, nous sommes contre cela. Il faut respecter la souveraineté des pays », a-t-il déclaré.
(Source : AFP)

Au sixième jour de la campagne aérienne russe contre les groupes rebelles en Syrie, dont le groupe État islamique (EI), la Turquie a annoncé que des F-16 turcs avaient intercepté samedi un chasseur russe le forçant à faire demi-tour, et que deux chasseurs turcs avaient été « harcelés » dimanche lors d'une mission de patrouille par un Mig-29 non identifié.Les autorités turques ont...

commentaires (3)

"Pure" esbroufe ! Au contraire, ils veulent qu'il s'enfonce encore plus....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 40, le 06 octobre 2015

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Commentaires (3)

  • "Pure" esbroufe ! Au contraire, ils veulent qu'il s'enfonce encore plus....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 40, le 06 octobre 2015

  • LES CLAIRONNEMENTS OCCICONIQUES ET SULTANIQUES NE SONT QUE DU BLA... BLA... BLA... L'OURS... LUI... SONNE DU COR ET CHASSE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 35, le 06 octobre 2015

  • Les hurlements du bebe rejoints par ceux de sa mere .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 56, le 06 octobre 2015

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