Après avoir annoncé samedi qu'elles prendraient des mesures d'escalade, les familles des militaires libanais otages des jihadistes depuis août 2014 ont bloqué dimanche d'importantes artères à Beyrouth pour protester contre la stagnation de ce dossier, au point mort depuis huit mois selon elles.
Les familles des otages ont d'abord coupé la rue des Banques, dans le centre-ville. Elles ont ensuite brièvement fermé l'ancienne route de l'aéroport, dans la banlieue de Beyrouth, au moyen de pneus brûlés.
"Nous n'avons plus de nouvelles de nos proches retenus en otages par Daech (acronyme arabe de l'EI) depuis huit mois", a déploré un porte-parole, soulignant que "les négociations sont au point mort". "Nous avons décidé de cette manifestation pour que le dossier de nos fils soit à nouveau une priorité", a-t-il ajouté, espérant que l'ensemble des Libanais se tiendront à leurs côtés.
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Hussein Youssef, porte-parole des familles, a à nouveau accusé dimanche les mouvements de protestation civile d'avoir entravé leur cause.
"Les dossiers des déchets, de l'électricité et de l'eau ont visiblement supplanté celui des militaires otages, alors qu'on nous avait promis de le régler avant les autres", a-t-il déploré, expliquant que c'est principalement pour cette raison que les familles ont décidé de repasser à l'action.
"Trois séances de dialogue se sont tenues sans que le dossier des militaires otages ne soit évoquée une seule fois", a également déploré M. Youssef. "Doit-on comprendre que cette question n'intéresse ni les Libanais, ni les responsables ?" s'est-il interrogé, assurant que "les familles sont prêtes à mourir pour faire avancer le dossier".
Vingt-cinq soldats et policiers sont toujours aux mains des jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra, depuis les affrontements sanglants à Ersal (Békaa) en août 2014. Quatre ont déjà été assassinés en captivité, et seuls quelques-uns ont été relâchés.
Dossier
Les familles des otages ont d'abord coupé la rue des Banques, dans le centre-ville. Elles ont...
commentaires (3)
Elles ont déjà été vendues par le héZébbb, au moment même où il avait discuté séparément la libération de ses propres "pèlerins" otages ! Alors, on a oublié ?
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 11, le 05 octobre 2015