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Moyen Orient et Monde - Syrie

Après les frappes russes, une offensive au sol du Hezbollah et de l’Iran ?

Moscou poursuit ses raids et rejette les critiques occidentales quant à la nature des cibles.

De la fumée s’échappe des bâtiments et du minaret de la mosquée de Talbisseh visée par des bombardements russes dans la province de Homs. Photo AFP

Les frappes aériennes russes menées en Syrie depuis mercredi vont être prochainement suivies par une offensive au sol des forces progouvernementales syriennes et de leurs alliés iraniens et du Hezbollah dans le nord du pays, ont indiqué hier des sources libanaises à Reuters. « Il est possible que les prochaines opérations terrestres se concentrent sur les régions d'Idleb et de Hama », a précisé l'une de ces sources. Cette opération, précise-t-on, vise à récupérer les territoires perdus récemment par les troupes pro-Assad en particulier au profit de l'Armée de la Conquête. Des centaines de soldats iraniens sont arrivés en Syrie il y a dix jours avec leurs armes pour se joindre à cette offensive. Les combattants du Hezbollah, qui participent à la guerre aux côtés des forces défendant le régime de Bachar el-Assad, se préparent eux aussi à cette grande opération terrestre, ajoute-t-on de même source.


Côté russe, l'aviation a poursuivi ses frappes hier pour la deuxième journée consécutive. Quatre avions militaires ont pris pour cible hier « des bases » de l'Armée de la Conquête, une coalition rebelle qui regroupe notamment le Front al-Nosra (la branche syrienne d'el-Qaëda), et des groupes islamistes comme Ahrar al-Cham. Selon une source sécuritaire syrienne, les frappes ont été menées « à Jisr al-Choughour et à Jabal al-Zawiya », dans la province d'Idleb (Nord-Ouest). L'armée russe a également procédé dans la journée d'hier à de nouvelles frappes aériennes sur cinq positions du groupe État islamique (EI) en Syrie, selon le porte-parole du ministère de la Défense cité par les agences russes. Selon le général Igor Konachenkov, les avions russes ont frappé des positions du groupe jihadiste dans la province de Hama (centre) et celle d'Idleb (Nord-Ouest), au cours de huit missions de vols. C'est en tout la troisième série de frappes aériennes annoncée par le ministère russe de la Défense. La toute première avait été menée mercredi. La seconde durant la nuit de mercredi à jeudi et avait détruit « un quartier général des groupes terroristes et un stock de munitions dans la zone d'Idleb », ainsi qu'un atelier de fabrication de voitures piégées au nord de Homs et un camp de combattants de Hama.

 

(Lire aussi : Peut-on trouver un compromis avec l'Iran en Syrie ?)

 

« Rumeurs non fondées »
Depuis le début de l'opération militaire russe, les Occidentaux soupçonnent Moscou de vouloir voler au secours de Bachar el-Assad sous couvert de combattre le « terrorisme ». Selon des analystes, Moscou essaye avant tout, via son engagement militaire, de diminuer la pression rebelle sur les territoires tenus par le régime dans l'ouest et le centre du pays.
L'influent sénateur américain John McCain a ainsi déclaré hier que les bombardements russes ont visé des rebelles entraînés et financés par la CIA. L'EI est absent à Idleb et sa présence est marginale à Hama, alors qu'à Homs il ne se trouve que dans la région désertique, ainsi qu'à Palmyre.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a balayé hier les accusations du Pentagone, de la diplomatie française et du chef de l'opposition syrienne en exil, Khaled Khoja, selon lesquelles les pilotes russes n'avaient pas visé l'EI mercredi. « Les rumeurs indiquant que les objectifs de ces frappes n'étaient pas l'EI ne sont en rien fondées », a-t-il déclaré, ajoutant n'avoir « aucune information » concernant d'éventuelles victimes civiles et assurant que l'aviation russe « s'efforçait de procéder à des frappes précises ». Le ministère russe de la Défense avait annoncé mercredi soir avoir procédé à 20 sorties aériennes pour détruire huit cibles sur les positions de l'EI conformément à la stratégie édictée par Vladimir Poutine : prendre les « terroristes » de vitesse et détruire leurs positions en Syrie, avant qu'ils ne viennent « chez nous ».
Moscou avait d'abord présenté sa campagne aérienne comme visant en priorité l'EI, disant craindre que les membres russes et ex-soviétiques de l'organisation fondamentaliste sunnite ne finissent par s'en prendre à leur pays d'origine s'il n'était pas mis fin à leur action en Syrie. Mais, après les doutes exprimés par les États-Unis et les rebelles sur le terrain sur les véritables cibles des frappes russes, le Kremlin a expliqué hier que ses frappes avaient une portée plus large et qu'elles visaient plusieurs groupes. M. Lavrov a indiqué avoir « en toute honnêteté » dit à son homologue américain que la Russie intervenait, à la demande de la présidence syrienne, pour combattre « exclusivement l'État islamique et les autres groupes terroristes ». Russes et Occidentaux divergent néanmoins sur la définition de « terroriste ».


Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a jugé que les frappes ne visaient « probablement pas » les jihadistes de l'EI et a estimé que l'approche russe « tournera mal » si elle se fixe pour unique objectif de défendre le régime Assad. Plus conciliant, John Kerry a déclaré devant le Conseil de sécurité que Washington était disposé à « bien accueillir » le recours à la force aérienne russe, à condition de viser « réellement » l'EI et el-Qaëda. Le chef de la diplomatie américaine s'est également mis d'accord hier avec son homologue russe pour organiser au plus vite une rencontre entre leurs militaires afin « d'éviter tout incident » entre leurs aviations. La Russie a également fait savoir hier qu'elle n'avait pas l'intention d'étendre ses frappes aériennes en Irak, après avoir laisser subsister un doute à ce sujet.

 

Projet de résolution
Dans ce contexte agité, la Russie a distribué à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution antiterroriste qui associerait le régime syrien à une large coalition contre l'EI et le Front al-Nosra, ont indiqué hier des diplomates. Le ministre russe des Affaires étrangères avait annoncé mercredi le dépôt de ce texte devant le Conseil de sécurité. Le projet, dont l'AFP a eu copie, condamne de manière inconditionnelle les organisations comme l'EI, el-Qaëda et al-Nosra. La résolution « reconnaît que le terrorisme constitue une menace pour la paix et la stabilité au Proche-Orient et en Afrique du Nord, et que contrer cette menace implique des efforts collectifs, nationaux, régionaux et internationaux, basés sur le respect des principes et lois internationaux ». Elle « demande à tous les pays de participer autant que possible à ces efforts et de coordonner leurs activités, avec le consentement des États sur les territoires desquels de telles activités sont menées » (une référence notamment à la Syrie et à l'Irak) et en accord avec les principes de souveraineté et d'intégrité territoriale des États membres «. Sur ce point, les divergences entre Moscou et Paris devraient être abordées aujourd'hui lors d'un entretien entre le président français François Hollande et son homologue Vladimir Poutine dans la capitale française, avant un sommet destiné à relancer le processus de paix en Ukraine. « Le message de la France à la Russie est clair : une coopération sur le théâtre syrien ne peut se concevoir que si trois conditions sont remplies ; premièrement que les frappes en Syrie visent bien le groupe État islamique et el-Qaëda et pas d'autres objectifs, deuxièmement la fin des bombardements avec usage d'armes chimiques, troisièmement, une transition politique claire dont l'issue soit le départ du président Bachar el-Assad », a rappelé la présidence française hier.
« C'est Daech qu'il faut viser et pas d'autres » en Syrie, a ainsi réclamé hier M. Hollande. Après sa rencontre avec François Hollande, le président russe doit s'entretenir également à l'Élysée avec la chancelière allemande Angela Merkel. Cette dernière a déclaré, hier, qu'il ne sera pas possible de trouver une solution au conflit en Syrie sans l'aide de la Russie.

 

Les frappes aériennes russes menées en Syrie depuis mercredi vont être prochainement suivies par une offensive au sol des forces progouvernementales syriennes et de leurs alliés iraniens et du Hezbollah dans le nord du pays, ont indiqué hier des sources libanaises à Reuters. « Il est possible que les prochaines opérations terrestres se concentrent sur les régions d'Idleb et de Hama »,...

commentaires (1)

"Lavrov a indiqué que la Russie intervenait à la demande de la présidence syrienne." ! Il faudrait alors que les États-Unis interviennent contre les forces pro-régime aSSadique, tout en indiquant ; n'est-e pas ; qu'elles le faisaient à la demande expresse du chef de l'opposition syrienne en exil, Khaled Khoja, et ce ; mahééék ; en réaction à cette même intervention poutinienne Naine en faveur de ce même satané bääsyriaNique régime !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

06 h 11, le 02 octobre 2015

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Commentaires (1)

  • "Lavrov a indiqué que la Russie intervenait à la demande de la présidence syrienne." ! Il faudrait alors que les États-Unis interviennent contre les forces pro-régime aSSadique, tout en indiquant ; n'est-e pas ; qu'elles le faisaient à la demande expresse du chef de l'opposition syrienne en exil, Khaled Khoja, et ce ; mahééék ; en réaction à cette même intervention poutinienne Naine en faveur de ce même satané bääsyriaNique régime !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 11, le 02 octobre 2015

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