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Liban - Justice

Un utilisateur de Facebook accusé en un temps record d’« incitation à la discorde »

Le juge d'instruction au Liban-Nord, Raffoul Boustany, a publié hier un acte d'accusation contre Michel Doueihy, pour « incitation à la haine confessionnelle », conformément aux articles 317 et 386. Le juge a requis trois ans de prison pour ce crime avant de déférer le dossier devant le tribunal compétent. M. Doueihy avait été arrêté sur ordre du parquet pour des propos qu'il avait tenus sur sa page Facebook. Le 16 août dernier, il avait critiqué la Sûreté générale au lendemain de l'arrestation du cheikh islamiste Ahmad el-Assir, prenant sa défense. Il avait en outre accusé la Sûreté d'être derrière l'attentat contre l'église Notre-Dame de la Délivrance en 1994, la tenant également pour responsable du meurtre de Ramzi Irani, un cadre des Forces libanaises, en 2002, de l'assassinat du député Gebran Tuéni, de la disparition de l'ingénieur Joseph Sader en février 2009 et de menaces contre l'ancien patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. L'accusé a en outre accusé le service sécuritaire de transport d'armes et de combattants, et d'exacerber le radicalisme. Suite à la décision du juge, une manifestation a eu lieu hier devant le Sérail de Zghorta pour protester contre l'arrestation de M. Doueihy, au nom de « la liberté d'expression ». La mère du jeune homme, Jamale, a exprimé sa surprise de voir « l'État s'intéresser aux posts publiés sur Facebook, alors qu'il se dérobe majestueusement devant les affaires nationales et les questions relatives à la subsistance des citoyens qui menacent la nation entière ». Selon le site Internet IMLebanon, le juge d'instruction serait venu spécialement samedi dernier au Palais de justice à Tripoli pour émettre l'acte d'accusation, sachant que le dossier lui avait été remis la veille. « Une première », commente le site, qui souligne la rapidité exceptionnelle avec laquelle a été prise la décision. « Du jamais-vu au Liban dans l'histoire de la justice », ajoute une source qui suit de près ce dossier. Toujours selon IMLebanon, le juge aurait refusé de libérer M. Doueihy sous caution, comme l'avait requis son avocat, Naïm Khoury. Des sources bien informées, qui suivent de près l'affaire, se sont dit « étonnées de la rapidité avec laquelle elle a été expédiée, comme si le juge en cause voulait se débarrasser de ce dossier politisé par excellence et d'éviter de se prononcer sur la libération sous caution de M. Doueihy ». Dans un communiqué, l'association Journalistes contre la violence a appelé la justice libanaise « à libérer Michel Doueihy sur-le-champ ». L'association a condamné cette « atteinte à la liberté d'expression », soulignant que « la partie lésée a le droit de porter plainte pour diffamation, à condition que la procédure judiciaire puisse prendre son cours normal ». Elle a ensuite dénoncé à son tour « la rapidité légendaire » de cette décision.

Le juge d'instruction au Liban-Nord, Raffoul Boustany, a publié hier un acte d'accusation contre Michel Doueihy, pour « incitation à la haine confessionnelle », conformément aux articles 317 et 386. Le juge a requis trois ans de prison pour ce crime avant de déférer le dossier devant le tribunal compétent. M. Doueihy avait été arrêté sur ordre du parquet pour des propos qu'il avait...

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