Vive altercation au Parlement entre députés du Futur et du bloc aouniste

Une vice altercation a opposé lundi matin au Parlement, place de l'Etoile, des députés du bloc du Futur et du bloc aouniste, rapporte la chaîne LBCI.

Les députés devaient assister à une réunion de la commission parlementaire des Travaux publics. L'altercation, verbale au départ, opposait le député Hikmat Dib, membre du bloc aouniste, au député Mohammad Kabbani, membre du Courant du Futur.

Dans la retransmission vidéo de la séance, apparaît le député Ziad Assouad, membre du bloc aouniste, qui a pris part à l'altercation. Il devait lancer une bouteille d'eau en plastique en direction de son collègue membre du Futur, Jamal Jarrah. Plusieurs députés se sont alors interposés entre les deux groupes afin de circonscrire la bagarre.

Avant le début de la réunion, le ministre des Finances Ali Hassan Khalil a rappelé qu'il avait présenté, lors de la séance précédente, ses observations concernant la situation du secteur de l'électricité et qu'il attendait la réponse du ministère de l’Énergie. La tension est vive entre les deux ministères, pourtant dirigés par un ministre du Mouvement Amal et un autre du bloc aouniste, tous deux faisant partie du même camp politique du 8 Mars. Les deux ministères s'accusent mutuellement d'être responsables de l'état délétère du secteur électrique.

La séance, consacrée à ce dossier, a été levée peu de temps après l'altercation, sans qu'aucune décision n'ait été prise.

(Pour mémoire : L'électricité coupée aux politiciens libanais mauvais payeurs)

"Ali Baba et ses 40 voleurs"

Plusieurs députés membre du bloc aouniste ont ensuite tenu un point de presse au Parlement afin de commenter l'incident.

Le député Fadi Aouar a affirmé que le député Mohammad Kabbani, président de la Commission, "a fait un parallèle entre des conseillers et Ali Baba et ses 40 voleurs". "Si M. Kabbani a des informations solides, qu'il les présente. Il fait cela pour paralyser le travail de la Commission. Les Libanais subissent les sautes d'humeur du président de la Commission", a-t-il ajouté.

Son collègue Hikmat Dib a demandé "que les réunions de la commission ne se fassent plus à huis clos, afin de ne plus déformer la vérité". "Nous ne pouvons plus tolérer cette situation", a-t-il martelé. Le député Nabil Nicolas a, quant à lui, assuré que cet incident n'est pas lié à la séance de dialogue prévue demain.

Prenant à son tour la parole afin d'exposer sa version des faits, le président de la Commission parlementaire des Travaux publics, Mohammad Kabbani, a indiqué que "lorsque les cameramen sont entrés, certains députés ont provoqué une altercation". Il a estimé qu'il y a "une escalade en matière de mode d'expression". "Je défie ces députés et les autres de trouver une seule facture de courant que je n'aurai pas payé. Aucun d'entre eux ne peut ternir mon image. Un journaliste proche du camp adverse m'a même confié qu'il y avait une intense campagne orchestrée contre moi", a-t-il ajouté.

Et d'ajouter : "Les déclarations au nom de la Commission sont fidèles aux débats qui ont lieu en son sein. A partir de la prochaine réunion, je souhaiterais que les débats soient publics, car nous tenons à une totale transparence. J'ai levé la séance d'aujourd'hui car le débat a pris une tournure embarrassante".
Concernant l'expression "Ali Baba et les 40 voleurs", M. Kabbani a affirmé avoir dit "la grotte d'Ali Baba et ses 40 conseillers", en référence au ministère de l'Energie. "Mais on a mal interprété mon expression. Ce n'est pas de ma faute si les conseillers sont au nombre de 40", a-t-il ironisé.

Le ministre des Finances a de son côté réagi sur Twitter, affirmant ne pas être concerné par l'altercation, soulignant que son avis sur les questions débattues est purement technique et scientifique.

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